FRCI l’armée complice des assaillants ? (Le Nouveau Réveil)

Fofié Kouakou (barbe), ex comzone de Korhogo détiendrait 80 a 90% des armes lourdres des ex Forces nouvelles. Pour quel but ? Photo DR.

FRCI: Y a-t-il un malaise ? L’armée fait-elle le jeu des assaillants ?

Les assaillants exploitent lesfailles de notre système de défense
Par Akwaba Saint-Clair Le Nouveau Réveil

Si les institutions de la République sont encore debout et que le chef de l’état peut continuer à lancer les travaux de réalisation des grands chantiers d’infrastructure, c’est en grande partie grâce à la vigilance et à la loyauté des Forces armées ivoiriennes, tous corps confondus, qui ne ménagent aucun effort, aucun sacrifice pour faire échec aux déstabilisateurs déterminés à briser l’élan de notre pays vers le progrès.
Malheureusement, force est de reconnaître que le comportement des forces sur le terrain n’a pas encore réussi à chasser tous les doutes et à rassurer l’ensemble des ivoiriens qui continuent à vivre sous l’enveloppe d’une crainte qui prend du volume à chaque poussée de fièvre. Au sortir de la dernière rencontre du Conseil national de sécurité, le chef de l’etat, Alassane ouattara, chef suprême des armées, avait donné des instructions fermes au grand commandement de notre système de défense et de sécurité nationale. Il leur avait demandé d’intensifier et de densifier le réseau sécuritaire de manière à ne plus permettre que les ivoiriens soient troublés dans leur quiétude par des aventuriers assoiffés de pouvoir et de vengeance. Pour Alassane ouattara, la peur devrait basculer dans le camp des assaillants. Au lendemain de cette rencontre, ded mesures vigoureuses avaient été arrêtées, l’on a assisté à une montée en puissance de nos forces armées sur le terrain. Conséquence, les semaines qui ont suivi, l’on a pu noter une nette accalmie, les attaques sporadiques se sont estompées. Et, les ivoiriens ont commencé à respirer l’air de la sécurité, à se remettre au travail. et c’est à ce moment là qu’on a noté un relâchement au niveau du dispositif. Lequel a permis aux déstabilisateurs de reprendre du service. A observer cette armée, l’on sent qu’elle est volontaire, appliquée et déterminée.

Manque de solidarité et d’esprit de corps entre la gendarmerie, la police et les Frci…

Mais cela ne peut occulter certaines défaillances qu’on ne saurait continuer à garder sous silence. Car bien qu’il existe un état major général des armées, cette armée semble confrontée à un véritable problème de coordination entre les différentes forces qui la constituent. En dépit de certaines unités mixtes qui sont mises en place pour des opérations spécifiques de terrain et pour renforcer la cohésion, l’on peut noter, de loin, un manque de solidarité et d’esprit de corps entre la gendarmerie, la police et les Frci. Et cela se traduit bien souvent par des accrochages regrettables entre les forces. Or tout cela pourrait être évité si les frères d’armes cultivaient la confiance et l’esprit de corps. Certes dans cette armée, il y a des problèmes particuliers à traiter et à régler. Mais en tout état de cause, la suspicion ne doit pas nous amputer notre sérénité et notre sens du jugement. L’autorité doit créer les conditions pour que toutes les entités de cette armée se rapprochent davantage, fraternisent, se rapprochent soudées, solidaires et regardent ensemble dans la même direction, la défense des institutions républicaines. Par ailleurs, l’on observe que c’est à chaque fois que l’armée est attaquée qu’elle riposte. Alors qu’il aurait été judicieux de prévenir au lieu de guérir, d’anticiper au lieu de réagir après coup. Le travail de renseignement devrait être intensifié, infiltrer les forces ennemies, semer le doute dans leur camp. Or nous constatons que dans bien des cas, nos forces sont alertées de l’imminence de certaines attaques mais rien n’est fait pour les empêcher. Cela s’est passé à l’ouest, cela se passe aujourd’hui à l’est. Cela n’est pas acceptable. Car il y va de la survie de nos soldats. Comme l’a dit le président Alassane ouattara, les forces du mal doivent être traquées avec la plus grande détermination, elles doivent être étouffées, cernées et réduites au silence. L’armée ne doit plus seulement défendre, elle doit attaquer ceux qui refusent de déposer les armes. Car le danger est là, attendre qu’il nous tombe dessus avant de réagir, c’est se comporter comme si en réalité, ce sont les assaillants qui étaient les vrais maîtres du jeu. Ce sont eux qui tiennent le Ping et l’armée le Pong.

Mourou (détiendrait une partie des armes lourdes à Bouna) ici avec Wattao (milieu) et Kouakou Fofié (le barbu)…Photo DR.

Attaques et insécurité persistantes – Les Ivoiriens ont peur

Après juste un mois de relative accalmie, les ivoiriens renouent avec la hantise des attaques et autres embuscades meurtrières du fait des assaillants sans visage. Il ne se passe plus de semaine sans qu’il n’y ait d’attaques ciblées sur les positions des Forces républicaines de Côte d’ivoire (Frci), les gendarmes, les policiers… Au point que les populations se surprennent à poser la question pleine d’angoisse et d’incertitude : Que se passe-t-il donc pour que l’armée n’arrive pas à mettre définitivement fin à ces attaques meurtrières ? Qui, en effet, ne s’interroge pas quant à ce que demain lui réserve dans cette situation ? De fait, il va sans dire que la persistance des attaques, avec leur corollaire de morts et de blessés, est en passe d’atteindre moralement les populations. La peur a pris le pas sur la curiosité qui, dès le départ, voudrait que chacun cherchât à connaitre qui sont ceux qui attaquent et pourquoi. Aujourd’hui, la question n’est plus de mettre un nom ou un visage sur le commando qui frappe, mais comment échapper à ses balles et autres obus.

SÉRIEUSE PREOCCUPATION

Le Gouvernement, après chaque attaque repoussée, tente de rassurer les habitants en annonçant des mesures et des renforts. Le président de la République est même allé jusqu’à créer un Conseil national de sécurité qu’il préside en personne et qui est composé de la crème des sécurocrates du pays. Mais à peine l’on surmonte le choc d’une attaque et l’on en oublie un peu les séquelles qu’une autre est perpétrée. Curieusement, avec le même scénario, sensiblement les mêmes stratégies et pourquoi pas les mêmes acteurs invisibles. Faisant du coup mentir les promesses et mesures du Gouvernement. Pis, les attaques gagnent en intensité et en organisation pratique qui font qu’on a du mal à croire quand des voix parlent de simples bandits qui attaquent et déciment les rangs des soldats commis à la sécurité des populations. La récurrence des attaques peut, faut-il le rappeler, avoir des conséquences insoupçonnées. Si elle ne finit pas par installer la psychose au sein des populations, elle risque d’émousser la foi et la résistance des militaires, policiers et gendarmes qui sont la cible privilégiée, les démoraliser et les démobiliser. Car en fait, exposés qu’ils sont, ils peuvent ne plus accepter de se faire canarder tous les jours, si un véritable plan de neutralisation des assaillants n’est pas arrêté et mis en application.

SORTIR DE LA POSITION DEFENSIVE

Par ailleurs, les faits et les prises sur le théâtre des opérations et d’autres recoupements ont clairement démontré que les tueurs bénéficient de complicités internes. Des hommes parmi les Frci, les gendarmes, les policiers, les marins et autres hommes en tenues, mais aussi et surtout des administrateurs (préfets et sous-préfets) et financiers sont de mèche avec les assaillants, venus d’ailleurs ou de nulle part entre les populations. Ils leur servent d’informateurs, de facilitateurs d’infiltration, de pourvoyeurs de ressources, d’éclaireurs. Face à de telles choses, que font la hiérarchie militaire et le Gouvernement pour extirper ces vers du fruit ? on ne le dira certainement pas, du fait du secret-défense. Mais tout au moins, les effets de la stratégie devraient se faire ressentir. Faute de quoi, l’on ne peut en vouloir aux populations de croire que rien n’est fait et que ses gouvernants et son armée attendent toujours d’être attaqués pour riposter. Cette position défensive fait véritablement peur. N’a-t-on pas les moyens de mettre fin à cette sorte d’état de siège des assaillants ? ou alors les grains de sable dans les engrenages de la machine sécuritaire sont tels qu’elle a du mal à mettre en marche le rouleau compresseur ? Ou alors est-ce le Chef suprême qui n’a pas donné de façon très claire des ordres et instructions aux techniciens et tacticiens de la sécurité ? Comme les citoyens ordinaires, les dirigeants et la grande muette ne savent pas eux aussi d’où viennent leurs ennemis, au point de se laisser surprendre chaque fois. Que se passe-t-il au juste pour que la population soit encore et toujours exposée à cette grande peur ?

EDDY PEHE
Le Nouveau Réveil

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