Financement de la Cdvr – Konan Banny dans l’embarras ?

Au sortir d’une audience avec Charles Konan Banny lundi 17 septembre dernier, Mamadou Koulibaly a déclaré que celui-ci lui a fait savoir que la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) est confrontée à des difficultés financières. Ce qui grippe les activités qu’elle a prévu de mener pour créer les conditions d’une réconciliation durable. Avant l’ex-président de l’Assemblée nationale, c’est le porte-parole de Banny, Franck Kouassi Sran, qui a alerté l’opinion sur les difficultés financières de la Cdvr. sans argent, avait-il déclaré en substance, la commission ne sera pas en mesure de relever les défis qu’implique la mission confiée à Banny. Jusque-là, le principal concerné lui-même s’était gardé d’évoquer le sujet. Banny n’a pas daigné mettre les pieds dans le plat en prenant l’opinion à témoin des désagréments que cause à la Cdvr, l’insuffisance voire la rareté des ressources financières. Samedi 17 septembre dernier, à l’occasion de la conférence publique que les rotariens de Côte d’Ivoire l’ont invité à prononcer, des participants l’ont interpellé sur cette question. Pratiquement poussé à dire sa vérité sur cette rareté de moyens financiers, Banny a admis a mots couverts que la Cdvr est confrontée à des difficultés financières. Interpellé par la député de Cocody, Yasmine Ouégnin, sur la question, il a d’abord tenté de botter en touche. «Les moyens, on n’en a pas assez ; le pays est dans une situation difficile», a-t-il commencé par dire. Mais un autre participant va le relancer en lui demandant s’il a les moyens de mener à bien la mission qui lui a été confiée. répondant à son interlocuteur, le président de la Cdvr a laissé deviner que la commission est confrontée à un manque d’argent. Il a ajouté qu’il n’est pas dans ses habitudes de demander. «De toute ma vie, je n’ai jamais été dans la position de demander. Je suis très mal outillé pour demander. C’est la première fois que je suis dans cette position de demander», a déclaré l’ex-gouverneur de la Bceao, qui a ajouté que la main qui demande est tou- jours au-dessous de celle qui donne. Le président de la Cdvr semble donc gêné de devoir réclamer publiquement des ressources financières pour mener à bien la mission qui lui a été confiée. Lui, qui a toujours été en situation de faire décaisser de l’argent, est visiblement mal à l’aise de devoir en demander pour financer les activités qu’envisage la Cdvr dans le cadre de sa mission. Aussi Banny a-t-il indiqué qu’il préfère laisser le soin à ses collaborateurs de demander pour le compte de la Cdvr, les ressources financières qui, de toute évidence, font défaut. Ce qui coince la réalisation effective des activités prévues dans son plan d’actions et fait traîner la réconciliation.

Assane NIADA
L’Inter

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