Quand Banny cède son terrain à Hamed Bakayoko

Adam’s Régis Souaga – Source: Lebanco.net

La nature dit-on a horreur du vide. En politique, il n’y a pas de place à la passivité. Chacun étant un loup dans cette jungle, il faut occuper pleinement la place qui te revient. Créée dans l’optique de concilier des positions apparemment inconciliables tant le Fpi joue à fond la carte de la mauvaise foi, la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (Cdvr) est à la peine. Des séances d’échanges à huis clos soutenues par un peu trop de solennité ont fini par convaincre les observateurs de la scène politique ivoirienne de l’incapacité du Premier Ministre Charles Konan Banny à être à la hauteur de la charge a lui confié par le Président de la République, Alassane Ouattara. Oui, il y a l’épineux problème des finances qui plombe les activités de la Cdvr. Mais, son mécanisme est aussi trop lourd et trop à la traîne des actions des politiques. Une lourdeur dans l’approche qui n’a pas échappé à un félin politique tel le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko. L’homme a eu une rencontre avec des jeunes patriotes qui n’ont pas renié Laurent Gbagbo mais qui se veulent un peu réalistes. Des vérités ont été dites mais, ces jeunes ont eu plus d’informations sur les faits et gestes de leur commandant en chef, le « général » sans étoile, fuyard devant l’éternel, Charles Blé Goudé. S’essayant au sprint de Usain Bolt, il s’est retrouvé avant la fin de la course de fond, hors du pays. Pour s’entendre dire par la suite, « je l’avais prévenu » suite à la capture de l’ermite du bunker de Cocody. En vérité, une offensive de la Cdvr l’aurait imposé comme l’acteur central de la réconciliation. Car, les parties belligérantes sont bel et bien en place. Pas seulement à Abidjan mais sur l’ensemble du territoire national. L’Ouest brûle par la faute de ses propres fils qui rêvent encore à ce jour à un retour providentiel de Laurent Gbagbo. Les jours passent, le soleil se lève toujours à l’Est mais point de Gbagbo à l’horizon. De guerre lasse et voulant mettre fin à leur exil intérieur et moral, ces jeunes gens qui s’étaient laissés perforer les cerveaux avec des concepts à la limite de l’envoûtement, se sont réveillés. A qui s’adresser ? Ils n’ont eu d’autre choix que celui que leur a laissé la Cdvr qui peine à véritablement bouger. Ils ont pris langue avec le ministre Hamed Bakayoko qui, plutôt que de les orienter vers la Commission en charge de l’exécution du dialogue réconciliateur, a préféré s’accaparer cette autre opportunité. Pour une révélation de taille, « Blé Goudé m’a appelé ». Est-ce nouveau ? Oui, pour ses suiveurs désillusionnés mais pas pour ceux qui connaissaient les liens qui se sont construits entre le ministre et ce jeune vaurien. Le gouvernement a dégelé des comptes, favoriser le retour de seconds couteaux certes mais proches de Laurent Gbagbo sans que cela ne dissuade les caciques du groupuscule aux deux vilains doigts de guerroyer. Les Miaka Oureto et consorts n’ont pour exigence illégitime, la libération de tous leurs camarades impliqués dans les tueries d’ivoiriens que les membres du parti de Laurent GBAGBO ont de la peine à reconnaître. Reconnaître pour obtenir le pardon qui grandit, voici ce que refuse le Fpi. Laurent Akoun de toute sa stature n’a que condescendance dans son attitude, injures au bec et négateur de la défaite à succès de son aîné Laurent Gbagbo. Au nom de cette solidarité dans le Mal, le dialogue politique est dans l’impasse. Et là, la Cdvr est sur calle. Toute cette inertie a favorisé un nouveau médiateur-informateur, le Ministre Hamed Bakayoko. Il n’entend pas se dessaisir de cette nouvelle fonction là où il aurait bienséant d’orienter ces jeunes patriotes revenus du nirvana vers la Cdvr. Il est vrai qu’un ministre peut apporter sa contribution à la réconciliation mais il ne faut pas nier l’existence de la Commission créée par le Chef de l’Etat. En tout état de cause, ce ne sont pas avec ces menus fretins que le dialogue constructif se mettra en place. Si dialogue doit y avoir tant en face, on feint de ne pas voir la main tendue du Président de la république, Alassane Ouattara. Les Appiah, Adjoua Sukhoï et tutti quanti qui l’ont vu, surement tel dans un miracle apprécient ces effets. Gardes de corps, un peu de blé pour la dignité d’anciens ministres, liberté d’aller et venir, de lire toujours des journaux dits bleus, c’est cela la main tendue de Ouattara. Que chacun fasse son travail sans empiéter sur les plates bandes des autres. Car, ces jeunes à qui l’ont remet une enveloppe dont le million de FCFA provoquera une bagarre après le départ du donateur, jouent leur propre carte. La nation, la réconciliation nationale, le dégel politique, connaît pas !

Adam’s Régis Souaga

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