« Voyages coûteux de Ouattara », la réponse de Lider à Kablan Duncan

Nous l’avions déjà dit: la démocratie se construit avec les idées de l’opposition, pas avec le sang des opposants. C’est en ce sens que nous souhaitons mettre à la disposition du gouvernement une petite démonstration arithmétique dont il pourrait s’inspirer pour régler quelques problèmes majeurs de la Côte d’Ivoire.

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À long terme, les voyages incessants du président de la République causent un accroissement de la dette de l’Etat ivoirien. La démonstration du Délégué national de LIDER pour le système économique et financier, le Dr Prao Yao Séraphin, disponible sur le site web du parti (www.lider-ci.org) et ci-dessous, devrait achever de convaincre les plus sceptiques.

A court terme, nous devons payer pour les voyages du chef de l’Etat : kérosène, parking avion, perdiems de la cour qui l’accompagne pour en moyenne 5 jours par mission, frais d’hôtel et de déplacements, dépenses de courtoisie…

M. Ouattara a effectué 43 voyages en 16 mois d’exercice du pouvoir, soit une moyenne de 2,6 voyages par mois.

Un déplacement durant en moyenne 5 jours, M. Ouattara est donc en voyage 13 jours par mois (2,6 x 5 jours).

Un mois ayant 30 jours, nous pouvons donc conclure que le chef de l’Exécutif travaille 17 jours par mois (30 jours – 13 jours de vadrouille = 17 jours travaillés)

Si l’on prend le coût horaire de chacun des membres de la délégation, dont le travail n’est pas effectué en CI mais dont le salaire est bel et bien payé en plus des perdiems perçus, et si l’on tient compte de la taille des délégations qui l’accompagnent, il faut estimer que chaque voyage du président de la République coûte au moins 1,5 milliards fcfa et au plus à 2 milliards fcfa au contribuable ivoirien.

C’est donc au minimum 3,9 milliards de fcfa par mois (1,5 milliards x 2,6 voyages par mois) que l’Etat ivoirien débourse pour aller chercher des investisseurs, qui pour leur part attendent que la sécurité revienne en Côte d’Ivoire pour s’engager.

La conséquence à moyen terme est que nous n’avons pas d’investissement, sauf sur les grandes pancartes du pub produites par le gouvernement qui nous assurent que l’Etat travaille pour nous. Par contre, nous avons bien de la croissance, mais elle ne concerne que la dette publique, le chômage, la pauvreté et l’insécurité.

Conclusion : En réduisant ses voyages, M. Ouattara pourrait consacrer une partie des 3,9 milliards fcfa mensuels à la restructuration du secteur de la sécurité, ce qui, tout le monde en conviendra avec nous, est une priorité urgente en Côte d’Ivoire.

L’équipe de communication

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Les voyages du président Ouattara ne rapportent pas des milliards mais endettent la Côte d.

Le Dr Prao Yao Séraphin, Délégué national au Système Monétaire et Financier de LIDER, répond à M. Kablan Duncan, ministre des affaires étrangères.

La Côte d’Ivoire va mal, les Ivoiriens le savent. Le pays présente un visage tuméfié et un avenir sombre. La cause est connue : la mauvaise gestion des affaires politiques. Les souffrances des Ivoiriens ne s’arrêteront pas de si tôt, car le président Alassane Ouattara accorde peu de temps à la résolution des problèmes des Ivoiriens. Il préfère passer le plus clair de son temps dans son avion. C’est en substance ce que lui reprochait l’ancien président de l’Assemblée Nationale et aujourd’hui président de LIDER, sur les antennes de RFI : «Si l’Etat réduit son niveau de vie, on a déjà quarante ministres. Il y en a trop. Il y a trop de voyages officiels à l’étranger. Le président de la République est à son 42ème voyage maintenant, à l’étranger. Il y en a trop. Il faut réduire ce niveau de vie, et puis serrer un peu la ceinture d’un certain nombre de dépenses de l’Etat, financer la sécurité, qui est à la base de tout. Si on ne fait pas de sacrifices ailleurs pour financer cette question sécuritaire, nous allons aller d’attaque en attaque, de déstabilisation en déstabilisation, et puis installer la chienlit permanente. Ça commence à être trop long maintenant, pour les populations…».

Pour répondre au président de LIDER, M. Alassane Ouattara a laissé la tâche à son ministre des affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan. Ce dernier affirme dans les colonnes du quotidien L’Expression du 22 août 2012: «Les voyages de Ouattara rapportent des milliards».

Cette mise au point du ministre appelle un commentaire. Les voyages du président de la République sont peut-être destinés à chercher des investisseurs ou des prêts.

Examinons le premier cas. Comme le dit le ministre, si les voyages rapportaient des milliards, alors les Ivoiriens devraient constater l’arrivée massive des investisseurs dont un des indicateurs est la création d’emplois. Point n’est besoin de travailler à l’AGEPE pour constater le chômage galopant en Côte d’Ivoire. Il est donc impossible de retenir cette hypothèse.

Examinons le deuxième cas. Si les voyages de M. Ouattara rapportent des milliards, alors c’est que ces voyages visent à endetter le pays. Et cela pose problème. Depuis sa prise de pouvoir, la dette ne fait que croître de façon géométrique sans l’avis des Ivoiriens. On sait que le gouvernement Ahoussou a besoin d’argent, comme le montre bien les lancements à répétition d’emprunt obligataire par appel public à l’épargne. En effet, le Trésor public a procédé le jeudi 16 août 2012 au lancement officiel de l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne dénommé «TPCI 6,50% 2012-2017». Le gouvernement est à la recherche de ressources additionnelles et ce présent emprunt doit permettre de mobiliser 60 milliards de Fcfa.

Le voyage du président Ouattara en Arabie Saoudite avait pour but d’endetter encore le pays à hauteur de 215 milliards de Fcfa auprès de la Banque islamique du Développement (BID). Cette dette vient s’ajouter à la longue liste des dettes contactées par le chef de l’Etat depuis qu’il est au pouvoir. La Côte d’Ivoire est devenue «fréquentable» sur le marché de la dette depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, vu que son taux d’endettement a considérablement baissé. Alassane Ouattara va en profiter pour surendetter la Côte d’Ivoire d’ici la fin de son mandat. Ses voyages endettent le pays et compromettent l’avenir des générations futures. Non seulement ces voyages coûtent énormément aux contribuables d’aujourd’hui, mais aussi aux générations futures. Il est temps que le président de la République échafaude un scenario de développement en se basant sur nos ressources propres.

Dr PRAO Yao Séraphin, Délégué National au Système Monétaire et Financier à LIDER

 

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