Les entreprises britanniques lorgnent sur la Côte d’Ivoire

Forum « investir en Côte d’Ivoire » à Londres : une vue de l’assistance|Photo :© MD/AEM

Muriel Devey (AEM), Londres, UK

Tenu à Londres du 25 au 27 juillet, le forum « investir en Côte d’Ivoire », a fait salle comble. Au menu, la présentation des opportunités d’investissement dans le pays par Esmel Essis, le directeur général du Cepici, et du potentiel minier et pétrolier par Kadjo Kouma, le directeur de la Sodemi et Daniel Gnani, le DG de Petroci. Une présentation suivie de débats, de témoignages et de visites d’entreprises. Et au menu de la troisième journée, l’examen des quelque cent projets de Partenariat Public Privé, qui ont trouvé un écho assez favorable, sans conclusion de partenariats toutefois pour l’heure.

Parmi la centaine de sociétés britanniques présentes, le monde de la finance dominait. Pour preuve, la participation entre autres de la Standard Bank, de Citigroup, de la Barclays Bank, de la Bank of America Merrill Lynch, de l’Intercontinental Bank UK et de Lloyds Banking group, à l’événement. Mais les Private Equity Funds, dont Frontier Markets Fund managers, Ashmore, Development Partners international et même la Financière Banque Nationale, étaient également de la partie, visiblement très intéressés par le marché ivoirien. « Nous n’avons pas encore de projets en Côte d’Ivoire, mais nous en envisageons de plus en plus », a insisté Rachel Lawson de Development Partners international. Une manière de pallier aux manques de dépôts à moyen terme des banques ivoiriennes et de les aider à financer des projets dans le pays.

Dans le domaine minier, les gisements d’or semblent avoir la vedette. Déjà installée en Côte d’Ivoire, Endeavour Mining Côte d’Ivoire, dont le capital est détenu à hauteur de 85 % par la maison mère, 10 % par l’État ivoirien et 5 % par la Sodemi, a annoncé le développement prochain d’une deuxième mine d’or à Agbaou, près de Gagnoa. Soit « un investissement d’environ 85 milliards de FCFA, avec une production attendue de 190.000 onces en 2014 », informe Christian Milau, le directeur financier. Reste à finaliser les négociations pour l’obtention du permis d’exploitation. Même phase de négociation pour Perseus Mining, également présent en Côte d’Ivoire, qui a annoncé le développement du projet aurifère de Tengrela, à Sissingué, avec une production attendue de 150.000 onces par an. Dans le domaine pétrolier, la Côte d’Ivoire est une des cibles majeures en Afrique de l’Ouest pour African Petroleum, Cluff Gold et Rialto Energy, qui prospectent déjà dans le pays.

Le Business Council for Africa, qui regroupe quelque 400 entreprises, a insisté sur l’intérêt grandissant des entreprises anglophones pour les marchés francophones d’Afrique, Côte d’Ivoire en tête. Parmi les atouts de ce pays, ses infrastructures de transport et d’énergie, les compétences de ses ressources humaines et sa position géographique privilégiée en Afrique de l’Ouest. Et un retour sur investissement de l’ordre de 20 à 25 %. Reste aux Ivoiriens à faire des efforts pour améliorer les procédures administratives, notamment pour l’obtention des contrats. « l’administration ivoirienne, calquée sur le modèle français, manque de réactivité et de flexibilité. Il faut par ailleurs stabiliser la législation », a souligné un chef d’entreprise. À l’évidence le pragmatisme anglo-saxon a du mal à s’adapter aux pratiques des pays francophones. |Muriel Devey (AEM), Londres, UK.

afriquechos.ch

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