Le colonel Loïc Mizon remplace le colonel Marc Conruyt à la tête de Licorne

Vienne – Poitiers – Armée Les adieux du colonel Marc Conruyt au RICM

Il y a quelques jours, le colonel Marc Conruyt a passé le relais à son successeur le colonel Loïc Mizon, nouveau chef de corps du Régiment d’infanterie – chars de marine de Poitiers, qui a pris à son tour le commandement de la force Licorne basée à Port-Bouët, à Abidjan en Côte d’Ivoire. Vendredi, il (Marc Conruyt) fera ses adieux à son régiment avant de rejoindre l’état-major des forces armées à Paris où il prendra la direction du bureau Afrique.

Vous venez de quitter la Côte d’Ivoire après trois mois de mission. Quelle est la situation ?

« La situation est calme aujourd’hui. Le pays redémarre. La vie économique reprend. Ils sont face à des défis immenses, on ne sort pas de dix ans de guerre civile sans dommages. L’effort prioritaire du président Alassane Ouattara est la croissance économique… La réforme du foncier, qui est le problème majeur qui a conduit à la crise, est aussi un chantier énorme et il semble qu’il veuille se l’approprier.

«  Nos marsouins ont appris une grande leçon d’Afrique  »

On a un président très conscient des enjeux et des points cruciaux à résoudre, pour que la Côte d’Ivoire s’engage définitivement, ou en tout cas ne retourne pas sur le chemin de la désolation et des guerres intestines. La Côte d’Ivoire a beaucoup d’atouts. Structurellement, ils ont des moyens de se développer, notamment dans le domaine agricole. Il faut de gros investissements, mais a priori les grands groupes reviennent. »

La guerre civile a fait fuir de nombreux ressortissants français qui se sont expatriés. Sont-ils revenus ?

« Je crois qu’on est revenu à l’étiage qui existait déjà avant les événements de 2004. Il y a à peu près 15.000 ressortissants dont une moitié de binationaux. »

Quel est l’état d’esprit des marsouins poitevins sur place ?

« Ils sont très contents pour plusieurs raisons. D’abord parce que c’est un pays très accueillant, où il n’y a pas vraiment de problème de sécurité pure. Ensuite parce qu’ils ont la chance d’être implantés dans des infrastructures agréables, c’est certainement le plus beau camp d’Afrique. Enfin la mission est intéressante car elle est variée. On peut aller partout en Côte d’Ivoire. Cela nous a permis de faire des manœuvres amphibies, en hélico, une sortie sur le terrain qui nous a emmenés à une centaine de kilomètres de la frontière malienne. Nos marsouins ont appris une grande leçon d’Afrique à vivre parmi les populations. C’est vraiment une belle mission. »

De votre passage au RICM, que retenez-vous ?

« Je suis arrivé au régiment en 1990, cela fait 22 ans, je ne connaissais pas grand-chose au milieu militaire. J’ai découvert un univers qui m’a plu, dans lequel j’étais à l’aise, où je me suis épanoui. Mon rêve c’était de commander le régiment. Ces deux ans m’ont parfaitement comblé dans ce domaine, je ne regrette rien des choix que j’ai fait, de mon arrivée comme lieutenant et de ma vie de chef de corps. En deux ans, je pense qu’on a bien travaillé. Quand je me retourne sur ces deux ans, quand je dis « on » c’est tous ensemble, on a fait beaucoup de bonnes choses, surtout qui permettent d’investir sur l’avenir. J’ai vraiment été comblé. Ce que je retiens de ces deux ans, ce sont les liens qu’on a construits avec les gens, les relations de travail qui se transforment en relation d’amitié. »

Recueillis par Philippe Bruyère
http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2012/07/25/Les-adieux-du-colonel-Marc-Conruyt-au-RICM

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