Matto Loma et les prisonniers pro-Gbagbo du nord se sont parlé. La tournée de prise de contact avec les juridictions et les établissements pénitentiaires entamée par la Ministre délégué, chargé de la Justice Loma Cissé Matto, l’ont conduit face à Simone Gbagbo et autres Dogbo Blé. L’étape d’Odienné a surtout été marquée par la visite que la ministre et sa délégation, à laquelle s’est ajouté, le chef de la division Etat de droit de l’Onuci, ont rendue à Simone Gbagbo, détenue dans une résidence. Pendant près d’une heure d’horloge, Mme Gbagbo a pu échanger avec le ministre et sa délégation. Venue s’enquérir des conditions de détention de l’ex Première dame et surtout de son état de santé physique et mental, la ministre de la Justice a été rassurée par Mme Gbagbo. Selon une source proche de la délégation, Mme Gbagbo a tenu d’entrée à démentir toutes les rumeurs qui lui seraient parvenues, relative à sa prétendue démence: «… Je souffre surtout des séquelles d’un grave accident de la circulation que j’ai eu avec mon mari sur la route de Divo il y a de cela quelques années. Ce qui fait qu’aujourd’hui, je ressens des douleurs aux jambes et j’éprouve de plus en plus de difficultés à me déplacer…», a révélé Simone Gbagbo. Toujours selon cette même source, Simone Gbagbo a formulé quelques doléances relatives à l’extension du cadre de ses droitsde visite, à l’augmentation de la fréquence de visite de ses avocats et à la visite de son médecin neurologue. Toutefois, toujours selon notre source, il a été observé à travers les propos de la célèbre détenue, qu’il existerait à son niveau quelques confusions dans la perception de son ex-statut d’assignée à résidence et celui de la détention préventive a laquelle elle est astreinte depuis son inculpation formelle par le parquet. Le procureur de la République s’est efforcé de lui expliquer le niveau de confusion dont elle ferait preuve. Après quelques minutes de courtoisie, l’atmosphère est devenue un peu morose. Simone Gbagbo voyant d’un mauvais œil, la présence du procureur Koffi Simplice. «C’est toi qui empêche mes avocats de venir me voir. Quand mon mari était au pouvoir les choses ne se déroulaient pas ainsi dans ce pays», a lancé l’ex-première dame à l’endroit du procureur de la République. Ce n’était pas une évidence que la délégation soit reçue par Mme Gbagbo. Elle qui a déjà refusé d’ouvrir sa porte à plusieurs délégations de l’Onuci et autres visiteurs. la Ministre de la Justice, dans une ambiance parfaitement détendue, s’est dit disposée à la recherche de solutions aux préoccupations de Mme Gbagbo, à la lumière des textes et des conditions sécuritaires mises en place par les autorités en charge de sa surveillance. A la Compagnie territoriale de Korhogo (Ctk), la ministre est allée s’enquérir des conditions de détention des détenus militaires et civils de la crise postélectorale. Après avoir prêté une oreille attentive aux propos du général Dogbo Blé Brunot qui parlait pour la circonstance au nom de tous ses compagnons de détention, le ministre délégué à la Justice a échangé avec les détenus pendant près de trois quarts d’heures. Les complaintes portaient notamment sur l’insalubrité et l’exigüité de leur lieu d’incarcération, ainsi que sur des cas de maladie qui nécessitent, selon eux, un suivi régulier. Le ministre en charge de la Justice à promis recouper les informations sur les conditions réelles de leur détention afin de mieux aviser.
Source: L’Expression
Par Sam-Wakouboué
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