Côte d’Ivoire – Le patron des renseignements militaires débarqué

Vague d’arrestations dans l’armée: Le commanditaire débarqué

Armand B. Depeyla source: Soir info

Le colonel Koffi N’Dri, qui est derrière les multiples arrestations extra-judiciaires enregistrées ces dernières semaines, dans les rangs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), a été débarqué le mercredi 4 juillet 2012 en fin d’après-midi, de ses fonctions de patron des renseignements militaires « pour manquements graves ».

Convoqué au cabinet, selon une source proche du ministère délégué à la Défense, il lui a été signifié son limogeage de la tête du Bureau, protection, sécurité, défense ( Bpsd). Une structure qui se présente comme les « grandes oreilles » de l’armée ivoirienne. L’ordre est-il venu directement du ministre de la Défense en l’occurrence le chef de l’Etat Alassane Ouattara, dont les services, avons-nous appris, ont joint dans la matinée le commissaire du gouvernement, Ange Kessy Kouamé, pour en savoir davantage sur « ces arrestations dont la presse s’est faite l’écho » et l’encourager à démêler cette sombre affaire qui souille l’image du pays. Le procureur militaire a convoqué, dans la matinée le colonel Koffi.

En milieu d’après-midi, il aurait rencontré le ministre Paul Koffi Koffi relativement à cette affaire. Notre source fait valoir que le ministre Paul Koffi Koffi s’est dit « outré » par les méthodes pour le moins radicales du colonel Koffi N’Dri qui consiste à mettre « aux fers » des prévenus, notamment militaires sans en informer les juridictions et autres structures compétentes en la matière. D’où son limogeage de ses fonctions… Le parquet militaire s’était élevé contre ces arrestations. « La Côte d’Ivoire est un Etat de droit. Le commissaire du gouvernement n’a pas du tout apprécié que des militaires soient mis aux arrêts par des personnes autres que des éléments de la gendarmerie nationale et qu’ils soient détenus en dehors de toute procédure judiciaire… Tout ce que nous faisons dans ce pays doit respecter la loi.

On ne peut pas détenir des gens sans les avoir présentés au préalable aux enquêteurs et aux juges pendant plusieurs semaines » s’était plaint un magistrat du Tribunal militaire d’Abidjan. Celui qui est désormais l’ex-chef du bureau des renseignements militaires avait fait mettre aux arrêts et écrouer à l’éEtat-major, pour « nécessité d’enquête », le commandant Agnimel Cedrac, chef du service informatique du Gatl, un officier de la Marine Nationale section Fumaco, une unité que commandait Konan Boniface, ainsi que de nombreux soldats du rang, issus, notamment, du Gatl et du 2 ème bataillon de Daloa.

Certains ont été détenus pendant une semaine, et d’autres deux semaines à l’éEtat-major, en dehors de la Maison d’arrêt militaire (Mama) qui est censée les accueillir. La question qui est en ce moment sur toutes les lèvres est savoir s’il s’agissait de règlements de comptes ou alors d’arrestations liées aux rumeurs de coup d’état qui enflent depuis quelque temps et qui ont eu pour point culminant, l’arrestation au Togo de Moïse Lida Kouassi, ancien ministre d’Etat, ministre de la Défense dans le régime déchu de Laurent Gbagbo.

Armand B. DEPEYLA

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