Accès aux soins en Afrique: Le « forfait sanitaire » proposé comme solution

Soir Info

Donatien Robé, président de l’Ong Orphelins secours Côte d’Ivoire et spécialiste de la protection sociale, selon son service de communication, a animé, le samedi 30 juin 2012 à l’hôtel Chatelet à Chartres dans le département d’Eure et Loir en France, une conférence-débat sur le thème « Assurance maladie obligatoire en Afrique : le choix du forfait sanitaire ». C’était dans le cadre de la dédicace de son livre intitulé « Financement de la santé en Afrique : le choix de l’Assurance maladie obligatoire (Amo) ». Le conférencier a d’abord présenté brièvement son livre qui selon lui a trois objectifs : permettre à la population de mieux comprendre, à travers un livre de moins de 100 pages, facile à lire, les politiques de financement de la santé en Afrique depuis les indépendances, mettre à la disposition des gouvernants africains un instrument de travail et donner les raisons du choix de l’assurance maladie obligatoire comme moyen efficace de financement de la santé. A en croire Donatien Robé, de nombreux spécialistes occidentaux de la protection sociale ont longtemps dénié à l’Afrique la capacité de mettre en œuvre l’Amo, en raison de la faiblesse et de la structure de son économie, le secteur informel occupant une place importante. Le président de Orphelins secours ne nie pas cette réalité africaine, parce qu’il a déclaré : « L’Amo, à la base, a été conçue pour une économie formelle et forte ». C’est d’ailleurs ce qui explique le fait que de nombreux Etats africains parmi lesquels le Congo, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal, le Cameroun aient du mal à mettre œuvre de l’assurance maladie obligatoire alors que la promesse a été faite aux populations, et que d’autres à l’instar du Mali, du Gabon et de la Mauritanie peinent à renforcer les capacités de l’Amo. Cependant, de l’avis de M. Robé, avec de l’intelligence et de l’ingéniosité, ces obstacles peuvent être contournés tout en ciblant les soins essentiels appelés soins primaires. C’est dans cette optique qu’il fait le choix du « forfait sanitaire » qu’il a conçu en collaboration avec d’autres spécialistes de la protection sociale. « Le Forfait sanitaire permettra aux Etats africains de diversifier le financement, de maîtriser les dépenses de santé par l’encadrement des soins et le plafonnement des remboursements », a-t-il expliqué. Aussi, le « forfait sanitaire » » favorisera-t-il la totale prise en charge des soins primaires car pour lui, l’Africain ne doit plus mourir de paludisme et autres pathologies dont le coût du traitement ne dépasse pas 20 000 Fcfa. Après la simulation par vidéoprojecteur du « forfait sanitaire », Serge Blafond, spécialiste de la démarche qualité dans les hôpitaux et les caisses primaires d’assurance maladie, a entretenu l’auditoire sur la nécessité d’améliorer la gestion interne de l’Amo et les rapports entre cette assurance d’un côté, les assurés sociaux et les producteurs de soins de l’autre. Tout cela, dans le cadre d’une démarche qualité rigoureuse. Pour terminer, Serge Blafond a appelé les Africains à ne pas considérer la démarche qualité comme une poche inutile de dépenses mais plutôt une valeur ajoutée pour la pérennité de l’assurance maladie et de l’accès aux soins.

D.F.
Le Temps

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