Alassane Dramane Ouattara: “Il nous reste à gagner la guerre contre l’insécurité”

Alassane Ouattara: “Il nous reste à gagner la guerre contre l’insécurité”

Bamba Idrissa source: Soir info

Le président de la République, Alassane Ouattara, en visite de travail en Israël depuis le lundi 18 juin 2012, a prononcé, hier mercredi 20 juin 2012 à Jérusalem, un discours sur le thème : « L’Afrique dans le monde ».

C’était dans le cadre de la 4ème conférence présidentielle « Facing Tomorrow » (Monde de demain) organisée par le chef de l’Etat israëlien, Shimon Peres, à l’Université Hébraïque de Jérusalem. Face à d’éminentes personnalités (Sommités mondiales, célébrités, leaders d’opinion, scientifiques, économistes, philosophes, industriels…), le numéro un ivoirien s’est livré à un véritable plaidoyer en faveur de l’Afrique dont il a vanté les mérites et relevé quelques tares. « Dans les dernières décennies du siècle dernier, l’afro-pessimisme était fréquent. On qualifiait l’Afrique d’ ‘’Hopeless Continent’’ ou de ‘’Failed Continent’’. Je note avec satisfaction que les temps ont bien changé. On entend dire aujourd’hui que ‘’les Lions d’Afrique sont aujourd’hui à la poursuite des Tigres Asiatiques’’ tandis que ‘’le parfum de la révolution du jasmin embaume l’Afrique du Nord’’», a imagé Alassane Ouattara. Qui a relevé les performances économiques du continent noir en ces termes : ‘’Je note en premier lieu que ces huit dernières années, la croissance économique en Afrique, avoisinant 5 %, a été supérieure à celle de tous les continents, à l’exception de l’Asie mais talonnant celle de l’Asie du Sud Est…Selon les dernières projections du FMI d’avril 2012, le taux de croissance en Afrique sub-saharienne devrait augmenter pour atteindre 5,4% en 2012, malgré les effets de la crise en Europe et un ralentissement un peu partout dans le monde. D’ailleurs, mon pays, la Côte d’Ivoire, devrait réaliser un taux de croissance de 8% cette année et de plus de 9% en moyenne dans les quatre prochaines années…’’. Le président ivoirien a lié l’intégration grandissante de l’Afrique dans l’économie mondiale, au ‘’renforcement de la stabilité politique, de la bonne gouvernance, et de la démocratie, grâce au changement de pouvoir par les urnes et le renforcement progressif des Institutions’’, précisant que la majorité des pays africains bénéficient d’élections jugées par la communauté internationale comme ‘’satisfaisantes’’. Pour le chef de l’Etat ivoirien, les progrès susmentionnés ne doivent pas occulter le fait que ‘’la route sera longue et pleine d’embuches avant que les pays africains ne deviennent des démocraties véritables’’. Car, a-t-il souligné, ‘’la démocratie ne peut exister sans le développement d’un ensemble d’institutions fortes et de contre-pouvoirs. Elle requiert l’Etat de droit et le respect des libertés fondamentales’’.

Lutte contre l’insécurité

A côté de l’espérance économique, Alassane Ouattara s’est inquiété de la sécurité en Afrique. ‘’Il nous reste cependant à gagner ensemble la guerre contre l’insécurité’’, a-t-il exhorté les décideurs. Avant d’étayer ses propos en ces termes : ‘’Au-delà de son slogan, le Printemps arabe a remis la jeunesse et ses exigences au centre de la décision des choix politiques et économiques. Il a libéré des forces centrifuges, à la fois sociales et militaires. Néanmoins, cela a occasionné, pour certains de nos pays dans le Sahel notamment, une insécurité qui menace désormais la survie de ces Etats. Le désordre qui s’est ainsi installé dans la bande sahélo-saharienne, avec la présence des mouvements terroristes et des cartels de drogue, pourrait livrer cette région à Aqmi (Al Qaida au Maghreb Islamique)’’. Et le président Ouattara d’en appeler à une solidarité mondiale pour éviter le pire. Car, a-t-il dit, ‘’la sécurité de l’Europe et des Etats-Unis, donc de l’Occident, est liée à la situation du sahel aujourd’hui’’. Comme proposition, Alassane Ouattara a plaidé pour un soutien des Nations unies aux efforts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de l’Union Africaine (Ua) à travers ‘’une résolution du Conseil de sécurité autorisant l’intervention pour contenir ces menaces’’. Notons qu’au nombre des personnalités présentes, se trouvaient le Président de la Croatie, l’ancien Secrétaire d’Etat américain, ex- Prix Nobel de la paix, Henri Kissinger, et l’ancien Premier Ministre britannique, Tony Blair.

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