Charles Konan Banny, président de la Commission Dialogue, vérité et Réconciliation, envisage de rendre visite à Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien, à la prison de la Cour pénale internationale, près de la Haye. Ce qui permettrait d’engager des discussions sur le processus de réconciliation. La rencontre pourrait avoir lieu avant l’audience de confirmation des charges retenues, en principe le 18 juin prochain. Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, et Me Jeannot Ahoussou, le Premier ministre, redoutent la tenue d’un procès susceptible de rouvrir la boîte de Pandore des crimes commis en Côte d’Ivoire depuis décembre 1999 et de mettre en évidence les responsabilités de tous les protagonistes. Mais, le bureau du procureur est loin d’avoir renoncé.
Les « Africains » du président Hollande
Fin de la diplomatie parallèle, disparition de la cellule africaine de l’Elysée, et peut-être un nouveau no pour le ministère délégué à la Coopération…
François Hollande souhaite se débarrasser, aux dires de ses proches, des oripeaux de la Françafrique. Selon les dernière indiscrétions, le 11 mai, Pierre Moscovici, directeur de campagne de l’ex-candidat, et Laurent Fabius, ancien Premier ministre, s’affrontaient pur les Affaires Etrangères. Le successeur de Jean-David Levitte comme patron de la cellule diplomatique de l’Elysée est, lui, connu. Paul Jean-Ortiz, jusque-là directeur Asie et Océanie au Quai d’Orsay, animera une équipe composée de conseillers thématiques et géographiques. Ce diplomate de 55 ans a longtemps été en poste en Chine et fut conseiller de l’ancien ministre des Affaires étrangères Huber Védrine de 1997 à 2000.
D’autres devraient animer cette nouvelle diplomatie. Pierre Sella, actuel secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Pascal Brice et Maurice Braud, les deux coordinateurs du pôle international de la campagne, sont appelés à jouer un rôle. On évoque aussi Pierre Vimont, numéro deux de la diplomatie de l’Union européenne (UE) derrière Catherine Ashton, et Jean-Maurice Ripert, ancien camarade de promotion du président à l’Ecole nationale d’administration (ENA) et depuis peu ambassadeur de l’UE en Turquie. Ils sont, en tout cas, largement consultés.
Pour le poste de conseiller Afrique à l’Elysée, le nom de Thomas Mélanio, responsable Afrique au Parti socialiste (PS) et cadre à l’Agence française de développement (AFD), est cité. Emmanuel Macron, un jeune inspecteur des finances passé par la banque d’affaire Rothschild & Cie, s’attelle à la préparation des prochains sommets du G8 et G20. Sur les questions militaires, il faudra compter avec Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne qui pourrait être le prochain ministre de la Défense, et Christian Lechervy, un diplomate du Quai d’Orsay, nommé conseiller pour les affaires stratégiques à l’Elysée.
Quant au ministère délégué à la Coopération (il pourrait être rebaptisé « Développement » ou « Partenariat international »), son portefeuille ne devrait être attribué qu’à l’issue des législatives du 17 juin. On parle du député européen Kader Arif, qui a animé le pôle coopération durant la campagne, du sénateur Robert Hue, due la députée de Guyane Christiane Taubira, de Victorin Lurel, président de la région Guadeloupe, ou encore de Jean-Paul Bachy, président de la région Champagne-Ardenne, en pointe sur les questions de francophonie.
Pour l’instant, le sort de Dov Zerah, actuel directeur général de l’AFD, le bras séculier de la politique de développement, n’est pas scellé. Autour de Hollande, beaucoup souhaitent son départ. Mais issu de la promotion Voltaire de l’ENA comme le nouveau chef de l’Etat, il pourrait être « hollando-compatible » jusqu’à la fin de son mandat, en avril 2013, et ce bien qu’il ait été nommé par Nicolas Sarkozy.
« Donner les signes d’une chasse aux sorcières ne serait pas opportun », explique un proche du président.
Safiétou DIOP
rewmi.com
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