L’évasion massive des détenus des maisons d’arrêts et de correction, ces derniers temps en Côte d’Ivoire a fini par lever un coin de voile sur les contre-vérités de certains ministres.
Le Président de la république, Alassane Ouattara pouvait-il parler de « prison de haute sécurité » au point de faire marrer des sachants, si les ministres de la défense, de la justice et de l’Intérieur [sécurité] lui avaient dit la vérité ?
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’ouverture de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan [Maca] dont la réhabilitation a été rendue publique en août 2011, et a coûté officiellement la bagatelle de 2 milliards FCFA au contribuable ivoirien, est loin de ce que pense le Chef de l’État. Alassane Ouattara ne disait-il pas « qu’un journaliste mal informé, informe mal ». Comment expliquez-vous que des ministres qui doivent donner les informations les plus crédibles, les tronquent ? Ou sont carrément injoignables à la presse ? Nous avons investigué, voici toute la vérité.
Vous avez dit 2 milliards de travaux ?
Si la prison de la MACA n’a rien de performant concernant la sécurité des temps modernes [caméra de surveillance, portique de sécurité etc.], à quoi auront servi les 2 milliards FCFA du contribuable ivoirien ? Rien qu’à repeindre les murs et à refaire les toilettes ou remplacer des portails saccagés ? Le point fait par les collaborateurs du chef de l’état, est selon toute analyse poussée, loin de ses attentes. On comprend aisément pourquoi il parle de prison « de haute sécurité ». Les ministères de la défense, de la justice et de l’intérieur, n’ont pas encore dit toute la vérité sur les évasions massives des détenus ces derniers temps. La bonne gouvernance dont on parle, passe par la crédibilité de la parole et par la rigueur dans l’exécution des travaux de l’Etat, confiés aux ministères.
La vérité dans l’évasion des détenus de la Maca qu’on vous cache
La Maca la plus grande prison de Côte d’Ivoire, a été conçue avec 12 miradors. Seuls 4 des 12 miradors fonctionnent. Et, sont tenus par des éléments de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire. Pour quelle raison ? La réponse est dans l’esprit de ceux qui ont pris cette décision.
La Maca ne possède aucun portique de sécurité à son entrée. On y entre après de simples fouilles corporelles. Pis, aucune camera de surveillance n’a été installée à l’entrée. De fait, le régisseur de la prison n’a aucune lisibilité de ce qui se passe à l’intérieur, encore moins à l’extérieur. Conséquence, les sentinelles au niveau des miradors peuvent quitter leur poste sans être inquiétées. C’est d’ailleurs suite à une absence, selon un des évadés qui a été repris, qu’ils ont réussi à s’évader. A l’en croire, l’évasion est partie du mirador 2 déserté par l’élément de la gendarmerie qui « s’est retrouvé au mirador 3 en compagnie de son collègue ». Cette absence, sous la pluie diluvienne qui s’abattait sur Abidjan le 4 mai 2012 dans la matinée, leur a permis de prendre rapidement les marches du mirador qui conduisent au sommet du mur. « C’est comme ça que nous avons commencé à nous jeter de l’autre côté du mur », soutient notre informateur. Y-a-t-il eu complicité interne ? « Moi je n’ai eu qu’à suivre ceux qui fuyaient, voyant que notre cellule était déjà ouverte », a-t-il indiqué.
SERIBA KONÉ depuis Abidjan pour connectionivoirienne.net
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