Adresse au peuple de Côte d’Ivoire :
Commémoration des évènements du 11 avril 2011
par Abel NAKI, président du Cri-panafricain
11 avril 2011- 11 avril 2012, voici 1 an que l’armée française kidnappait le président ivoirien, Laurent Gbagbo à Abidjan en Côte d’ivoire.
Mais avant, je voudrais ici et maintenant saluer la mémoire de tous nos camarades de lutte, enfants, jeunes, vieux, femmes, hommes, qui sont tombés sous la balles de l’armée coloniale française, ce jour du 11 avril 2011 devant la résidence présidentielle d’Abidjan-Cocody.
Tout comme la mémoire de ceux de nos compatriotes qui ont bravé cette même armée d’occupation les 4, 5 et 6 novembre 2004 devant l’hôtel ivoire pour défendre la souveraineté de la Côte d’ivoire, notre unique patrie.
En ce jour triste anniversaire de l’histoire de notre pays, mes pensées vont également à l’endroit de tous nos frères des forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont défendu avec loyauté les institutions de la république au risque de leur vie. Je veux parler de ceux d’entre eux qui sont restés fidèles au chef suprême des armées le président Laurent Gbagbo.
Aussi, mes yeux se tournent vers ces milliers d’enfants, femmes, jeunes, pères et mères, qui alors qu’ils jouissaient paisiblement des acquis d’un pays qui redécollait après une décennie de crise, ont été l’objet d’attaques ciblées.
Puis-je avoir les mots pour consoler ces milliers de familles surtout dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, massacrées, martyrisées, déchirées et dont le seul crime a été d’avoir soutenu un homme, le président Laurent Gbagbo.
Oui, tous les peuples en Côte d’Ivoire ont souffert dans cette épreuve de la reconquête de l’indépendance du pays, mais permettez-moi de citer, le peuple Wê, un peuple paisible, hospitalier et qui ne méritait guère ce qui lui arrive.
Dois-je le dire autrement ? Non.
Il faut dès aujourd’hui retenir qu’un génocide se préparait dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Et c’est le lieu de le dénoncer avec force et courage.
Que dire de tous ces compatriotes qui du fait de la guerre et de l’insécurité a nous imposée par la France, sont contraints à l’exil et qui vivent dans des conditions inhumaines à travers le monde, sous des tentes, parfois sans eaux ni électricité et qui sont obligés de se prostituer, de se prosterner, mendier pour avoir de quoi survivre.
Mes pensées vont également à l’endroit de tous ces anonymes mais aussi tous ces braves fils du pays qui ont perdu la vie, conséquence de cette guerre (…) je veux qu’on se souvienne des ministres Désiré Tagro, Paul Antoine Bohoun Bouabré, des élus, Gnan Raymond de Facobly et Diagou Gomont de Cocody, tous décédés en exil. Sans oublier tous ceux qui sont tombés depuis le 19 septembre 2002.
Oui, chers compatriotes
Chers frères et sœurs
Chers camarades de lutte
Amis de la Côte d’Ivoire
Fallait-il le rappeler ?
Au moment où nous écrivons une autre page de l’histoire avec ce triste anniversaire du recule de la démocratie en Côte d’Ivoire, cet exercice y trouve tout son sens.
Une nouvelle page dont les premières lignes commencent avec la crise post-électorale, elle-même née de la contestation des résultats d’une simple élection présidentielle.
Une histoire dont nous sommes devenus par obligation morale des acteurs clés. Je veux parler de la diaspora ivoirienne.
Cette diaspora qui en plus de son apport considérable pour le développement du pays, se trouve aujourd’hui dans un rôle, oh combien de fois exaltant, noble et juste : la résistance pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Côte d’ivoire, comme c’est en ce moment le cas au Mali voisin.
Oui, mes chers camarades de la diaspora ; que de chemin parcouru en si peu de temps !
Merci pour votre spontanéité ce jour du 11 avril 2011 à Paris, où comme un seul homme, vous avez démontré aux yeux du monde que ce qui venait de se passer en Côte d’Ivoire était de l’ordre du néo colonialisme qui avait pour seul but de reconquérir les territoires ivoiriens en vue de nous arracher notre pain quotidien.
Face à cette imposture, la riposte était de se dresser contre ces ennemis de la Côte d’Ivoire.
Vous l’avez fait. Nous l’avons fait et continuons de résister.
Je voudrais vous dire bravo.
Bravo et mille fois merci, car comme me dit souvent mon père, lorsque tu trouves un homme entrain de labourer sa propre parcelle de terre, il faut lui dire merci, car ce qu’il sèmera nourrira plus d’une personne en dehors de lui.
Oui, que de chemin parcouru disais-je.
Depuis l’annonce du kidnapping de notre président jusqu’aujourd’hui, vous avez battu le pavé contre vent et marées et parfois au risque de votre vie, de vos acquis sociaux ici en Europe, pour faire entendre la voix de la justice.
Ici même en France, en Allemagne, en Italie, en Belgique, en Angleterre, aux Etats-Unis et partout dans le monde entier où résident les ivoiriens, vous vous êtes montrés dignes.
Oui, mes chers camarades de lutte,
Nul ne peut nier cela ou passer sous silence toutes ces mobilisations dans le froid glacial, sous la pluie pour dénoncer cet impérialisme du 21e siècle en Côte d’ivoire.
Mais au fond, que reproche-t-on au président Laurent Gbagbo ?
–D’avoir permis des avancées démocratiques en Côte d’ivoire ?
–D’avoir donné une chance à la paix en organisant des élections semblées être libres, transparentes et incontestables ?
–D’avoir pris sur lui seul la responsabilité de faire jouer le jeu démocratique en autorisant Alassane Dramane Ouattara à être candidat aux élections présidentielles de 2010 censées ramener la paix et la cohésion sociale en Côte d’ivoire ?
–D’avoir nommé Guillaume Kigbafori Soro, Charles konan Banny et Seydou Diarra au poste de Premier ministre, au détriment des cadres de sa famille politique (FPI) qui pour autant avaient le profil de l’emploi ?
–D’avoir permis à la France, à travers ses multinationales de puiser dans les ressources naturelles communes aux ivoiriens, une partie de leur richesse ?
Oui, vous avez raison de dire que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour aller à ces élections.
Le président Laurent Gbagbo aura-t-il pêché par naïveté ?
Moi je réponds NON.
Car l’ordre impérialiste était déjà en marche et ce depuis l’an 2000, date de la prise du pouvoir du président Laurent Gbagbo.
Tôt ou tard, il ferait les frais d’une conspiration savamment orchestrée depuis l’ Elysée.
La France de Chirac puis de Sarkozy qui n’a jamais digéré cette accession des frontistes ivoiriens au palais d’Abidjan, des frontistes qui étaient en déphasage avec l’ordre préétabli de la franc maçonnerie et autres pratiques françafricaines.
Oui, la France n’a jamais eu l’intention de perdre sa vache à lait qui est la Côte d’ivoire. Voilà pourquoi à défaut de lui ôter la vie, seule volonté de Dieu tout puissant, ils l’ont kidnappé puis déporté à Korhogo dans le nord avant de le livrer à la Cour pénale internationale.
Mes chers camarades,
Ils enverront mille Laurent Gbagbo à la Haye
Ils emprisonneront tous les cadres du FPI
Ils tueront tous les soutiens à Gbagbo
Ils trouveront sur leur chemin, plusieurs milliers d’ivoiriens décidés à mourir pour que un jour nos enfants, la génération future vivent dans une Côte d’ivoire débarrassée de tous ces charognards, ces imposteurs, ces criminels ni foi ni loi. C’est notre raison d’exister. C’est notre combat !
Et c’est pour cette seule raison que j’invite ici et maintenant vous tous qui vous êtes mobilisé à travers le monde entier pour la libération du président Laurent Gbagbo et tous ces proches détenus arbitrairement en Côte d’ivoire, de continuer cette mobilisation car le serpent n’est pas encore mort.
De continuer cette résistance qui un jour portera ses fruits.
Car comme le dit le ministre Charles Blé Goudé, leader de la galaxie patriotique en Côte d’ivoire, un jour il fera jour, et ce jour n’est plus loin !
Le président Laurent Gbagbo en me recevant le 26 mars dernier à la prison de Scheveningen, a voulu par cet acte nous honorer, vous honorer et à l’occasion m’avait-il confié un message plein de sens : L’union dans la mobilisation.
Je voudrais à ce stade de mes propos rendre hommage à vous tous qui avez fait de moi ce que je suis : Un homme !
Oui, c’est le lieu de remercier tous mes camarades du Cri-Panafricain et leur dire qu’il n’y aura pas de 10 Cri-panafricains. Il y aura certes plusieurs mouvements, plusieurs associations, plusieurs groupements politiques, mais le Cri-Panafricain, cet esprit qui nous a animé ce 11 avril 2011 à Paris, Champs Elysées, n’est pas à morceler ni à négocier.
C’est un cri de cœur, un signal fort que nous avions voulu envoyer à l’opinion internationale et que nous devons continuer d’envoyer jusqu’à la libération du président Laurent Gbagbo.
Bientôt ce sont les élections présidentielles en France. Exactement les 22 avril et 6 mai prochain.
Mes chers camarades résistants,
Voici une échéance qui doit sonner pour nous comme un challenge.
Quelle belle opportunité pour nous faire entendre davantage !
Au moment où tous les projecteurs sont braqués sur la France de Sarkozy, celui-là même qui est à la base de tous les malheurs du peuple ivoirien, il va falloir redoubler d’intelligence pour peser sur ces élections.
Aussi, nos consignes sont-elles claires : Le tout sauf Sarkozy doit triompher au soir du 6 mai 2012.
Chers camarades, tenez-vous prêts à recevoir d’autres mots d’ordre.
Je veux parler de la grande marche européenne du 14 avril 2012 ici même à Paris mais aussi du 28 avril au 29 rue Sadi Carnot à Aubervilliers quatre chemins où je vous donne rendez-vous.
Des rendez-vous qui nous permettront de préparer entre autre, la grande offensive du 18 juin 2012, date de l’audience de la confirmation des supposées charges retenues contre notre président Laurent Gbagbo.
A cet effet, un voyage historique sera organisé, cette fois à bord d’un train : le train de la liberté. mais aussi plusieurs autres moyens de transport.
Enfin, au moment où je termine ces quelques lignes, en cette date anniversaire du kidnapping du président Laurent Gbagbo, président fondateur du front populaire ivoirien (FPI), il me plait d’interpeller tous les militants de ce grand parti, qui comme nous l’apprenons, s’apprête à organiser sa 3eme Convention ordinaire le 28 avril 2012 en vue de doter le parti d’outil fort pour la reconquête du pouvoir,
sur le rôle moteur que joue et doit jouer le FPI dans la reconquête des droits et des libertés démocratiques en Côte d’Ivoire.
Pour ce faire, certes le chef de file et plusieurs cadres du parti ne seront pas malheureusement du rendez-vous pour des raisons que nous savons tous, mais il reviendra désormais à la nouvelle direction pilotée par M. Miaka Sylvain Ourétto, la lourde tache de conduire à bon port le bateau bleu-blanc.
Que cette direction trouve ici tout notre soutien.
Le FPI doit demeurer ce parti fort et incontournable de la gestion du pouvoir d’état en Côte d’ivoire.
A ma famille,
A mes proches collaborateurs et autres admirateurs, je vous dis mille fois merci, mais aussi mille fois pardon si par moment, mes agissements vous ont causé du tort.
La lutte devient intéressante, pourquoi ne pas y croire ?
Je vous remercie.
Fait à Paris, le 10 avril 2012
Abel NAKI, (président fondateur du Cri-Panafricain)
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