Bah Jean Enoch, (Président du CRI et cadre de l’Ouest): “Il faut consolider le pouvoir de Ouattara en expliquant son programme au peuple”

Bah Jean Enoch est le président du Congrès pour la renaissance ivoirienne et cadre de l’Ouest. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il estime que sa région est prête à accompagner le président de la République, Alassane Ouattara à condition que les populations soient approchées avec méthode et sensibilisées sur les projets et visions du chef de l’Etat pour la Côte d’Ivoire et le peuple ivoirien.

L P: Quel est l’état des lieux du processus dans la région de l’ouest?

Bah Jean Enoch: Je voudrais dire que la réconciliation à l’Ouest est possible. Dans la mesure où nos parents ont toujours été hospitaliers et prompts au partage. Les populations de l’ouest sont un peuple qui a la culture de la paix, de la sincérité et de la loyauté. Aujourd’hui, nos parents sont dans les dispositions pour accueillir la réconciliation. Ils appellent cette réconciliation de tous leurs vœux. Je pense que la réconciliation est possible chez nous à l’Ouest, seulement il faut savoir la conduire et la canaliser. Il faut une démarche appropriée à la situation.

L P: Y a-t-il des préalables à cette réconciliation à l’Ouest?

BJE: On ne peut pas avoir des préalables à la réconciliation. Nos parents qui ont des plantations de café et de cacao ne peuvent que souhaiter la réconciliation afin que la paix s’installe et que ces champs qui leur permettent de vivre soient sécurisés pour de bonnes récoltes. Je pense qu’aujourd’hui, nos parents n’ont pas de préalables à la réconciliation pour que les villages soient en paix. Le seul hic, c’est la démarche d’un certain nombre de cadres de la région. Vous savez que la réconciliation s’accompagne d’une attitude et des paroles apaisantes. Je pense que c’est à ce niveau que le problème se pose. Je demande aux militants du RHDP de mener la démarche vers leurs frères de LMP. S’ils s’impliquent véritablement, il n’y a pas de raison qu’on échoue.

L P: Si la réconciliation est possible à l’Ouest, l’insécurité mine la région.

BJE : L’insécurité à l’Ouest ne date pas d’aujourd’hui. Elle a certes pris de l’ampleur, mais cela s’explique par le fait que la région a abrité pendant de longues années, tout genre de miliciens et de combattants. Ces gens tiennent encore leurs armes dans les cachettes et opèrent avec. Je pense que le gouvernement est à la tâche et les choses vont évoluer. Il faut être patient. Il faut surtout que les populations coopèrent avec les forces de l’ordre en dénonçant les personnes qui détiennent illégalement des armes pour que la sécurité soit rétablie dans la région.

L P: Le président de la République prévoit une visite dans votre région. Quel sera votre apport?

BJE : C’est une bonne chose que le président de la République se rende à l’Ouest. Il faut dire que c’est une région qui a été inutilement martyrisée pendant 10 ans. Cette visite est nécessaire et vient à point nommé. Le président de la République a besoin de voir ses frères et sœurs de l’Ouest et surtout de leur parler de paix et de cohésion pour le développement du pays. Je pense qu’il porte l’Ouest dans son cœur. Je pense aussi qu’il a envie d’aller réconforter l’Ouest qui a payé un lourd tribut à la crise en général et à la crise post-électorale en particulier. Nous allons nous atteler à la réussite de cette visite. Je dis que l’Ouest est prêt à accueillir le président de la République.

L P: Quelles sont vos impressions sur les élections législatives à l’Ouest?

BJE: Je pense que les cadres ont délaissé les populations sous prétexte que la région n’était pas sécurisée. Les élections se sont déroulées généralement dans la tranquillité et c’est toujours lors des dépouillements et des proclamations des résultats qu’il y a des incidents. J’ai un seul souci. C’est celui de la consolidation du pourvoir d’Alassane Ouattara et surtout la requête quand son mandat arrivera à terme. Nous sommes sans ignorer qu’en 2015 nous devons retourner aux urnes. C’est pourquoi, c’est le moment de se lancer à la conquête des électeurs. Dans ce sens, je demande aux uns et aux autres, surtout aux cadres et responsables du RHDP d’arrêter de marginaliser les cadres de LMP. Il faut bien au contraire, chercher à les convaincre sur les capacités du président de la République et sa volonté d’améliorer les conditions des populations. Il ne faut repousser personne. Il nous faut plutôt créer la cohésion autour du programme de gouvernement d’Alassane Ouattara. Il fait un travail qui profite à tout son peuple. Il a besoin de l’adhésion de tout le peuple pour aller de l’avant. Les populations sont prêtes à travailler avec le président. Elles l’ont fait avec le président Félix Houphouët -Boigny, Henri Konan Bédié, Robert Guéi et Laurent Gbagbo. Il n’y a pas de raisons qu’elles ne soient pas avec Alassane Ouattara si elles sont approchées avec méthode et si elles sont bien sensibilisées sur ses projets et ses visions pour le pays. Il faut surtout chercher à pérenniser et à consolider les actions du président de la République. Parce que M. Ouattara est pour moi, le meilleur des président que la Côte d’Ivoire n’a jamais connu, après le président Félix Houphouët Boigny. Dans ce sens, il faut l’aider à convaincre l’ensemble des Ivoiriens au lieu de chercher à diviser et à vilipender des gens pour leur appartenance politique.

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