Suisse – Belgique – Pays-bas: Que sait-on de l’accident mortel de car ?

AP/SIPA

Source: 20minutes.fr

21 touristes belges et 7 néerlandais.

28 personnes dont 22 enfants, sont morts dans un accident de car à Sierre, en Suisse, le 13 mars 2012.

Que s’est-il passé?

L’accident est survenu vers 21h15, mardi soir, dans un tunnel de Sierre, dans le canton suisse du Valais. Selon les premières informations, le car a –pour une raison inconnue– dévié de sa trajectoire et percuté une paroi du tunnel. Le véhicule a ensuite heurté de plein fouet un mur en béton, situé à l’extrémité d’une place de secours. D’après la police suisse, le choc frontal a été «d’une extrême violence». D’après le journal belge Le Soir, le car roulait probablement trop vite, alors que la vitesse est limitée sur ces parties d’autoroute dotées de tunnels. Une thèse démentie par le procureur suisse Olivier Elsig. La justice helvétique étudie encore trois pistes: un problème technique, un problème de santé du chauffeur et une défaillance humaine.

Qui sont les victimes?

Le car transportait 52 personnes: 46 enfants âgés d’une douzaine d’années, de deux classes des villes belges de Lommel et Heverlee, et six adultes, qui les accompagnaient. Les passagers n’étaient pas tous de nationalité belge: dix Hollandais, un Allemand et un Polonais se trouvaient également dans le car, a indiqué le gouvernement belge. Les touristes achevaient un séjour aux sports d’hiver dans le Val d’Anniviers, et rentraient en Flandres. Vingt-deux enfants et les six adultes –dont les deux conducteurs du car– ont trouvé la mort dans l’accident. Vingt-quatre écoliers ont été blessés, dont certains grièvement. Trois d’entre eux sont dans le coma, et souffrent de graves lésions thoraciques. Les enfants blessés ont été conduits dans quatre hôpitaux du canton du Valais.

Comment se sont organisés les secours?

Environ 200 personnes ont porté secours aux accidentés sur place: 60 pompiers, 15 médecins, 100 secouristes, 3 psychologues. Par ailleurs, huit hélicoptères et douze ambulances ont été dépêchés. Selon le commandant de la police valaisienne, les sauveteurs, pourtant aguerris, ont été bouleversés. «Tous les intervenants ont été choqués par ce qu’ils ont vécu», a renchéri le médecin chef de l’Organisation cantonale valaisanne de secours, Jean-Pierre Deslarzes. Le chef des secours régional pour le Val D’Anniviers a raconté au journal suisse Le Matin qu’«il y avait des jambes dans un sale état. Cela a été très éprouvant pour les hommes de voir tous ces membres écrasés à la suite d’un impact». Le sauveteur, lui-même père d’un enfant de 12 ans explique que sur place «il n’y avait même plus de cris d’enfants», car «dans des situations, les enfants sont muets, tellement ils sont sous le choc».

Comment les autorités réagissent-elles?

La Belgique est sous le choc. Le Premier ministre Elio di Rupo, qui est arrivé en Suisse ce mercredi après-midi, a estimé qu’il s’agissait d’un «jour tragique pour toute la Belgique». «Vu l’ampleur de la catastrophe et l’émotion qu’elle suscite, le gouvernement a décidé qu’il y aurait un jour de deuil national», a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse. Le ministre des Affaires étrangères a quant à lui évoqué un «événement qui va vraiment bouleverser l’ensemble de la population en Belgique». Le ministère de la Défense a annoncé que l’armée belge allait mettre à disposition deux avions, pour permettre aux familles qui le souhaitent de se rendre en Suisse. Une cellule psychologique a été mise en place pour leur venir en aide.

Quels sont les précédents?

Il s’agit du plus grave accident de la route en Suisse depuis près de 30 ans quand, en septembre 1982, un car transportant des touristes allemands avait été happé par un train à Pfäffikon, tuant 39 passagers. La France a connu des drames semblables. Le 31 juillet 1982, 53 personnes – dont 44 enfants – sont mortes dans un carambolage entre deux autocars et deux voitures, près de Beaune, en Côte-d’Or. Plus récemment, le 6 juin 2008, sept adolescents ont trouvé la mort dans la collision entre leur car et un TER à Mésinges, en Haute-Savoie.

E. O.

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