Le Nouveau Réveil
L’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a déploré un vide sécuritaire à Bouaké, tout en enjoignant le gouvernement ivoirien de « s’attaquer d’urgence au problème de l’explosion de la criminalité dans la deuxième ville du pays et ses environs.
Dans un rapport publié lundi, HRW demande au gouvernement d’équiper de manière adéquate la police et les gendarmes pour leur permettre de protéger la population et d’enquêter sur des violences commises sur la population civile par des anciens combattants, qui sont généralement considérés comme étant impliqués dans plusieurs crimes. Car, a estimé l’organisation internationale, « depuis début décembre 2011, au moins 22 personnes ont été victimes de meurtres dans le centre de la Côte d’Ivoire, alors qu’elles se déplaçaient à moto ou en transport en commun », a indiqué l’organisation internationale de défense des droits humains, demandant aux autorités ivoiriennes de prendre « sans tarder » des mesures pour désarmer les ex-combattants accusés d’être des acteurs du banditisme qui sévit quotidiennement sur les routes. Une recommandation qui sonne comme un cinglant avertissement au pouvoir actuel au regard des troubles attribués pour la plupart aux Frci et Dozo. En clair des ex-combattants qui dans leur ensemble devraient être désarmés et/ ou encasernés. Mais le hic dans cette solution salvatrice, c’est l’absence de casernes appropriées et aptes à accueillir de nouveaux locataires. Le conflit postélectoral ouvert entre les camps Ouattara et Gbagbo et les affrontements de septembre 2002 ont sérieusement impacté négativement le fonctionnement normal des casernes militaires. Depuis la fin supposée de la belligérance en avril 2011, des sites militaires sont restés en l’état sans en recevoir un début de réhabilitation. Hormis le cas des sapeurs pompiers militaires de Bouaké, pratiquement tout reste à refaire pour réussir un encasernement. Tant attendu vu que selon HRW « le peuple ivoirien a déjà souffert d’innombrables horreurs. Le gouvernement doit montrer qu’il est déterminé à faire cesser cette violence en désarmant les anciens combattants et en s’assurant que la police et les gendarmes sont équipés de manière adéquate pour protéger les Ivoiriens et pour enrayer la criminalité galopante aux alentours de Bouaké ». Et même autres localités du pays. Hélas, des opérations de désarmement et d’encasernement tardent à prendre forme. Parce que le pouvoir est toujours attentiste sur la question de la réhabilitation des casernes détruites ou endommagées pendant la crise qu’a connue la Côte d’Ivoire. « Le gouvernement ivoirien doit de toute urgence désarmer les anciens combattants et faire rendre des comptes à ceux qui se sont engagés dans des activités criminelles » s’est voulu précise Human Rights Watch dans ses recommandations au pouvoir actuel.
Boris N’Gotta
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