Mamadou Ben Soumahoro: “La vie de Soro est menacée”

Le Nouveau Courrier

Il est le «mouton du sacrifice des Occidentaux». «Sa position se retourne contre lui, il sait trop de choses». Alassane Ouattara, «l’arroseur arrosé».
Le nouveau courrier

Il est le «mouton du sacrifice des Occidentaux». «Sa position se retourne contre lui, il sait trop de choses». Alassane Ouattara, «l’arroseur arrosé».

Dans une tribune au vitriol, le polémiste et parlementaire Mamadou Ben Soumahoro affirme que Guillaume Soro, parce qu’il sait bien trop de choses sur l’histoire de la rébellion ivoirienne et l’implication des uns et des autres, sera bientôt tué par ceux à qui il a tant servi.

L’élargissement de l’autorisation d’enquêter donnée au procureur argentin Louis Moreno-Ocampo de Cour pénale internationale, qui pourra désormais remonter le fil des événements en Côte d’Ivoire au 19 septembre 2002, continue de faire couler l’encre et la salive en Côte d’Ivoire. Le député indépendant et polémiste Mamadou Ben Soumahoro a, dans une tribune diffusée en intégralité sur internet, donné son analyse des implications de cette décision. Pour Ben Somahoro, le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara devient «en fin absolue de course», ce qu’il appelle «l’arroseur arrosé» avec cet élargissement.

Et il estime que désormais, «la Rébellion et plus singulièrement Soro Guillaume s’exposent à leur sacrifice obligé pour avoir suivi sans retenue les desseins» de Ouattara, accusé d’avoir été «le concepteur, l’initiateur, l’organisateur et le principal financier de tous les coups tordus portés contre notre pays sans jamais vouloir assumer ses forfaits». Guillaume Soro risque la mort dès lors qu’une enquête sur les origines de la rébellion ivoirienne rentre dans le domaine du possible, affirme Ben Soumahoro. Il en saurait trop, et pas seulement sur le volet ivoirien de la guerre en Côte d’Ivoire.

«D’une manière certaine, Soro Guillaume était l’obligé mais surtout le confident de tous ces chefs d’Etats qui s’étaient imprudemment engagés dans le soutien et la promotion d’Alassane Dramane Ouattara. (…) Soro Guillaume est donc dans le secret des dieux, position enviable et avantageuse mais qui maintenant se retourne contre lui parce qu’il sait trop de choses», juge l’homme politique, figure historique de la RTI, au sein de laquelle il a notamment animé la mythique émission «Fauteuil Blanc».

Le Mouton se Sacrifice

L’ancien secrétaire général de la Fesci est, selon Ben Soumahoro, «le mouton de sacrifice des Occidentaux». «Tout le monde réclame aujourd’hui la tête de Soro Guillaume et son transfèrement à la Cour pénale internationale. Tout le monde, y compris les Américains. La visite de Madame Hillary Clinton à Abidjan était assez significative à ce sujet. Pour tout observateur averti, la chef de la diplomatie américaine n’est pas passée par quatre chemins pour signifier à Alassane Dramane Ouattara cette exigence de son administration», écrit Ben Soumahoro. Soro à La Haye, c’est une forte probabilité mais aussi un risque, poursuit le polémiste. Le Premier ministre «tient» le chef de l’Etat, affirme le parlementaire.Ce qui rend possible l’éventualité d’un transfert de chefs de guerre sans Guillaume Soro.

«Les rebelles-sofas risquent de lancer une offensive meurtrière à la fois contre Ouattara et contre Soro. Tout ceci explique la relative sérénité de Soro Guillaume. À cela il faut ajouter que si par extraordinaire Soro se rendait à la CPI, il représenterait à coup sûr un très grave danger pour Ouattara luimême et pour les chefs d’Etat français impliqués dans la déstabilisation de la Côte d’Ivoire et dans l’agression illégale du pouvoir du Président Laurent Gbagbo. (..) Imaginez que Soro Guillaume soit déféré à la CPI. Croyez-vous un seul instant qu’il va plonger tout seul ? Bien sûr que non. Ouattara et ses amis savent et craignent une telle éventualité parce que si Soro parle tout le monde tombe» selon Ben Soumahoro.

Qui conclut qu’une élimination pure et simple du Premier ministre est l’éventualité la plus probable face à ces contradictions. Quand on sait la fin qui a été celle d’Ibrahim Coulibaly dit «IB», qui a disparu avec ses secrets, selon l’analyse de la majorité des commentateurs, on ne peut que prendre au sérieux les «prédictions » de Ben Soumahoro.

Gérard Koné

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.