Communiqué n°006/PDT/BDP/CAB/DNEDD relatif au en Côte d’Ivoire
Les populations ivoiriennes dans leur ensemble font à nouveau face au phénomène incommodant des délestages électriques dans certaines zones du pays et sont victimes d’un trafic usurier de carburant frelaté, signe évident d’une gestion chaotique des ressources énergétiques de la Côte d’Ivoire.
Le délestage empoisonne la vie quotidienne des Ivoiriens
Plusieurs quotidiens ivoiriens font état cette semaine de coupures intempestives d’électricité sur l’ensemble du territoire national. Bien plus, d’après nos propres enquêtes et expériences, il ne se passe pas un seul jour depuis le 18 décembre 2011 sans qu’à un moment de la journée, l’électricité ne fasse défaut dans différentes communes d’Abidjan et localités de l’intérieur du pays. A titre d’exemple, pendant la CAN 2012, des matchs de l’équipe nationale n’ont pas pu être suivis en direct à la télévision par certains de nos compatriotes, faute d’électricité. Egalement, les délestages récurrents et aléatoires ont des conséquences très graves sur le traitement des malades dans les hôpitaux et centres de santé en Côte d’Ivoire, sans que les dirigeants du pays ne s’en émeuvent.
La Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE), en situation d’entreprise protégée, ne juge pas utile d’informer au préalable les usagers de ses interruptions de service, sans pour autant être rappelée à l’ordre ou inquiétée par le gouvernement ou les agences de régulation du secteur.
La productivité des Ivoiriens est mise à mal par le déficit énergétique consécutif à la mauvaise gestion des ressources naturelles et énergétiques. On se souvient que déjà en 2010, les mêmes causes avaient provoqué le ralentissement de la productivité, et donc la diminution du travail dans les entreprises. En 2012, les coupures répétitives d’électricité ont également des conséquences substantielles sur les PME et les ménages, qui ne peuvent pas exercer leurs activités professionnelles (tailleurs, coiffeurs, mécaniciens, soudeurs, restaurateurs, tenanciers de maquis etc.) et perdent leurs outils de travail et appareils ménagers, souvent endommagés par les modulations intempestives de tension. La perte de denrées alimentaires, abîmées pour cause d’interruption de la chaîne du froid, affecte également familles et commerces.
Cette crise énergétique gangrénant la qualité de vie des habitants et plusieurs activités économiques est mal gérée par le gouvernement, qui annonce pourtant tabler cette année sur une croissance économique de 8% pour soutenir ses réformes, alors que la réalité est reflétée par le taux de croissance négatif enregistré en 2011 (-5,8%), le sous-emploi et les mises en chômage en cascade qui se multiplient. Les Ivoiriens, enfermés dans la paupérisation, ont donc raison de s’inquiéter.
Différents prix du carburant dans un seul et même pays
Des sources concordantes font état de la flambée des prix du carburant dans l’ex-zone CNO (Centre, Nord et Ouest), autrefois occupée par la rébellion.
Pour mémoire, Alassane Ouattara, à travers des communiqués publiés alors qu’il était dans l’opposition, s’insurgeait contre les augmentations du prix du carburant, qu’il qualifiait de mépris pour les populations ivoiriennes souffrant déjà de la stagnation des revenus.
C’est le lieu de rappeler à ces passagers d’hier, devenus aujourd’hui capitaines du même bateau Ivoire, qu’ils naviguent à vue depuis bientôt un an, sans aucune réduction, aussi infime soit-elle, du prix du carburant. Pis, ce dernier flambe même dans les zones qui, il n’y a pas longtemps, étaient sous leur contrôle.
Récemment, la décision prise par le gouvernement de clore les frontières Nord au carburant frauduleusement introduit de l’extérieur, sans pour autant assurer le ravitaillement légal de la zone, a fortement fait grimper le prix de l’essence, qui atteint 3000, voire 4000 FCFA le litre dans certaines localités du Septentrion ivoirien. Les répercussions sur les populations ont été telles qu’elles ont eu raison de la volonté des décideurs, qui ferment désormais les yeux sur le trafic illégal transfrontalier des hydrocarbures.
Aujourd’hui, après la réunification virtuelle et médiatique du pays, tout porte à croire que personne, en dehors de quelques individus tapis dans les salons feutrés d’Abidjan ou d’ailleurs, ne maîtrise le système d’approvisionnement de ces produits essentiels. Cette situation aboutit au développement du commerce de carburant frelaté, pour le malheur des automobilistes, motocyclistes et autres laissés-pour-compte de cette zone et pour le plus grand bonheur de ceux dont les comptes en banque se remplissent grâce à ces agissements illicites.
En lieu et place des solutions miracles et des promesses mirobolantes de lendemains meilleurs énumérées par le candidat Alassane Ouattara lors de pompeux discours de campagne, c’est plutôt une précarisation grandissante qui est infligée aux Ivoiriens depuis son accession au pouvoir.
LIDER ne saurait rester silencieux face à de telles atteintes au bien-être du peuple ivoirien, qui a déjà suffisamment souffert de la crise postélectorale et mérite mieux que ces manquements pénibles qui ne semblent pas préoccuper le président de la République, toujours entre deux avions ou dans sa douillette résidence privée éternellement en reconstruction, coupé de la réalité à laquelle sont confrontés ses concitoyens.
LIDER s’inquiète du silence profond et de la partialité de l’Etat face à ces atteintes graves au bien-être social et économique des populations et condamne cette attitude qui favorise le chômage et l’appauvrissement des ménages et des entreprises.
LIDER rappelle au gouvernement sa mission consistant, entre autres, à veiller et travailler à la mise en adéquation des besoins des populations – entreprises comprises – et des ressources énergétiques à leur allouer. Par ailleurs, il l’invite à jouer son rôle et à s’assurer du «respect de la gestion des normes et spécifications des produits pétroliers, du contrôle de la qualité de ces produits, et de la lutte contre la fraude», comme cela figure sur le site Internet du ministère des Mines et de l’Energie.
LIDER convie le président Alassane Ouattara à honorer le serment qu’il a pris de protéger les droits des citoyens et à respecter son engagement à mettre un terme aux souffrances des populations de Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan le 2 mars 2012
Pour la Direction du Parti
Y. Koné (Lider 130)
Délégué National à l’Energie et au Développement durable
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