Au RDR, parti de Ouattara, l’ex-rébellion se sent en «famille».

Foto Sidiki Konaté (milieu), Coty Souleymane (maire d'odiénné RDR, ministre de la communication) et Wattao

ABIDJAN (© 2012 Afriquinfos) – Récemment élu député, comme bon nombre de ses camarades, sous la bannière du Rassemblement des républicains (RDR), parti du président ivoirien Alassane Ouattara, Sidiki Konaté, ex-porte-parole de l’ancienne rébellion des Forces nouvelles (FN) qui a contrôlé de 2002 à 2011 la moitié nord du pays, explique les raisons du «retour dans la grande famille» RDR. Un acte «naturel», mais aussi un choix «de cœur» pour lui et ses camarades des FN, dit-il. (par David Youant)

Vous étiez porte-parole de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) mais comme la plupart des cadres de ce mouvement, vous vous êtes présentés sous la bannière du Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) lors des dernières élections législatives. Cela signifie-t-il que les FN n’existent plus en tant mouvement politique ?

Je suis, à l’instar de plusieurs de mes camarades, député du RDR, donc je suis RDR.

Pouvez-vous être plus explicite ?

Les Forces nouvelles ont existé et ont fait ce qu’elles avaient à faire. Aujourd’hui nous sommes dans la construction de la nouvelle Côte d’Ivoire autour du président élu démocratiquement, Alassane Ouattara. Nous sommes des députés à l’intérieur de la structure politique du RDR. C’est cela notre présent et notre futur.

Nous avons fait un grand conclave à Bouaké (centre, ex-fief des FN) avec tous les cadres militaires et civils, pour faire le constat que nous avons fini notre mission. Nous étions venus nous battre pour l’instauration de la démocratie. C’est fait.

Aujourd’hui, nous sommes dans une nouvelle phase : la reconstruction de la Côte d’Ivoire. Nous sommes donc à la disposition du président de la République, pour les responsabilités qu’il a bien voulu nous confier. Certains d’entre nous qui voulaient faire de la politique ont choisi leur chemin et nous en sommes fiers.

Comment les membres du RDR vous ont-ils accueillis ?

Vous n’avez pas vu la grande cérémonie (à l’honneur des FN) au cours de laquelle nous avons été ovationnés et félicités ? Nous avons été bien accueillis et on peut dire que c’est le retour dans la grande famille.

Quand vous dites « retour dans la grande famille », cela suppose que les Forces nouvelles étaient déjà membres du RDR bien avant la rébellion ?

En tout cas, pour beaucoup d’entre nous, c’est un acte naturel. On va toujours là où on se sent bien, là où est notre cœur. Le RDR et les FN avaient le même idéal, à savoir l’avènement d’une nouvelle Côte d’Ivoire. Le RDR ne pouvant pas faire de lutte armée, nous avons, à notre niveau, mené ce combat. Aujourd’hui, la lutte armée est finie, nous qui voulons faire de la politique, nous sommes venus faire de la politique là où nous nous sentons le mieux : au RDR

Dans un tout autre registre, de quelle manière selon vous, les PME, dont vous êtes le ministre, peuvent contribuer à la relance économique de la Côte d’Ivoire ?

Nous avons plus de 5.000 PME en Côte d’Ivoire qui emploient près de 25% de la population active. La place des PME dans le retour de la croissance dans notre pays est donc indéniable.

Très bientôt, nous allons faire appliquer des mesures pour redynamiser le secteur des PME, notamment la mise en place d’un nouveau code d’investissement, la création de brigades de sécurité pour enrayer l’insécurité, l’allègement du système fiscal, etc.

D’ici le mois de juin, l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire aura nettement évolué. Les investisseurs pourront donc créer leurs entreprises en toute quiétude.

N’est-ce pas faire preuve de trop d’optimisme ? La Côte d’Ivoire figure parmi les vingt derniers pays dans le dernier classement du Doing Business ?

Non, justement, parce que les classements concernent chaque fois les années antérieures. Celui qui est présenté cette année a été élaboré en 2010 ou 2011. Mais je vous donne rendez-vous en 2013 et vous verrez que le classement sera en décalage profond avec les différents rapports des années antérieures. Dans une perspective proche, nous deviendrons un pays émergent.

Quels sont aujourd’hui, selon vous, les indicateurs qui peuvent amener des hommes d’affaires à investir en Côte d’Ivoire ?

La paix retrouvée, un gouvernement crédible, légitime, démocratiquement élu, des réformes courageuses pour lutter contre le racket et toute autre forme de corruption, la réactivation de la justice avec la mise en place des tribunaux de commerce. Je pense que dans un tel environnement, les investisseurs ne peuvent que revenir reprendre leurs activités, pour ceux qui sont partis, et créer leur entreprise, pour ceux qui ne sont pas encore implantés en Côte d’Ivoire.

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.