Chassé le naturel, il revient au galop. Cette maxime convient à la situation d’Alassane Dramane Ouattara, l’actuel chef d’Etat ivoirien. Un homme qui n’arrive visiblement pas à se défaire de son corset de tribaliste. Il est toujours prêt à instrumentaliser les différences ethniques pour assouvir ses ambitions politiques. Tentant de justifier les nominations exclusionnistes et régionalistes qu’il effectue dans l’administration publique et l’armée, il tient ces propos graves : « il s’agit d’un simple rattrapage. Sous Gbagbo, les communautés du nord, soit 40% de la population étaient exclues des postes de responsabilité». Confie-t-il au journal français l’Express. Au-délà des contrevérités concernant la gouvernance Gbagbo, on se demande pourquoi Ouattara adore tant utiliser son ethnie pour justifier ses choix et ses déboires politiques. Sous Bédié, il a soutenu «qu’on ne veut pas que je sois candidat parce que je suis musulman et du nord». Un appel au ralliement des gens du nord et des musulmans à sa cause. Le 24 décembre 1999, Bédié est évincé par un coup d’Etat orchestré par des soldats proches de Ouattara du temps où il était Premier ministre. En septembre 2002, un groupe de soldats tous originaires du nord et proches de Ouattara déclenchent une rébellion armée avec l’appui de soutiens étrangers dont le Burkina Faso. Il est faux de dire que Gbagbo a exclu les communautés du nord des postes de responsabilités. Qui a oublié, par exemple, que sous lui, les présidents de l’Assemblée nationale, du Conseil économique et social, de l’Inspection générale d’Etat, de la Grande Chancellerie, étaient tous des originaires du nord. En Côte d’Ivoire, il y a une soixantaine d’ethnies, celles du nord ne sont pas les seules. Sous Gbagbo, la recherche de la symbiose et la cohésion antionale était un souci. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui et c’est dangereux.
Notre Voie
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