Coupures intempestives d’électricité: Plusieurs quartiers dans le noir ; Port-Bouët s’est encore soulevé

Le Mandat

Les coupures intempestives d’électricité dans plusieurs communes d’Abidjan inquiètent les populations. Et ne manquent pas de susciter des interrogations chez les populations, partagées entre la peur du spectre du délestage et un désagrément passager. D’autant plus que les différentes structures impliquées dans la fourniture d’électricité ne communiquent pas pour expliquer ce qui se passe réellement.

Plusieurs quartiers d’Abidjan vivent quotidiennement dans le noir. Ils sont privés d’électricité durant la journée et même la nuit. Les habitants, attristés par cette nouvelle situation qui ressemble à un délestage, ne cachent pas leur mécontentement. Dans plusieurs quartiers d’Abidjan, les populations sont confrontées aux mêmes difficultés. En 2010, la Côte d’Ivoire, qui n’était pas habituée aux délestages, comme ses voisins d’Afrique de l’Ouest, a vécu pendant plus d’un mois une crise énergétique sans précédent, avec des coupures de courant récurrentes ayant affecté la vie des populations et des entreprises dans le pays. L’une des premières conséquences a été le ralentissement du service et l’accumulation du travail dans les entreprises. La particularité, pour le moment, c’est que la durée de coupure n’est pas assez longue, comme dans le passé. Nonobstant cet aspect, elle peut avoisiner deux à trois heures, sinon toute une journée, selon le quartier. «Ils ne coupent pas dans tous les quartiers en même temps. C’est vague par vague. Et la durée peut varier entre 2 et 3 heures, et même plus. Parfois, c’est toute la nuit. Depuis plus d’un mois, c’est la triste situation que nous vivons », explique Sylvie Yao, au quartier Koumassi Prodomo. Selon des informations en notre possession, le système est le même dans toutes les communes d’Abidjan.

L’axe principal menant à Accra bloqué

Jeudi dernier, à Port Bouët, précisément dans le quartier d’Adjouffou, le pire a été évité. Les riverains ont bloqué l’axe principal menant à Accra, aux environs de 16 heures, afin de se faire entendre. Dans ce quartier, cela faisait deux jours que les habitants étaient privés d’électricité. Les populations qui voulaient suivre en direct la prestation de leur équipe nationale, comme l’ensemble des Ivoiriens, ont barricadé l’axe pour exprimer leur ras-le-bol face à cette coupure qui ne semblait pas préoccuper la Cie. «On est fatigué. Aujourd’hui, tous les Ivoiriens veulent voir leur équipe se qualifier face aux Burkina. Mais, depuis deux jours, nous sommes privés de courant », s’est irrité le jeune Franck Silué. Les Ivoiriens veulent tous savoir ce qui se passe. Quelles sont les causes exactes de cette nouvelle situation qui intervient à un moment de relance économique? Pour beaucoup cela semble cacher quelque chose. «Nous ne dormons pas à cause de la chaleur, pourtant, nous payons les factures à la CIE. Et lorsqu’il y a le courant de façon épisodique, c’est un danger, car la CIE le coupe sans nous prévenir, endommageant la plupart de nos appareils électroménagers. On ne sait pas ce qui se passe exactement, alors que la période de délestage a pris fin», a dénoncé Yapo Evelyne. Face à la détermination des populations d’Adjouffou de maintenir fermée la voie principale menant à Grand-Bassam, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications, les agents de la Cie se sont déployés sur les lieux pour ramener l’électricité aux environs de 20 heures dans ce secteur.

Que cache la Cie ?

Joint au téléphone pour donner sa position, Mme Béatrice Niambo, du service communication de la Cie-Sodeci, a promis nous mettre en contact avec un responsable. Mais, cette attente est restée sans suite. Une autre source que nous avons contactée dans la compagnie a précisé que ce sont les mêmes perturbations que le pays a connues dans le passé qui reviennent. En clair, c’est dire qu’il faut s’attendre à un retour du délestage. Récemment, le porte-parole du gouvernement, Koné Bruno, répondant à la question d’un confrère après le Conseil des ministres, a soutenu que c’est lorsque les travaux de la centrale d’Azito 3 s’achèveront que les Ivoiriens seront soulagés.
Benjamin Soro

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