Des articles de presse sur commande qui tendent à maintenir Soro à la Primature ?

Nous vous en proposons deux, parus cette semaine dans la presse écrite à Abidjan. Il ne se fait aucun doute qu’il faudra en prendre les contenus avec des pincettes. Selon nos informations Soro Guillaume est plutôt sur le départ de la Primature, et serait sur le point d’être inculpé par la CPI. Son cas aurait fait hier l’objet de discussions entre les présidents Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara. Selon des sources concordantes, le président Sarkozy se serait dit disposé à s’aligner sur les positions du président américain Barack Obama. Les Américains veulent en effet, voir Soro à la CPI répondre de ses crimes et des crimes des troupes militaires et miliciens sous son commandement depuis 2002, comme Gbagbo, Milosevic, Charles Taylor, Ratko Mladic etc. Mme Clinton a, à cet effet récemment passé ce message au chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, durant son récent séjour à Abidjan. Et en général lorsque les USA veulent avoir la tête d’un haut responsable soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ils arrivent à l’avoir si le concerné n’est pas sous la protection ferme de la Chine ou de la Russie. Ce qui n’est aucunement le cas pour l’ex chef rebelle ivoirien. La géopolitique mondiale, même imparfaite est ainsi faite.

Nous y reviendrons.
Louty | J-ci.net

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Primature/Vers le maintien de Guillaume Soro : Ce que Ouattara prépare avec Bédié

Guillaume Soro est encore le Premier ministre de Côte d`Ivoire, quoique des rumeurs l`annoncent sur le départ depuis quelque temps, surtout après la fin des élections législatives de décembre 2011. Soro pourrait même rester à ce poste, cassant ainsi la promesse de campagne électorale faite par le président Alassane Ouattara, alors candidat du Rdr, à son allié Henri Konan Bédié du Pdci. D`intenses tractations seraient en effet en cours pour que le chef de l`ex-rébellion ivoirienne continue de diriger le gouvernement depuis la maison blanche du Plateau. En tout cas, le président ivoirien Alassane Ouattara, ne verrait aucun inconvénient au maintien de Soro à la Primature. En visite à Paris depuis le mercredi 25 janvier dernier et dans une interview accordée au journal Le Monde, le N°1 ivoirien a fait le commentaire suivant sur la question. « A l`issue des élections législatives de décembre qui se sont très bien déroulées, mon parti, le RDR, dispose d`une majorité absolue à l`Assemblée nationale. Le président de l`Assemblée sera donc issu du RDR. Quant au poste de Premier ministre, le président Bédié et moi-même allons en reparler. Guillaume Soro [actuel premier ministre] fait du très bon travail. C`est un excellent Premier ministre, nous allons voir ce qui est dans l`intérêt du pays et prendre les décisions appropriées », a-t-il dit. Ouattara aurait voulu dire qu`il maintenait Guillaume Soro à son poste, qu`il ne s’y prendrait pas autrement. Qui voudrait en effet se débarrasser d`un « excellent Premier ministre » qui « fait du très bon travail » ? Pas Alassane Ouattara, qui prévoit une discussion au sommet avec son aîné Henri Konan Bédié pour « en reparler ». Les deux hommes pourraient certainement revoir leur accord par lequel le poste de Premier ministre revenait au PDCI-RDA. Ouattara va donc s`entretenir avec Bédié, non plus pour mettre en application sa promesse de campagne, mais pour, comme il l`a dit, « voir ce qui est dans l`intérêt du pays et prendre les décisions appropriées ». Lesquelles ? Mystère. Le sort de Soro se trouve ainsi lié à ce tête-à-tête entre ces deux poids lourds de la coalition au pouvoir en Côte d`Ivoire. En attendant d`être situé, le sujet suscite toutes sortes d`analyses. Certains estiment que l`idée de lâcher un Guillaume Soro, encore très puissant (il compte plus de 10000 hommes au sein des Forces Républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI)), ne serait pas pour le moment inscrit dans les stratégies du président Ouattara. Le départ de Soro pourrait être mal ressenti par ses partisans qui sont présents et constituent des maillons essentiels du système Ouattara. Son maintien fonctionnerait comme une sorte de garantie pour le nouveau président, le temps pour lui de maîtriser totalement la situation, tant au plan militaire que sécuritaire. D`autres croient par contre que le président ivoirien préparerait plutôt Guillaume Soro pour occuper le perchoir. Fort de la majorité de son parti, le Rassemblement des Républicains (Rdr), à l`Assemblée nationale, Ouattara est assuré que le président de la deuxième institution du pays sera issu de son camp. Ce que le président ne dit pas cependant, c`est que son actuel Premier ministre est député à l`Assemblée nationale pour le compte du Rdr, donc peut aisément briguer le poste de président du Parlement. Soro pourrait alors atterrir au perchoir, et Ouattara y travaillerait. Il va en parler avec le président Bédié. Une troisième idée note que Guillaume Soro est un pion incontournable du nouveau régime. Difficile donc de s`en débarrasser sans s`attirer des ennuis. De ce fait, que ce soit à la Primature ou à l`Assemblée nationale, le principe c`est que le chef de l`ex-rébellion ne soit pas mis hors du système. Au risque de créer un problème, en voulant en régler un autre.

Hamadou ZIAO
L’Inter
27.01.2012

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Comparution probable de SORO à la CPI- Ce qui risque de tout bloquer

La visite-éclair de la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, en terre éburnéenne n’a pas été du tout une partie de pique-nique sur les bords de la lagune ébrié. Elle a profité de son bref séjour pour mettre les points sur les « i ». En des recommandations certes, mais en des mots couverts de condition, la diplomatie américaine, a enjoint le pouvoir actuel « à livrer le premier ministre Soro Guillaume et tous ceux, proches du régime Ouattara qui auraient commis des exactions durant la crise ivoirienne à comparaître devant la Cpi, mêmes en leur qualité de témoins ». Une invite qui fait du bruit dans le cerle des tenants du pouvoir actuel. Ainsi à en croire à des sources au cœur du dossier des « présumés responsables de la crise ivoirienne et devant répondre des actes devant la juridiction internationale », cette sortie de Hillary Clinton est prise au serieux. Aussi, des hypothèses et des calculs de probabilité foisonnent à souhait au plus sommet de l’Etat à l’effet de ne pas être « pris au piège de la Communauté internationale, un couteau à double face ». D’ailleurs, nos sources indiquent que depuis le départ d’Hillary Clinton, le cas Soro alimente les conversations et les hommes à pensée du régime. « Faut-il livrer Soro Guillaume à la Cpi ? Que faut-il faire pour éviter de conduire tous les supposés responsables devant la Cpi ? » Telle est la problématique qui hante les quotidiens des plus avertis. La comparution du Premier ministre par ailleurs secrétaire général de l’ex-rébellion, Soro Kigbafory Guillaume devant la Cpi, même en qualité de témoin risquerait, selon la même source de fragiliser la situation socio politique, notamment au plus haut sommet de l’Etat. L’on a souvenance, selon des sources diplomatiques, que Soro Guillaume a justifié sa présence aux côtés des ex-rebelles en septembre 2002, en des termes aussi bien politiques qu’humanistes. « J’ai été présent aux côtés des ex-rebelles en tant que porte-parole de la branche politique et non de l’aile militaire de laquelle je n’ai aucune notion de base. Et puis, j’y étais aussi pour que les droits de l’homme soient respectés. En somme, pour que les éventuelles violations soient minimisées », aurait confié le Premier ministre à une source diplomatique. Sans trop dévoiler son véritable rôle dans l’avènement de la rébellion en Côte d’Ivoire, en septembre 2002. Et pourtant, selon des indiscrétions, le locataire de la Primature ne serait pas exempt de tout reproche dans la crise ivoirienne allant de la période de septembre 2002 à Avril 2011. Au regard de ce qui précède, Soro Guillaume traduit devant la Cpi, ouvrira à n’en point douter la voix à des suspicions et à des interprétations de tous genres. Conscient de l’ampleur de la délicatesse de la situation, des tractations sont donc en cours pour retarder le processus de comparution éventuelle de Soro devant la Cour pénale de la Haye. Sans toutefois laisser libre cours au sacrifice des chefs de guerre. Qui sont loin d’échapper à la juridiction internationale. Tout simplement parce que satisfaire aux recommandations des Etats-Unis, pourrait consolider les ramifications qui mèneront vers le camp Ado.

Boris N’Gotta
Le Mandat
25.01.2012

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