Le président ivoirien Alassane Ouattara en visite de trois jours à Paris

Aly Coulibaly

(00:48)

Ambassadeur de Côte d’Ivoire en France.

Par RFI

Le président ivoirien effectue une visite d’Etat en France de trois jours à compter de ce mercredi 25 janvier 2012. Alassane Ouattara sera accueilli en grande pompe par Nicolas Sarkozy. Une façon de réaffirmer qu’aucun nuage ne menace les excellentes relations entre Paris et Abidjan depuis l’alternance intervenue dans la douleur en Côte d’Ivoire.

Par Cyril Bensimon

La visite d’Etat d’Alassane Ouattara en France vient couronner des mois de chassés-croisés diplomatiques entre Paris et Abidjan pour sceller des retrouvailles entre la Côte d’Ivoire et son ancienne puissance coloniale. Des retrouvailles après la parenthèse d’une décennie marquée par « l’incompréhension et la méfiance », selon le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné. Dix ans de tensions entre le pouvoir de l’ex-président Laurent Gbagbo et la France, aussi bien sous Nicolas Sarkozy que sous Jacques Chirac.

Lors de la crise postélectorale ivoirienne fin 2010, Paris a très vite pris fait et cause pour Alassane Ouattara. Au bout de deux semaines de guerre à Abidjan, fin mars – début avril 2011, l’intervention des forces françaises et des casques bleus de l’Onuci (Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire) pour neutraliser l’armement lourd aura été décisive dans la chute de Laurent Gbagbo.

Depuis, les partisans de l’ex-chef d’Etat ivoirien ne croient pas qu’il s’agisse d’un simple « retour à la normalité entre les deux pays ». Ils martèlent qu’Alassane Ouattara est un président entièrement sous la coupe de la France. Le pouvoir actuel fait peu de cas de ces critiques.

Signature d’un nouvel accord de défense entre la France et la Côte d’Ivoire

Le point principal qui ressortira de la rencontre entre Alassane Ouattara et son ami personnel Nicolas Sarkozy sera la signature d’un nouvel accord de défense et de sécurité entre les deux pays. Un accord sans clause secrète et qui doit être entièrement rendu public. Contrairement à celui de 1961, ce nouvel accord bannira le principe d’une intervention française automatique en cas d’attaque contre le régime ivoirien.

Sur les questions militaires Alassane Ouattara se situe dans la droite ligne de Félix Houphouët-Boigny. A la différence de son prédécesseur Laurent Gbagbo, le nouveau président ivoirien n’a pas pour ambition de bâtir une armée puissante. « Il veut une armée adaptée aux menaces et s’est penché sur les problèmes de sécurité car ils entravent la relance économique », explique une source militaire à Abidjan.

Dans cette immense entreprise de reconstruction de l’armée ivoirienne, Alassane Ouattara va pouvoir s’appuyer sur la coopération française. Le président ivoirien l’a d’ailleurs martelé à plusieurs reprises, il souhaite le maintien de la base de Port-Bouet. Actuellement 450 soldats français sont déployés en Côte d’Ivoire mais leur nombre devrait être à l’avenir réduit à 300.

« Les effectifs pourraient cependant être augmentés au gré de missions régionales », confie une source diplomatique régionale. Positionner son pays comme une base régionale sécuritaire, c’est justement l’une des ambitions affichées d’Alassane Ouattara. Pour lutter contre la menace jihadiste au Sahel, la piraterie maritime dans le golfe de Guinée ou le trafic de drogue dans la région, le chef de l’Etat ivoirien souhaite attirer à Abidjan des soldats américains et français.

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