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ABIDJAN — Plusieurs jours après l’attaque du meeting pro–Gbagbo qui a fait un mort et 68 blessés selon les organisateurs, des voix continuent de s’élever pour condamner énergiquement ces violences.
La réaction de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a été quasi immédiate après les incidents de Yopougon ( ouest d’Abidjan).
« L’ONUCI tient à rappeler son attachement à la liberté de rassemblement et d’expression, indispensable à la vie démocratique « , a précisé la structure dans un communiqué.
La mission onusienne a ainsi invité le gouvernement ivoirien à prendre des « mesures appropriées » pour déterminer les circonstances de ces incidents malheureux, en identifier les auteurs pour les arrêter et les traduire en justice « conformément à la loi en vigueur ».
Tout en lançant un appel au calme aux différentes parties, l’ ONUCI a fait état de sa disposition à assister le gouvernement dans la conduite des investigations pour éviter la répétition de tels incidents.
Dans un communiqué publié mardi par les médias ivoiriens, les Etats-Unis ont également condamné « l’attaque de jeunes ce week-end à Abidjan contre un meeting de partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo ».
« La violence est un obstacle inacceptable au progrès en cours », dit le communiqué, demandant au gouvernement ivoirien d’ouvrir » une enquête complète et impartiale » et de prendre des mesures nécessaires pour éviter que pareils incidents ne se répètent.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, présente à Abidjan les 16 et 17 janvier derniers dans le cadre d’une visite, avait appelé le régime du président Alassane Ouattara au dialogue avec l’opposition.
LA SOCIETE CIVILE DENONCE L’INACTION DES FORCES DE SECURITE
A l’instar de certains pays et des Organisations internationales, la société civile ivoirienne s’est elle aussi insurgée contre les violences qui ont émaillé le rassemblement pro –Gbagbo.
La Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) qui s’est voulue plus précise a fustigé les conditions de sécurité « quasi inexistantes » lors du meeting.
« Nous sommes consternés. C’est extrêmement grave ce qui s’est passé. La manifestation était pourtant autorisée et les autorités sécuritaires avaient donné toutes les assurances », a martelé le coordonnateur de la CSCI Patrick Ngoan, demandant au ministre de l’ Intérieur de venir s’expliquer devant les Ivoiriens.
Dans la même mouvance, la ligue ivoirienne des droits de l’ homme (LIDHO), a et dénoncé « l’inaction des forces de sécurité » durant le meeting du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo).
« Ce meeting du FPI a été violemment attaqué par des jeunes en dépit d’un impressionnant dispositif de sécurité composé de policiers et gendarmes ivoiriens et de soldats de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) », a déploré l’organisation.
La LIDHO a de ce fait demandé au gouvernement ivoirien d’agir avec diligence, en vue de prévenir et réprimer de tels actes et préserver les libertés civiles et politiques.
« Nous condamnons ce débordement et nous interpellons le président de la Commission dialogue, vérité, réconciliation », a déclaré pour sa part le responsable de la Coordination des organisations de la société civile de Côte d’Ivoire (COSOPCI) Wodjofini Traoré.
Pour M. Traoré, la démocratie telle qu’elle est conçue rime avec liberté d’association et liberté d’expression.
« Il faut permettre à chacun de jouer son rôle dans le système. L’opposition a sa place, le pouvoir a sa place, la société civile également a sa place », a-t-il souligné.
Un rassemblement pro-Gbagbo en vue d’une remobilisation des militants avait été interrompu samedi à Abidjan par des jeunes en furie armés de pierres et d’objets contondants.
La confusion qui a suivi a fait un mort et 68 blessés selon les organisateurs qui pointent un doigt accusateur sur les jeunes pro- Ouattara.
Le gouvernement ivoirien a fait la promesse d’ouvrir une enquête en vue de faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé et prendre les sanctions éventuelles.
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