Gbagbo confie son sort à la CPI Dieu / L`ex-chef de l’État prie avec un Pasteur dans sa cellule
Par ANASSÉ ANASSÉ
Gbagbo a gardé une foi inébranlable en Dieu, malgré les épreuves et les vicissitudes de la vie. Ainsi, ni la perte de son pouvoir après sa chute le 11 avril 2011, ni son enfermement pendant sept (07) mois à Korhogo au nord de la Côte d`Ivoire, encore moins son transfèrement à la Cour Pénale Internationale (CPI) le 30 novembre 2011, n`ont altéré la ferveur spirituelle de l`ancien chef de l’État ivoirien. En effet, depuis environ trois semaines – nos sources remontent même à la veille de la fête de Noël –, l`ex-président ivoirien reçoit régulièrement les visites d`un homme de Dieu dans sa cellule de la prison de Scheveningen. Conformément au règlement intérieur du centre pénitentiaire, chaque détenu a droit à la visite d`un ministre du culte de son choix autant de fois qu`il le souhaite dans la semaine. «Le Greffier de la CPI s`efforce de garantir le bien-être mental et spirituel des personnes détenues. A cet effet, les personnes détenues sont habilitées à recevoir la visite d`un ministre du culte ou d`un conseiller spirituel de leur religion ou de leur croyance», lit-on dans le document de base qui régit le fonctionnement de la prison hollandaise de Scheveningen. L`homme de Dieu en question, un Pasteur selon la description vestimentaire qui nous a été faite, est de race noire. Il rencontre quasi-quotidiennement l`ancien chef de l’État ivoirien, à savoir cinq (05) jours dans la semaine, hormis le lundi et le samedi. Le dimanche, le pasteur passe plus de temps dans la cellule de l`ex-président Laurent Gbagbo, entre deux et trois heures. Jusqu`à présent, nos sources n`ont pas encore réussi à identifier formellement le ministre du culte qui prie avec Gbagbo ou à déterminer sa nationalité. La raison, c`est que l`homme de Dieu arrive à la prison de Scheveningen dans un véhicule blindé aux vitres teintées. C`est seulement après avoir franchi le double portique métallique télécommandé du pénitencier, que le pasteur descend de la voiture, lorsqu`il se retrouve dans la cour de la prison. Nos informateurs ont guetté durant toute la semaine écoulée, les allées et venues du véhicule transportant le ministre du culte de Gbagbo pour en savoir davantage sur l`homme. En vain. Mais une chose est sûre : Laurent Gbagbo prépare aussi bien juridiquement que spirituellement son procès, qui s`ouvre le lundi 18 juin 2012. L`audience de confirmation des charges contre l`ancien chef de l’État ivoirien se déroulera sur dix (10) jours, et l`ex-N°1 ivoirien entend mettre toutes les chances de son côté. Déjà, quand il était assigné à résidence dans son pays à Korhogo, Laurent Gbagbo avait pour compagnon favori de chambre, la bible. Lorsqu`il avait reçu courant mai 2011 ses premiers visiteurs internationaux, en l`occurrence les Elders composés des anciens Prix Nobel de la Paix, le Révérend Desmond Tutu et l`ex-chef d’État de la Finlande Mary Robinson, ainsi que Kofi Annan, ancien Secrétaire général de l`ONU, l`ex-président ivoirien n`avait formulé qu`une seule doléance. Par la voix de Desmond Tutu, Gbagbo avait alors réclamé une bible, dont un exemplaire lui a été remis séance tenante par l`ancien président de la Commission Vérité et Réconciliation d`Afrique du Sud.
Les allégories de Daniel, Paul et Silas, Chadrak, Meschak et Habed Nego…
Depuis, Laurent Gbagbo ne s`est plus séparé de «sa» bible. Et ses conseils juridiques nationaux et internationaux qui ont pu lui rendre visite à Korhogo, nous ont confié que l`ancien chef de l’État ivoirien était à sa quatrième (re)lecture des 66 livres de la Bible (version Louis Segond), quand il a été transféré à La Haye. Selon certains de ses proches, l`ex-président ivoirien se réfère souvent aux allégories de Daniel dans la fosse aux lions, de Chadrak, Meschak et Habed Nego dans la fournaise de feu et de Paul et Silas dans le cachot romain pour envisager une issue heureuse et victorieuse de son procès. En effet, tous ces personnages bibliques ont bénéficié de délivrances extraordinaires et inimaginables alors qu`ils étaient promis à une fin effroyable. Daniel a passé trois jours avec des lions affamés sans être dévoré. Chadrak, Meschak et Habed Nego ont été jetés dans une colonne incandescente et en sont sortis indemnes, sans la moindre brûlure. Quant à Paul et Silas, enfermés pendant plusieurs semaines dans un bagne sans aération, ils ont recouvré la liberté en parfaite santé à la suite de prières, jeûnes et louanges. Ils étaient tous des hommes justes, qui avaient la crainte de Dieu. Or, depuis le début du conflit militaro-politique en Côte d`Ivoire, en septembre 2002, jusqu`à son transfèrement à La Haye en passant par toutes les péripéties de la crise postélectorale, Laurent Gbagbo a toujours clamé sa pureté de cœur contre toutes les adversités, et sa foi indéfectible en l’Éternel. Voici donc pourquoi l`ancien chef de l’État ivoirien confie son sort à Dieu. Et se fait suivre par un guide spirituel dans sa cellule de la prison de Scheveningen, aux Pays-Bas.
ANASSE ANASSE
L’Inter
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