Chronique diplomatique par Par Ben Ismaël
Laurent Gbagbo co-auteur indirect. Mais où sont les vrais auteurs ? Et qui sont-ils ?
Laurent Gbagbo est depuis quelques jours, ‘’locataire’’ d’une cellule de la Cour pénale internationale de La Haye. L’ancien président de la République de Côte d’Ivoire est accusé d’être co-auteur indirect de pillages, tueries, viols. Laurent Gbagbo, lui seul. Mais qui sont les vrais auteurs ? Et qui sont-ils ? Les Ivoiriens attendent les réponses claires à ces interrogations. A mon avis, la ‘’coaction’’ dans l’interpellation, de Laurent Gbagbo, par la justice, est une indication ‘’floue’’ dans la situation politico-militaire actuelle de la Côte d’Ivoire, et contradictoire dans la difficile situation post-crise électorale que tous les Ivoiriens ont vue et vécue. C’est pourquoi, il est difficile de croire, que toutes les tueries, les massacres, les pillages, les braquages des banques, successifs, la désobéissance aux institutions républicaines, ne visent que Laurent Gbagbo seul. Il y a certainement des raisons politiques ou personnelles. Si la thèse de co-auteur indirect n’est pas écartée, où sont les vrais auteurs ? Et qui sont-ils ? Mon embarras, est à la mesure de ces interrogations. Il ne faut pas amplifier la ‘’co-action’’ indirecte, pour réduire la participation des vrais auteurs, aux tueries, pillages, ou viols, que l’enquête se garde de présenter à la presse et aux Ivoiriens. Il est en ce moment précis, difficile de croire, que seul Laurent Gbagbo soit seul à garder une cellule à la Cour pénale internationale, et à effacer tout seul, l’impunité en Côte d’Ivoire. Où sont les vrais auteurs ? Et qui sont-ils ? Les enquêteurs et la justice, ne sauraient trouver meilleure référence, qu’en remettant rapidement les vrais auteurs des violences post-électorales à la Cour pénale internationale. Paradoxalement, l’originalité de cette thèse, craint davantage des effets corrosifs, sur le régime actuel, si l’enquête désignait, seulement quelques ‘’co-auteurs indirects’’, des violences postélectorales, dans le camp du chef de l’Etat Alassane Ouattara.
Et pourtant, il faut le faire, rapidement, et trouver les vrais auteurs des tueries, pillages, massacres, pour crédibiliser la lutte contre l’impunité, une partie essentielle du pouvoir d’Alassane Ouattara. Aujourd’hui, le transfèrement de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale est une mauvaise note pour toute la Côte d’Ivoire. Surtout, pour des Ivoiriens, qui connaissent bien l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, et du dialogue comme concept de toute réparation, quels que soient les ‘’drames’’. Ceux qui connaissent bien la Côte d’Ivoire, se donnent aujourd’hui beaucoup de mal, pour soutenir le transfèrement de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Ceux qui jouissent de la ‘’disparition’’ de Laurent Gbagbo de la scène politique, en justifiant cela avec ‘’chaleur et bonheur’’ ne sont pas faits pour régler les problèmes en Côte d’Ivoire. A mon avis, Félix Houphouët-Boigny de 1960 à 1993, a tout fait, tout dit. Mais n’a pu apaiser les esprits. Henri Konan Bédié de 1993 à 1999, a aussi tout fait. Tout dit pour apaiser les esprits. Et dans leurs soucis de bien faire, Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié ont commis des injustices économiques, politiques. Tout comme Félix Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié a sa méthode et son idéologie politique. Il fait beaucoup de compromissions en politique. Il a appliqué les principes de la constitution ivoirienne. Je me souviens, les dirigeants traditionnels du Rdr et du Pdci ‘’exilés’’ en France regagnent la Côte d’Ivoire avec toute liberté d’expression. Laurent Gbagbo quelles que soient ses fautes, traduit devant une justice occidentale, est un mauvaise note politique pour toute la Côte d’Ivoire, divisée aujourd’hui en ‘’croyants politiques’’ et en ‘’infidèles spirituels’’. Personne ne dit la vérité. Je connais bien tous ceux qui se disent aujourd’hui héritiers de Félix Houphouët-Boigny. Ils n’ont jamais pris au pied de la lettre le concept de ‘’l’houphouëtisme’’. Félix Houphouët-Boigny, a fait de ses adversaires politiques, ses amis. Je conseille au Président Alassane Ouattara, dans toute lutte politique, de faire de ses adversaires des amis, c’est le prix à payer, pour étendre son influence. Mais offrir Laurent Gbagbo à titre gracieux aux Occidentaux, n’est que le début d’une autre histoire de la Côte d’Ivoire indépendante : «Laurent Gbagbo toujours incontournable», diront les mêmes Français, Américains, ou Anglais.
Par Ben Ismaël
L’Intelligent d’Abidjan
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