La traduction de l’ancien président ivoirien devant la CPI est le symbole de l’injustice internationale
Par Loïc M.
Depuis le 30 novembre, l’ex-président de la Côte d’Ivoîre, M Laurent Ggagbo, a été transféré à la CPI, la Cours Pénale Internationale. Il va être jugé soi-disant pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et probablement autres crimes dont il est inutile de chercher ici les intitulés exacts.
Outre le fait que cette décision est un camouflet pour nos pauvres frères de la Côte d’Ivoire qui espéraient (le mot espérance est effectivement le mot qui convient, tant faire confiance à M Ouattara et à sa capacité à réunir la Côte d’Ivoire était plus un acte de foi qu’un acte de raison) la réconciliation, elle démontre encore une fois que la plupart des instances internationales sont de véritables mascarades.
Aujourd’hui, tout le monde sait que la mini-guerre civile qui a eu lieu en Côte d’Ivoire après la crise des élections a entraîné des exactions dans les 2 camps, l’ONU ayant découvert des charniers attribuées aux forces miliciennes de Ouattara. Aujourd’hui, qui en parle ? Pourquoi M Ouattara, en tant que responsable de ces milices [Décret de création des FRCI par Ouattara le 17 mars 2011, Ndlr], ne comparaît-il pas également à la CPI pour répondre des crimes de ses milices ? Pourquoi est-ce Laurent Gbagbo seul, qui n’a fait que défendre la sécurité du pays en empêchant un coup d’état militaire (qu’on soit d’accord ou non avec le résultat des élections, Laurent Gbagbo était encore le président légitime de la Côte d’Ivoire, et ceux qui le défendaient faisaient encore partie de l’armée légitime) ?
Personne ne répondra jamais à ces questions. En Libye, la CPI a jugé que la Libye (qui sort pourtant de 8 mois d’une guerre civile, bien plus violente qu’en Côte d’Ivoire) était apte à juger le fils du Guide, Seif-El-Islam. Concernant Gbagbo, ils considèrent qu’il est mieux qu’il soit jugé à la CPI et non en Côte d’Ivoire… Allez comprendre… C’est pourtant simple. Il est fort à parier que la CPI serait un tribunal rêvé pour Seif-El-Islam, pour faire des révélations concernant les anciennes relations entre son pays et l’occident. Il est donc hors de question de lui livrer cette tribune. Concernant Laurent Gbagbo, il était nécessaire de le dégager hors du pays, en ces périodes de législatives où il aurait pourtant été judicieux de faire un geste fort pour la réconciliation nationale.
Qui pour traduire les chefs de guerre occidentaux devant la justice ?
Mais en dehors du cas spécifique de Gbagbo, on peut et on doit s’interroger sur la mascarade de l’injustice à l’occidentale. Car ce dernier est jugé aujourd’hui, prétendument pour des crimes qui ont été commis sur son règne, pendant une guerre civile.
Mais qui jugera Bush, l’ex-président américain, responsable d’environ 1 million de morts irakiens depuis l’invasion de l’Irak en 2003 ? Qui le jugera pour les crimes de guerre, les exactions commises par les soldats américains depuis le début de cette invasion ? Qui rendra justice pour ces pauvres irakiens ? Qui jugera Bush pour les dizaines de milliers de morts en Afghanistan depuis l’installation de l’armée américaine et de celle de l’OTAN sur le sol Afghan ?
Qui pour traîner Sarkozy, Obama ou Cameron devant la CPI, pour qu’ils répondent des crimes commis en Libye avec leurs complices du CNT ? On parle de 50.000 morts pendant le conflit libyen, savamment piloté par l’OTAN qui n’a eu de cesse de pilonner ce pays autrefois stable et le plus prospère d’Afrique (malgré le manque évident de démocratie et de libertés individuelles). Qui ?
Qui pour juger les crimes de guerre des alliés de l’occident, lorsqu’ils ont exécuté Kadhafi et un de ses fils (devant les caméras du monde entier), alors que ceux-ci étaient maitrisés et hors d’état de nuire ?
Qui pour rendre justice à ces familles libyennes qui ont perdu des proches par dizaines, tombés sous les bombardements de l’OTAN ?
Probablement personne.
Car l’occident à déjà parlé. Si vous vous opposez trop fort aux intérêts de l’Empire, vous finissez comme Saddam Hussein, Kadhafi, ou comme Laurent Gbagbo. Pendant que les dirigeants occidentaux se pavanent de sommets en sommets pour essayer de se sortir de la crise économique géante dans laquelle leurs soumissions aux diktats de l’argent les a plongé, alors qu’ils devraient répondre des centaines de milliers de morts cités plus haut, les faibles et les résistants sont jugés.
D’ailleurs, leurs activités ne sont pas près de s’arrêter: observez comment ils sont entrain de faire tomber avec brio, la Syrie et l’Iran, encore 2 régimes jugés rebelles, car non inféodés aux intérêts américains et sionistes…
Loïc M.
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