Les Ivoiriens de Belgique, de la Hollande et du Luxembourg avaient soif de voir leur président, de le toucher et de lui dire leurs préoccupations. Cela a été fait hier, en début de soirée, dans la totale communion. Pour l’occasion, la salle de conférence de l’hôtel Mariotte s’est avérée trop exiguë pour contenir la forte communauté ivoirienne. A ses concitoyens qui avaient besoin d’assurance sur le présent et l’avenir de leur pays, Ouattara a trouvé les mots idoines pour les rassurer. C’est à 19h 25 que le Président de la République a pris la parole. De prime abord, il a fait l’état des lieux de la Côte d’Ivoire, au moment de sa prise du pouvoir: «Le pays était dans un état inimaginable. On trouvait des cadavres et des ordures partout, six mois d’ordures accumulés. A présent, Abidjan est une ville propre». Devant les méfaits de la crise post-électorale, Alassane Ouattara a exhorté à la culture de la paix. «Nous savons ce que c’est que la paix. N’acceptez pas l’exclusion, la marginalisation. ADO est le Président de tous les Ivoiriens. Il n’y aura pas d’exception ni d’exclusion. Je veux panser les plaies du passé. Il faut sortir du mensonge», a asséné le premier des citoyens ivoiriens. C’est fort de cela, qu’il a mis en place la commission Dialogue Vérité et Réconciliation, pour tourner le dos au passé de déchirures et de blessures. Dans la perspective d’une nation retrouvée, Alassane Ouattara, comme il l’a fait partout où il est passé, a demandé à ses concitoyens de rentrer au pays. «ça va mieux. Le pays vous appelle pour participer à la reconstruction. La Côte d’Ivoire est au travail et je suis fier de mon équipe. Venez, il y aura du travail pour chacun de vous. L’économie est bien gérée. La sécurité se renforce. Nous sommes en train de rattraper le temps perdu. Nous avons confiance et la Côte d’Ivoire surprendra l’Afrique et le monde», a martelé Ouattara, dans l’enthousiasme et la ferveur indescriptibles. Pour autant, le Président et ses collaborateurs ne dorment pas sur leurs lauriers: «Je pense que nous ne travaillons pas encore assez. Nous allons travailler tous les jours comme si c’était le dernier jour de notre mandat». Poursuivant, le Président a égrené devant ses compatriotes, les grands chantiers qui se précisent à la Côte d’Ivoire, notamment la mise sur pied de bureaux économiques dans les grandes capitales, pour bénéficier des expertises de la diaspora. Avant l’intervention du Président, l’honneur est revenu à l’Ambassadeur Jean-Vincent Zinsou de faire la nette différence entre l’ancien régime et le pouvoir actuel. Hier, «c’était un pays anesthésié, vampirisé, prise en otage par les vendeurs d’illusions qui pensaient avoir raison de tout et partout. Avec vous, c’est la bonne gouvernance… vous jouissez d’un crédit inestimable. Vous êtes un homme de parole, qui fait ce qu’il dit et qui dit ce qu’il fait». Face à ce tableau désormais reluisant l’ambassadeur au Royaume Belge a mis un bémol au rêve des fauteurs de troubles, qui croient à un renversement du régime: « l’histoire ne se répète pas. Elle peut seulement bégayer. A nos frères vendeurs d’illusions, nous dirons que si l’espoir fait vivre, l’attente fait mourir. Il y a un temps pour les élections et un temps pour la reconstruction». Quant à Ouattara Mamadou, le porte-parole des Ivoiriens du Benelux, sa conviction est toute faite, à l’endroit de son président: «votre élection ouvre une ère nouvelle. C’est dans l’union, la discipline et le travail que nous pourrons bâtir une nation forte et enviable». Avec cette rencontre, s’achève officiellement la visite du Président Ouattara en Belgique. Il rentre le dimanche à Abidjan, après un bref séjour privé en France.
Bakary Nimaga
Envoyé spécial à Bruxelles
Le Patritoe
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