Dans toutes les communes d`Abidjan, sur tous les marchés, le prix du kilogramme de viande n`a pas bougé d`un iota. Alors qu`après deux réunions la semaine dernière entre les ministères du Commerce et des Ressources animales halieutiques et les opérateurs de la filière bétail et viande, le coût du kilogramme de viande devait enregistrer une baisse depuis le 04 novembre. La viande avec os devait de se vendre entre 1600 et 1800 FCFA et celle sans os osciller entre 1900 et 2000 FCFA. Constat : chez les bouchers, les prix pratiqués à la date du 24 octobre 2011, sont toujours en vigueur, c`est-à-dire entre 2000 et 2400 FCFA (sans os) et 1800 et 2200 FCFA (avec os). Les associations de consommateurs, Aprocaci, Facaci, Fac-ci dans leur ensemble ont fait ce constat d`échec. S`offusquant de cette situation, ils ont promis rencontrer les acteurs de la filière bétail-viande pour en savoir davantage. Surtout qu`un protocole d`accord avait été signé entre les différentes parties. Interrogé, Charles Kossonou, président du conseil des sages de la filière bétail et viande de Côte d`Ivoire a donné les explications afférentes à cette situation. « Il y a beaucoup de facteurs non négligeables à prendre en compte. La réalité, c`est qu`après la fête de Tabaski, il y a désormais moins de bêtes. C`est une période creuse car les commerçants et importateurs ont eu leur traite. Il n`y a plus assez de bêtes et il faut retourner, faire le point de ce qui a été vendu et s`en procurer afin de les ramener en Côte d`Ivoire. Ainsi, après le ravitaillement, ces commerçants et importateurs devront prendre le chemin du pays », a souligné Kossonou. Selon lui, il n`y a plus assez de bête d`où la surenchère constatée sur nos marchés du fait de la demande qui est supérieure à l`offre. Tout en saluant les efforts des ministres Dagobert Banzio (Commerce) et Kobenan Adjoumani (Ressources animales et halieutiques) qui ont permis l`élimination des faux-frais, Kossonou « demande à la population de patienter« . Il estime que les résultats seront constatés dans les jours à venir assurant que lorsque le ravitaillement se fera le prix va se stabiliser. Homme du milieu, le président du conseil des sages de la filière bétail-viande souhaite par ailleurs que pour que les actions s`inscrivent dans la durabilité, que « l`Etat mette en place une véritable politique d`intensification de l`élevage local à travers un fonds nécessaire à cette activité« . A l`en croire, beaucoup de jeunes n`attendent que cette opportunité et la Côte d`Ivoire s`y prête. « De décembre à mai, les animaux viennent se nourrir en Côte d`Ivoire. Pourquoi ne pas alors pratiquer l`élevage ici ! », a préconisé Kossonou. Des bouchers ont aussi expliqué qu`ils s`approvisionnaient actuellement à 1800 FCFA/kg. En aucun cas, ils ne pourront vendre en dessous du prix acheté. Face au non-respect du nouveau prix du kilogramme de viande, les ministères du Commerce et des Ressources animales et halieutiques n`ont pas officiellement réagit même s`ils ont fait eux aussi ce constat d`échec de leur décision. Donc de la non-applicabilité du protocole d`accord. En tout cas, les fruits n`ont pas tenu la promesse des fleurs.
Décision à la va-vite ou mauvaise foi ?
Rien n`a changé au grand dam des populations ivoiriennes. Les acteurs de la filière bétail-viande ont décidé de ne pas respecter le protocole d`accord. Avec des arguments bien légitimes. Mais pourquoi ont-ils alors accepter de s`accorder avec les ministères du Commerce et des Ressources halieutiques sachant bien que l`on serait confronté à une période creuse ? Ont-ils fait part de cette contrainte aux deux ministres ? Là-dessus, motus et bouche cousue. Mais en amont, ces deux ministères n`ont-ils pas des experts pour savoir que pareille décision se prend en analysant tous les contours ? Les responsabilités il faut le souligner sont bien partagées. Ou bien l`un a fait preuve de mauvaise foi ou bien l`autre a décidé de prendre une décision politique. Cependant, ce qui est déplorable, c`est que ce n`est pas la première fois que les prix communiqués par le Gouvernement ne sont pas appliqués. Il y a eu les cas du sucre, du riz et de l`huile. Quand bien même des accords sont signés, c`est l`effet contraire qui se produit. Et l`on se demande bien pourquoi les parties disent et se dédisent plus tard. Comme si l`on n`avait pas pris la pleine mesure des décisions. Comme si ça n`était qu`un effet d`annonce. Et dont la population en pâti aujourd`hui. A quand alors les sanctions si tant est que le Gouvernement a pris la pleine mesure des décisions ?
JEA
Le Patriote
Commentaires Facebook