Côte d’Ivoire: le gouvernement veut mettre fin au racket routier

Ouestafnews – Les autorités ivoiriennes, de concert avec le secteur privé national, ont exprimé leur ferme volonté de lutter contre le racket routier, un fléau qui s’est amplifié avec la crise politico-militaire qu’a connu le pays durant ces dix dernières années, et qui a culminé avec la récente crise postélectorale qui duré de novembre 2010 à avril 2011.

Le préjudice causé par ce racket ainsi que les autres tracasseries routières est estimé à 350 milliards FCFA par an, selon Mariam Fadiga, Secrétaire technique du Comité de Concertation Etat/Secteur Privé (CCESP), qui s’exprimait dans un échange électronique avec Ouestafnews.

Pour mettre fin à ce fléau, le gouvernement vient d’annoncer une série de mesures dont la fixation du « nombre de barrages réguliers à 33 dans toute l’étendue du territoire » selon une note du CCESP parvenue à Ouestafnews.

La mesure entre dans le cadre des efforts de reconstruction de l’économie nationale, et sont piloté par le CCESP. Ce comité a pour rôle, entre autres, de « favoriser la consultation à priori sur toute décision importante du gouvernement dont la mise en œuvre est susceptible d’affecter de façon substantielle le déroulement harmonieux des activités économiques , de veiller au suivi et à l’évaluation de l’application des mesures adoptées et d’arbitrer les conflits d’intérêts entre l’Etat et le Secteur Privé », a confié Mariam Fadiga dans l’entretien.

Pour rendre effective ces décisions concernant le racket, il a été mis en place une unité de lutte contre le racket et les tracasseries routières, composée de 350 éléments, unité qui est en principe opérationnelle depuis le 7 octobre 2011, a-t-elle encore précisé.

Cette « unité est composée de tous les éléments des corps des forces armées ivoiriennes (…) la gendarmerie, la police, la douane et les Eaux et Forêts », selon son commandant Tuo Fozié, cité sur le site abiddjan.net

« Je connais peu la police et la gendarmerie. Mais tout le monde en Côte d’Ivoire sait comment fonctionne ces deux entités. En Côte d’Ivoire comme dans la sous-région, tout le monde sait que le racket, dans ces deux corps, est la chose la mieux pratiquée. Donc, vous voyez que depuis le jour où on m’a remis l’arrêté de nomination, je n’ai plus le sommeil », a-t-il par ailleurs ajouté pour expliquer la complexité de sa mission.

« Si l’Etat de Côte d’ivoire a décidé pour la première fois de créer une unité pour lutter contre le racket, c’est parce qu’il est conscient des ravages que fait ce fléau au sein de la société et de l’économie du pays », a aussi expliqué Tuo Fozié, membre de l’ex-rébellion qui occupait le nord du pays depuis 2002.

La lutte contre le racket routier a été érigée par le président Alassane Ouattara au rang de « priorité », afin de remettre d’aplomb l’économie ivoirienne. Cité par le quotidien pro-gouvernemental Le patriote dans le 03 septembre 2011, le ministre de l’Industrie, Moussa Dosso a indiqué que la crise postélectorale a causé un préjudice de 655 milliards au secteur privé ivoirien.

La crise postélectorale qui a duré de novembre 2010 à avril 2011, a vu une recrudescence des rackets, avec une multiplication de barrages illégaux dans les grands axes routiers du pays.

En réalité, au delà de la Côte d’Ivoire, les tracasseries routières sont un phénomène courant dans la plupart des pays d’Afrique de l’ouest où la complicité entre commerçants véreux, policiers ou gendarmes corrompus et douaniers peu scrupuleux ont fini d’instaurer ce racket en système.

Lundi 31 Octobre 2011
Ouestaf News

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