Tourisme ZOOM sur la région des Montagnes (Tonkpi) – Une offre touristique en souffrance au regard des potentialités

Côte d’Ivoire Tourisme, structure sous tutelle du ministère du Tourisme, a organisé une sortie découverte dans la région des Montagnes à l’intention des autorités coutumières, des responsables religieux et des associations de la société civile. Du 25 au 27 septembre 2011, la délégation a pris connaissance des réelles potentialités touristiques (sites et attraits) et a découvert une offre touristique en somnolence.

Photo H. van W. / Connectionivoirienne.net Vue quartier populaire Man

Présentation des sites et attraits touristiques
En règle générale, l’offre touristique de la région s’apprécie à travers les différents sites et attraits touristiques. Avec en partie un climat doux couvrant toute l’année et un relief très original (massif montagneux), les touristes se frottent à une population autochtone, allochtone et allogène, chaleureuse avec une tradition légendaire d’hospitalité. Les explorateurs en mal de découverte trouvent leur compte dans la région des Montagnes. En un mot, il y a une kyrielle des sites à admirer. Les cascades naturelles de Zadepleu, la source sacrée de Dompleu, les singes sacrés de Gbèpleu, les ponts de lianes et les grottes dans le département de Danané, le Mont Tonkpi culminant à 1.223m d’altitude, l’ancien village de Biankouma avec les cases sacrées, le Parc national du Mont Sangbé, les danses et chants traditionnels, la lutte traditionnelle, la course des masques, le Guéhéva (Festival de masques et danses traditionnelles) pour ne citer que ceux-la constituent le richissime patrimoine culturel et touristique de la région des Montagnes. La problématique de l’hébergement constitue peu ou prou un obstacle à l’émancipation de l’industrie touristique dans ladite région. Sur 59 réceptifs hôteliers existants, seulement 49 sont fonctionnels avec une capacité totale de 775 chambres. La restauration compte sur 1.800 couverts et 20 restaurants et maquis (y compris) de moyen standing pour satisfaire les quelques touristes intrépides qui n’hésitent pas à mettre le cap sur la destination Côte d’Ivoire. Six(6) discothèques (Night club et bars climatisés) alimentent les loisirs avec les sonorités ivoiriennes et exotiques en vogue.

Un tourisme mis à mal
Le nœud gordien de la promotion de l’offre touristique est l’insécurité grandissante, avec souventes fois la recrudescence du banditisme et du phénomène des coupeurs de route. Il faut y adjoindre l’abandon ou la négligence des sites touristiques par les opérateurs touristiques, les difficultés d’accès aux sites liées au mauvais état des routes, la faible capacité d’accueil au niveau de l’hébergement (besoin d’environ 100 chambres de moyen standing), la vétusté des réceptifs existants, l’absence de desserte aérienne ainsi que le manque de main-d’œuvre qualifiée d’où une baisse qualitative en matière de service et de management. Aussi, faut-il réhabiliter certains sites touristiques sinistrés, notamment le pont de lianes à Lieupleu, véritable attrait des rites mystiques Yacouba.

‘’Vision 2015’’ pour 500. 000 touristes et 2% au Pib
La crise ivoirienne a sévèrement secoué l’industrie touristique qui prend appui sur la stabilité politique pour s’épanouir. Les crises à répétition qu’a connues la Côte d’Ivoire ont profondément brisé l’élan du secteur touristique ivoirien. La destination Côte d’Ivoire ne mobilise en réalité que 250.000 touristes dont 70% d’Africains. Selon les professionnels du tourisme, ce flux ne génère que 50 milliards de francs CFA pour une contribution de moins de 0,5% au Pib (Produit intérieur brut). «Ce qui est largement en deçà de nos capacités réelles de mobilisation de ressources financières», a confié Tehua Tanoh Koffi, directeur régional du Tourisme de Man. Dans le but d’atteindre une participation efficiente du Tourisme dans l’économie ivoirienne, précise-t-il, le ministre du Tourisme, Aké Atchimon Darius Charles, dans la ‘’vision 2015’’ (programme gouvernemental) prévoit de porter ces chiffres à 500.000 touristes et 2% de contribution au Pib pour une recette annuelle de 200 milliards de francs CFA. «Le tourisme pourra ainsi devenir une alternative crédible au binôme café-cacao, à l’horizon 2015», a convaincu le directeur régional du Tourisme de Man.

Patrick Krou, envoyé spécial dans la région des Montagnes
L’Intelligent d’Abidjan

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