Mamadou Koulibaly: ‘’Je n’entrerai pas dans un gouvernement de Ouattara’’

Par S.Débailly Source: L’Intelligent d’Abidjan

AUDACE INSTITUT AFRIQUE (AIA), le think thank dont Mamadou Koulibaly est président, organise depuis mardi sa troisième université libérale à la Maison de l’apprenti de Grand-Bassam. Conférences et déjeuner-débats sont au menu. Et c’est au cours du déjeuner-débat du mardi 25 octobre 2011, que le professeur Mamadou Koulibaly a répondu à certaines préoccupations des journalistes. Entre autres sujets, l’éventuelle entrée de Lider dans un gouvernement d’union sous le président Alassane Ouattara. Quand on demande au président de Lider (Liberté et démocratie pour la République), s’il pouvait répondre favorablement à l’appel d’Alassane Ouattara dans le cadre d’un gouvernement avec sa formation politique qui prône aussi le libéralisme comme la coalition Rhdp au pouvoir, la réponse ne se fait pas attendre. ‘’Je ne suis pas intéressé par un poste au gouvernement et je n’entrerai pas dans un gouvernement d’union. Encore moins un cadre de Lider. Si Ouattara m’appelait, ma réponse c’est non ! Il a tellement d’éminences grises autour de lui et qui se battent qu’il n’a pas besoin de me faire cette offre’’, a dit le conférencier. Qui précise que pour servir l’Etat, il peut le faire dans l’opposition pour, dit-il, applaudir actions du gouvernement quand elles sont bonnes et les dénoncer quand elles sont mauvaises. Comme critique pour l’instant l’opposant dit ne pas avoir tous les éléments d’appréciation. Et pour ceux qui pensent que l’expérience de la gestion d’un Etat s’apprend au moins dans une équipe gouvernementale, Mamadou Koulibaly renvoie les tenants de cette thèse à l’exemple de Barack Obama qui n’a jamais été ministre aux Etats-Unis. Même si le professeur d’économie a déjà été deux fois ministre. ‘’L’apprentissage n’est pas gage de succès’’, se défend Mamadou Koulibaly. Et d’ajouter : ‘’les idées, il faut les pro- mouvoir sans s’attendre à des résultats immédiats. Milton Friedman (économiste américain, spécialiste de monnaie, ndlr) a soutenu sa thèse autour des années 1940. Mais ce n’est qu’avec l’arrivée de Ronald Reagan aux Etats-Unis que ses idées ont commencé à émerger et on en est aujourd’hui à la mondialisation’’. Mamadou Koulibaly veut donc attendre son heure et prend le temps de véhiculer ses idées à travers Audace Institut Afrique. Sa ligne de défense : ‘’exorciser les peurs et les méfiances au sein de la population. Il milite pour un régime parlementaire comme le meilleur régime politique, à même de renforcer la démocratie. Celle-ci se verrait ainsi libérée de ses contingences que sont le tribalisme, le népotisme ou la xénophobie, selon les explications de l’orateur. Le séminaire de Grand- Bassam se veut un laboratoire d’agitation d’idées sur la démocratie parlementaire avec son corollaire que constitue la liberté. Aussi des éminences venues principalement de France comme Emmanuel Martin et le professeur Pascal Salin disséqueront tour à tour des sujets tels que : « Pourquoi la liberté ? Libre échange ou protectionnisme ? Aux origines des révoltes arabes – la concurrence monétaire – l’Afrique doit-elle avoir peur du libéralisme ?… »

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