Législatives Transparence des élections Le camp Ouattara peut-il tricher ?

Le pouvoir Ouattara à la lumière de la crise postélectorale, peut-il organiser des élections non transparentes, et tripatouiller les résultats? Croire en cela, n’est-ce pas désespérer et dire que personne ne veut tirer les leçons de la crise, née après l’élection? Comment garantir la transparence du scrutin du 11 décembre 2011?

La garantie d’élections transparentes réside dans la capacité et la volonté du peuple. La crise a établi que la force et la minorité ne peuvent pas s’imposer contre le gré de la majorité et de la volonté générale du peuple. La seule garantie de la transparence, c’est la mobilisation et la confiance en soi. Si les militants de l’opposition pensent que le camp Ouattara peut tricher et utiliser impunément l’appareil d’Etat pour réussir ce qu’ils n’ont pas pu réussir, si la confiance n’est pas encore établie, en nos institutions, alors la crise n’a encore servi à rien. Penser que le nouveau régime issu d’une élection contestée et confligène n’a pas le souci d’organiser un scrutin au- dessus de tout soupçon, c’est désespérer et dire que la guerre sera permanente, puisque tous les cinq ans, nous serons amenés à faire des élections. L’opposition, notamment le Front Populaire Ivoirien et le CNRD qui ont échangé sur la question avec le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko le mercredi 12 octobre 2011 estime que pour des élections transparentes, il faut procéder à un désarmement total sur toute l’étendue de la Côte d’Ivoire et permettre un retour de l’administration dans les zones CNO. Non sans exiger une recomposition de la Commission Electorale Indépendante (CEI) qu’elle juge partisane et trop proche du RHDP avec sa nouvelle nomenclature. Six mois après la chute de Laurent Gbagbo, la situation sécuritaire, selon l’opposition, reste très critique en Côte d’Ivoire. Les opposants et plusieurs cadres LMP en exil dénoncent à travers meetings et interviews, les exactions des hommes en armes sur la population civile et leurs militants. ‘’Le pouvoir dit une chose et fait exactement son contraire. Le régime continue d’humilier les Ivoiriens tout en parlant de réconciliation. Il parle de démocratie et de justice tout en pratiquant le contraire au quotidien et en s’attaquant aux droits économiques et sociaux des familles partout dans le pays. La violence contre les citoyens ordinaires et les acteurs politiques s’amplifie. Nul ne peut s’exprimer librement au risque d’être agressé par des hommes en armes’’, dénonce un ex-conseiller de Laurent Gbagbo depuis Paris. Ensuite, l’agression des militants du FPI le samedi 8 octobre 2011 à Koumassi par des individus, donne de l’eau au moulin de l’opposition qui accuse le pouvoir de refuser de jouer le jeu démocratique. Ces actes, selon les partisans de Laurent Gbagbo, ne sont pas anodins. ‘’Ils répondent à une stratégie de la terreur savamment entretenue afin d’empêcher l’opposition de manifester et d’exister dans un pays où le mécontentement grandit face aux dérives et à l’insécurité. Ces attaques visent aussi à dissuader l’opposition de présenter des candidats lors des législatives du 11 décembre 2011 sans aucune garantie de transparence. C’est une tentative de passage en force, une parodie d’élection, car les conditions d’un scrutin libre, apaisé et démocratique sont loin d’être réunies’’, martèle l’opposition. Pendant ce temps, le pouvoir Ouattara montre patte blanche et rassure le FPI et le CNRD quant à sa volonté d’organiser des élections transparentes. A deux mois des législatives prévues le 11 décembre 2011, une nouvelle crise de confiance refait surface entre le pouvoir et l’opposition qui se jettent encore la pierre après la guerre qui a fait 3000 morts. La Côte d’Ivoire a déjà assez trop souffert de la crise postélectorale et les deux camps devaient en tirer les leçons et continuer les discussions autour d’une table comme l’a annoncé Hamed Bakayoko mercredi dernier, afin de préserver des vies humaines. La discussion et le minimum de consensus étant le seul gage capable de garantir la transparence du scrutin du 11 décembre 2011.

Maxime Wangué et Dosso Villard
L’Intelligent d’Abidjan

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