Le désarmement est-il effectif de nos jours dans les zones ex-CNO ? Les candidats rencontrés suggèrent que cette préoccupation devrait être mise sur la table des négociations entre les présidents Bédié et Ouattara. La présidentielle d’octobre et de novembre 2010 avec sa vague de violences dans la partie septentrionale du pays a laissé des séquelles. Les candidats issus du nord de la Côte d’Ivoire ont des craintes quant à leur sécurité et au vote le 11 décembre 2011. Quelle transparence et quelle clarté dans une zone où des hommes en treillis continuent d’opposer les arguments des armes, de la violence là où on demande librement aux populations d’exprimer leur suffrage ? Ce n’est pas certain que les choses se passent avec fair-play, même entre alliés du Rhdp. Le nouveau découpage électoral est-il un coup de pouce aux Forces nouvelles pour faire leur entrée au parlement et profiter d’une immunité au cas où la CPI mettrait sa machine de répression en marche ? C’est un pas très vite franchi par les sceptiques. Revisitons avec eux le nombre de sièges dans certaines zones dites acquises à Soro Guillaume et ses hommes. Région du Tchologo (Ferké) 7 postes ; Ouangolodougou = 2 ; Sinématiali (2). Korhogo (10) ; Bafing (5) ; Folon (2) ; Hambol (6) ; Kabadougou (7), Koro (2) ; Touba (1) ; Ouaninou (1), Touba (2), Boundiali (2) ; Kouto (1). Ce sont là quelques-unes des circonscriptions favorables aux Forces nouvelles dont le nombre de postes aurait connu une augmentation bien injustifiée, aux dires de nos interlocuteurs qui ont requis l’anonymat jusqu’à la publication de la liste officielle des candidats retenus. Pour ne pas essuyer le courroux de la haute direction de leur parti. Selon leur lecture, aucun candidat du Pdci-Rda ne pourra gagner les législatives dans ces zones toujours contrôlées par les hommes de Soro. Des ‘’députés Soro’’, feront très bientôt leur entrée dans l’enceinte de l’hémicycle, croient-ils dur comme fer. Y a-t-il un risque réél de défaite des candidats du Pdci-Rda dans le Nord ? Les postulants se font déjà peur et demandent que des garanties soient données quant à la sécurité et la garantie d’une élection transparente et équitable.
L’ombre de Soro Guillaume effraie les candidats des autres partis
Soro Kigbafori Guillaume, candidat des FN à Ferkessédougou ? Cette éventualité suffit pour amener les candidats du Pdci-Rda dans la zone septentrionale du pays à dire que la transparence ne sera pas au rendez-vous. Ils voient partout des combattants de Soro Guillaume hier, investir les bureaux de vote, dicter leur volonté par les armes pour que tous les candidats issus des rangs des Forces nouvelles n’essuient pas de défaite dans leurs circonscriptions électorales. Ne se font-ils pas inutilement peur avant les joutes électorales ? Le Premier ministre, Soro Guillaume, est-il capable d’une telle entorse au vrai verdict des urnes ? ‘’Chat échaudé a peur de l’eau tiède’’, soutiennent les candidats des zones ex-CNO. Qui n’excluent rien de l’ex-rébellion armée. Le président Bédié a beau montrer ses bonnes intentions, ceux qui viennent du terrain politique, suggèrent que ces questions qui fâchent doivent être réglées d’abord avant la compétition. Faute de quoi, le Pdci-Rda n’aura que ses yeux pour pleurer au soir du 11 décembre 2011 comme en 2001. Avec la fleur qui sera offerte au Premier ministre Soro et à la plupart de ses hommes hier dans le maquis. Attention donc de ne pas tomber dans les pièges dans les zones ex-CNO, avertissent des postulants. Soro a déjà positionné ‘‘20 commandos’’ pour aller à la conquête de 20 sièges au parlement. Autre chose : l’argent amassé pendant la crise serait un atout sérieux pour Soro et ses hommes.
Pour un accord global sur toutes les élections
Avec cette peur bleue qui anime certains candidats aux législatives de décembre 2011, ne faudrait-il pas que tous les partis politiques, membres du Rhdp et leur allié du Pit, fassent un accord global sur toutes les élections ? Sanctionné par une charte qui va répartir tous les postes électifs et les nominations sur la base du non cumul ? En définissant le nombre de postes de ministres, députés, maires, présidents de conseils régionaux, directeurs généraux et adjoints, intérimaires aux maires, conseillers des ministres, membres d’institutions, etc. Une telle charte aurait pour avantage de clarifier les choses au niveau départemental et national pour éviter la bataille de chiffonniers dont parlait le 6 octobre 2011, le professeur Alphonse Djédjé Mady. Tous les postes ainsi recensés pourraient être mis en jeu ou dans la balance pour faciliter les choix et les désignations. Faute de ce qui précède, l’autorité des membres de la haute direction du Pdci-Rda et du Rdr pourrait être mise à mal par l’insubordination des récalcitrants. La cohésion pour la victoire du Rhdp réside dans cet accord global qu’il ne faut pas négliger. Le manque d’un minimum d’arrangements politiques sera la porte ouverte au Fpi et à certains ‘’petits partis’’, à côté des indépendants de grignoter dangereusement sur le décompte final des députés Pdci et Rdr et tout simplement du Rhdp. Un homme averti en vaut…
Maxime Wangué
L’Intelligent d’Abidjan
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