« J’ai rencontré Mariam Kanté dont le mari a été tué. Mariam, je te demande de ne pas perdre espoir », a indiqué le Président Alassane Ouattara, ce jeudi 13 octobre, à Abidjan Abobo-Belleville, lors de la cérémonie officielle de levée de corps des victimes de la crise post-électorale.
« Au moment où de nombreuses familles s’apprêtent à inhumer leurs proches, il était de notre devoir de les accompagner et de rendre un ultime hommage à toutes ces femmes et à tous ces hommes, illustres comme anonymes, de toute région, confession religieuse ou parti politique, trop tôt arrachés à l’affection des leurs », a déclaré le Président de la République.
Devant les membres des familles de la centaine de dépouilles mortelles exposées, le Président Ouattara leur a demandé de pardonner. « Le plus grand hommage qu’on pourrait rendre à ceux qui sont partis, c’est de bâtir une Côte d’Ivoire unie, forte et rassemblée », a-t-il souligné.
Partageant la peine des familles, il a soutenu : « Le pardon le plus fort est celui accordé par la victime ». Mieux, il leur a signifié: « C’est sur vous que repose la réconciliation ».
Dans son allocution, le maire de la commune d’Abobo, Adama Toungara a évoqué le charnier de 2000 et les tueries de Mars 2004 où de nombreux jeunes d’Abobo ont succombé. Reconnaissant au Président Alassane Ouattara qui a toujours su être aux côtés des victimes, il a affirmé : « C’est ici à Abobo que vous êtes venus nous aider à enterrer ces victimes ».
Par ailleurs, il a précisé que cette centaine de martyrs dont les corps sont exposés, ne représentent qu’une partie des 3000 victimes dont 700 dans la commune d’Abobo. Aussi, a-t-il affirmé que ces personnes tombées « sous les balles de la tyrannie de Gbagbo, ne sont pas mortes pour rien ». A l’en croire, ces martyrs bénissent le Président Ouattara pour que le flambeau qu’il tient ne s’éteigne jamais.
Pour M. Yéo Sibiri, porte-parole des familles des victimes, les différentes familles ont pardonné et entendent participer au processus de réconciliation nationale. En outre, il a sollicité l’appui du chef de l’Etat pour donner l’espoir aux familles de vivre dignement. « La mort de nos proches nous peine, mais elle sera vaine si nous n’enterrons pas la hache de guerre », a-t-il soutenu.
CHEICKNA D. Salif
salifdab.fratmat@gmail.com
Fraternité Matin
Côte d’Ivoire: Ouattara appelle au pardon pour un pays « rassemblé »
Le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé au pardon jeudi à Abidjan les parents des victimes de la crise post-électorale afin de bâtir une « Côte d’Ivoire unie, forte et rassemblée ».
« Je le sais, on n’oublie jamais un enfant, un conjoint, un parent ou un être cher mais le plus grand hommage que nous puissions rendre à nos disparus, c’est de bâtir une Côte d’Ivoire unie, forte et rassemblée », a déclaré Alassane Ouattara lors d’une cérémonie d’hommage au cimetière de la commune populaire d’Abobo.
La commune d’Abobo (nord d’Abidjan), bastion de M. Ouattara, a payé un lourd tribut lors des affrontements post-électoraux.
Au moins sept femmes avaient été tuées dans cette commune par les forces pro-Gbagbo lors d’une manifestation pacifique.
« Je voudrais à nouveau vous exhorter au pardon, le pardon le plus fort est celui accordé par la victime », a-t-il réitéré avant d’insister sur l’importance de la tâche des parents des victimes.
Pour le président ivoirien, c’est sur eux que repose « le succès » de la réconciliation nationale.
« Alors chers parents des victimes, acceptez de pardonner en mémoire de nos disparus, acceptez de pardonner par amour pour notre chère patrie », leur a-t-il encore demandé.
Alassane Ouattara a déposé, accompagné de son épouse, une gerbe de fleurs devant les cercueils des victimes avant de s’incliner devant la mémoire de « toutes les victimes ».
Le 12 mai 2011, une cérémonie d’hommage aux victimes de la crise post-électorale s’était déroulée au palais présidentiel d’Abidjan et un deuil national de trois jours avaient été décrétés.
Les drapeaux avaient été mis en berne sur l’ensemble du territoire national et la journée du 12 mai a été instituée » Journée des Martyrs ».
La crise née de l’élection présidentielle de novembre dernier post-électorale a fait au moins 3 000 victimes, selon les autorités ivoiriennes.
Source: french.cri.cn
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