Tueries de Bingerville – l’APDH dénonce le silence coupable des autorités ivoiriennes

Dans l’après midi du Lundi 10 octobre 2011 dans la commune de Bingerville, non loin du quartier dit ‘’carrefour Banguidrôme’’, trois hommes en armes, identifiées comme appartenant aux Forces Républicaines de Côte d’ivoire, ont ouvert le feu sur plusieurs personnes assises aux abords dudit carrefour. Le bilan fait état de trois personnes tuées, toutes exerçant dans le domaine des transports. Les meurtriers ont par la suite pris la fuite.

Les témoignages recueillis sur place s’accordent sur le fait que le lieu des crimes est un espace habituel de recueillement et de jeu, fréquenté par des transporteurs. Il ressort encore des témoignages que ces trois transporteurs n’étaient pas armés et ne présentaient aucun danger pour les hommes en arme, et que ces derniers tentaient d’intimider les victimes pour leur soutirer de l’argent. Toujours selon les témoignages, les coups de feu seraient partis d’une mauvaise manipulation de l’arme par un élément FRCI.
En réaction, les transports mini car ‘’GBAKA’’ de la ligne Bingerville-Adjamé ont observé un arrêt de travail d’une demi journée le mardi 11 Octobre, paralysant ainsi la circulation et l’activité économique.

L’APDH condamne vigoureusement cette énième violation des Droits de l’homme de la part des FRCI, et qui se solde hélas encore par des pertes gratuites en vie humaine.
L’APDH tient à rappeler que ces actes viennent rajouter à la liste déjà longue d’exactions commises par les FRCI, notamment dans la commune d’Abobo quartier Houphouët où un jeune homme de 20 ans a été tué par un élément des FRCI, ce même lundi 10 Octobre 2011. On enregistre également une perte en vie humaine dans la commune de Buyo le 23 septembre 2011.

Paradoxalement, l’APDH remarque avec effarement que les autorités et la hiérarchie FRCI ne semblent pas prendre les mesures idoines pour mettre fin à ces violations massives des Droits de l’homme et en punir les responsables.
L’APDH proteste contre ce laxisme et rappelle au gouvernement et aux autorités militaires que ce silence coupable risque de légitimer pareilles actions et conforter le sentiment d’impunité dont se prévalent certaines personnes en arme.
L’APDH demande avec insistance au gouvernement d’accélérer le processus d’encasernement des FRCI, et le redéploiement des forces de sécurité régulières commises au maintien de l’ordre.
L’APDH rappelle au gouvernement son rôle régalien de protection des personnes et des biens, et que le contexte délicat de sortie de crise et de réconciliation en Côte d’ivoire ne saurait s’accommoder de pareils manquements.

Fait à Abidjan, le 11 Octobre 2011
Pour l’APDH
Le Président du BEN
Eric-Aimé SEMIEN

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