Gendarmerie nationale – Tous les commandants de brigade débarqués
C’est la consternation, l’indignation et un sentiment de frustration en ce moment chez la majorité des commandants de brigade (CB)de gendarmerie nommés par l’ex-commandant supérieur de la gendarmerie nationale, le général de corps d’armée, Edouard Kassaraté Tiapé. Et pour cause, beaucoup d’entre eux viennent d’être débarqués de façon inattendue. Ils ont été tous reversés dans les états-majors compagnie. « C’est une grande première à la gendarmerie. Que la quasi-totalité des commandants de brigade reçoivent, en même temps, des mutations dans des unités autres que les brigades. C’est du jamais vu. C’est un sentiment d’amertume qui nous anime tous actuellement. Nous partons mais nous observons », confie écœuré un adjudant-chef, anciennement CB qui a requis l’anonymat. Joint par téléphone, un autre ex-Commandant de brigade soutient : « effectivement, nous sommes mutés dans les compagnies, pour certains ; et au commandement supérieur, pour d’autres. Mais, le plus révoltant, c’est la nomination, dans certains cas, de 2ème adjoints comme commandants de brigade, alors qu’il y a des 1er adjoints qui n’ont pas bougé. En plus, la plupart des nouveaux promus sont des adjudants qui remplacent des adjudants-chefs. C’est inadmissible ». A en croire nos interlocuteurs, des maréchaux de logis chefs (MDL/Chef) ont aussi été nommés CB, en plus de nouveaux adjudants qui, non seulement, n’ont jamais été adjoints au CB, mais qui n’ont pas encore l’expérience dans la gestion des éléments. Ce n’est pas tout. Des commandants de brigade (CB) débarqués n’auraient dirigé que juste un an après leur promotion. Des sources indiquent que des adjudants-chefs débarqués seront, plus tard, mutés à la tête des brigades de la zone centre nord et ouest (CNO), afin d’apporter, dit-on, leur expérience aux éléments qui y seront mutés. La plupart de nos interlocuteurs, indignés pensent plutôt à une chasse aux sorcières. D’autant que les CB mutés ont tous été nommés par le général Edouard Kassaraté Tiapé. « Alors, que fait-on de la continuité du service et de l’administration ? », s’interroge un CB débarqué. Pour les gendarmes, ce premier pas du tout nouveau commandant supérieur de la gendarmerie nationale, le général Gervais Kouassi Kouakou, ne contribue pas à la réconciliation. Bien au contraire, estiment-ils, cela ne fera qu’approfondir les frustrations au sein de ce corps d’élite.
Sam K.D
Notre Voie
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Entendu le lundi dernier – Guai Bi Poin de nouveau devant le parquet, le 10 octobre
Le lundi 3 octobre 2011, le général de division Georges Guai Bi Poin a été entendu par un parquet civil, dans des locaux de services judiciaires, à Cocody 7ème tranche, a-t-on appris. A en croire nos sources, son transfèrement (il n’était pas enchaîné) s’est déroulé, vers 13h. Après avoir été entendu par le juge en charge du dossier autour de 17h, il a regagné sa cellule, au bâtiment des assimilés, vers 20h, sous bonne escorte des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et de gardes pénitentiaires, en véhicules de type 4×4. Les gendarmes n’ont pas été choisis pour cette opération, afin d’éviter, à en croire nos sources, une évasion, le Général Guiai Bi Poin ayant été leur chef. Il retournera encore devant le parquet, lundi 10 octobre prochain. Il convient de rappeler que le Général Guiai Bi Poin est l’un des hauts responsables militaires qui ont rallié la cause du président Alassane Ouattara, le mercredi 14 avril, soit trois jours après l’arrestation, le 11 avril, de l’ex-président Laurent Gbagbo. C’était à l’issue d’une crise post-électorale de quatre mois – dont deux semaines de guerre – qui a fait au moins 3.000 morts. Ex-commandant de l’école de gendarmerie et du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) d’Abidjan, cet officier supérieur a été arrêté, le 20 août 2011. Soupçonné dans une affaire de charnier découvert à l’Ecole de gendarmerie et de crimes économiques, a-t-on appris, il a été incarcéré au camp commando de Koumassi, avant d’être conduit, quelques jours plus tard, à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).
Dominique FADEGNON
L’Inter
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