Kéi Fripomg | Connectionivoirienne.net
La population ivoirienne et particulièrement les opérateurs économiques sont inquièts et craignent des troubles encore à l’horizon. Car, la majorité des ex-combattants frci (forces républicaines de Côte d’Ivoire) n’est pas contente du pouvoir du président Alassane Ouattara qui donne l’impression de vouloir se débarrasser d’eux sans dédommagement. C’est pourquoi, du côté de ces ex-combattants qui ont contribué efficacement à faire basculer le régime de l’ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril dernier, on crie à la trahison et n’entend pas déposer les armes sans consensus relatif à leur rémunération. Cette crainte des ex-frci de se voir abandonner sans une bonne mesure d’accompagnement se justifie par un communiqué du gouvernement qui met en garde certains soldats ex-combattants s’étant « comportés jusqu’alors comme de véritables délinquants rendant la sécurité du pays précaire », précise-t-on. Cette volonté manifeste du gouvernement se dessine clairement dans les résolutions d’un séminaire des chefs de l’ex-rébellion qui dissolvent leur armée et les rallient au RHDP (rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix) qui a consacré la victoire d’Ado aux élections présidentielles passées. Il est donc clair que dorénavant les appellations FAFN (Forces armées des Forces Nouvelles) et FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire) qui constituent le fondement de la rébellion de Soro Guillaume devront disparaître du langage des ivoiriens.
Le second motif de la colère des ex-combattants est relatif à l’effectif des recrues parmi les FRCI pour la nouvelle armée. Sur le chiffre de 30 milles soldats avancés, seulement 11 mille seront retenus dont 9 mille provenant des casernes de l’intérieur du pays et deux mille dans le district d’Abidjan avec mille pour la seule commune d’Abobo. Il ya donc 19 mille ex-combattants qui n’auront pas de numéros matricules et qui grognent. On peut repartir ces déflatés en 5 groupes. En première ligne, il ya les non nationaux qui ont rejoint le contingent suite à l’appel de Soro Guillaume, leur demandant de contribuer à chasser les refondateurs du pouvoir qu’ils détiennent illégalement. Ils constituent environs 20% de l’effectif total des FRCI. Leur inquiétude a commencé avec la publication dans les colonnes de Jeune Afrique du 18 au 25 juin dernier, d’une interview du président Alassane OUATTARA qui avertit en ces termes ‘’Je ne dois rien à personne, sauf aux ivoiriens’’. Au mois d’août, c’est au tour du Commandant adjoint de la garde républicaine, ISSIAKA OUATTARA alias Wattao de ‘’demander à ces non nationaux de déposer leurs tenues et de rendre les armes. Car, on a jamais vu cela dans aucun pays du monde’’, ajoute-t-il. Secondo, il y a l’effectif des soldats qui ont plus de 25 ans et qui ne peuvent pas postuler au recrutement dans la nouvelle armée dont les milliers de dozos (chasseurs traditionnels chez les Senoufo, ethnie dont est issu le Président ADO) qui ont envahi la ville d’Abidjan et particulièrement la Commune d’Abobo où l’offensive contre Laurent Gbagbo a débuté à Abidjan avec le fameux Commando invisible.
Tertio, il y a les nombreuses jeunes dames qui ont rejoint les combattants aux heures chaudes de la crise, actuellement libérées à environ 95%. Un plan social serait concocté pour leur «intégration à la douane et au groupement des agents des eaux et forêts». Mais jusqu’aujourd’hui rien n’est fait. Viennent ensuite les premiers civils volontaires qui ont rejoint les 500 soldats zinzins et bahifoués pour lancer l’attaque du 18 au 19 septembre 2002 qui a abouti à la création de la rébellion. Ces derniers ont été dédommagés mais ne sont pas d’accord sur leur paie (environ 1 million FCFA par personne) qui est en dessous de ce qui a été promu. Enfin les recrues de Cissé Bacongo, cet inconditionnel ADO. Cela avant le premier tour des élections pour des actions bien déterminées. Ces jeunes gens dont la majorité proviennent des communes d’Abobo, Trechville et Adjamé. Le ministre leur avait promu 5000 FCFA par jour et 3000 FCFA après l’arrestation de Gbagbo. Ils ont comptabilisé au total 90 jours de travail et n’ont reçu que 50 000FCFA. Comme on le constate, les griefs des ex combattants contre le régime de Ouattara sont réels et menacent la paix. Et ADO devrait trouver les moyens (espèces sonnantes et trébuchantes) pour régler tous ces problèmes.
Kéi Fripomg | Connectionivoirienne.net
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