La structure administrative du pays, composée notamment de 19 régions, 58 départements, 231 sous-préfectures, 197 collectivités locales, c’est-à-dire les communes, devrait changer dans les prochains jours. Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a décidé de la dissolution pure et simple des Conseils généraux créés par Laurent Gbagbo à son arrivée au pouvoir en 2000. En leurs lieux et places, naîtront des « Gouvernorats régionaux » ou, en d’autres termes, des Conseils régionaux. Le « Gouvernorat régional » aura à sa tête un Président de Conseil Régional qui sera appelé « Gouverneur ». Il sera élu contrairement aux Gouverneur de Districts qui sont nommés par le président de la République. De nouvelles régions pourraient voir le jour. Et à ce niveau, l’on apprend que le département de Duékoué, dont les populations on payé un lourd tribut à la crise post-électorale, devrait quitter le giron de la région du Moyen-Cavaly pour être érigé en capitale régionale.
Son ressort administratif devrait couvrir le département de Bangolo. Les régions des « Savanes », de la « Vallée du Bandama » du « Zanzan » et du « Worodougou » pourraient être scindées en deux ou trois entités régionales. Nous tenons ces informations d’une source ministérielle, très proche du dossier de la décentralisation. Ainsi, les villes de Bouna, Katiola, Ferkessédougou et Mankono pourraient voir leur statut changer pour passer en capitale régionale. « Le chef de l’Etat a décidé de dissoudre les Conseils départementaux et de créer des « Gouvernorats », c’est-à-dire des Conseils régionaux. Un décret sera pris dans les prochains jours dans ce sens » a-t-il précisé, plaidant l’anonymat. C’est une promesse électorale que le président élu veut traduire dans les faits. On se rappelle qu’il avait été particulièrement critique à l’encontre des Conseils généraux et les nouvelles collectivités locales (mairies) que l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo avait mis en place dans le cadre de l’élargissement du processus de décentralisation vers les zones rurales. Ouattara avait dit que ces attributions avaient des visés électoralistes. « Je vais mettre de l’ordre dans tout ça. On ne peut pas gérer un pays comme ça, en distribuant, à tour de bras, pour des questions électoralistes, des communes et des départements », avait-il prévenu au cours d’un point de presse à Bouaké, lors de la précampagne électorale. La décision du chef de l’Etat présente un triple enjeu politique, économique et administratif. Au plan économique, il s’agit de mettre en place les équipements d’infrastructures et les maintenir en bon état de fonctionnement; favoriser le développement des activités économiques à la base, promouvoir l’emploi et lutter contre la pauvreté. Au plan administratif, il veut rapprocher l’administration des administrés et la rendre ainsi plus accessible et capable de réagir plus promptement aux sollicitations des populations. Au plan politique, la création de ces « gouvernorats » va accélérer le développement à la base, permettra aux populations concernées de participer, concrètement à la gestion des affaires locales et à la prise en main de leur développement. Signalons que La Région est composée de départements. L’organe exécutif délibérant est constitué d’un collège d’élus appelés Conseillers régionaux. Ils se présentent comme de petits états, dans l’Etat de Côte d’Ivoire.
Armand B. DEPEYLA
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