En séjour en France avec son épouse, le président Alassane Dramane Ouattara a subi, mardi 23 août 2011, des examens médicaux à l’hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne à Toulon ; « un bilan de santé classique », assure-t-on du côté de l’entourage du chef de l’Etat ivoirien.
Les ADOdolâtres peuvent donc dormir en paix, leur champion se porte comme un charme. La preuve, c’est bon pied bon œil que ce dernier a regagné ses terres, où il a sabré, hier mercredi, le champagne à l’occasion du vingtième anniversaire de son mariage avec celle qu’on appelle affectueusement la « colombe blanche ».
On ne le sait que trop, les questions de santé relèvent de la vie privée et sont donc frappées du sceau du secret. Mieux, celles concernant les princes qui nous gouvernent relèvent tout simplement du secret d’Etat. Et les impertinents scribouillards qui s’y sont aventurés en ont eu pour leur témérité.
Un chef, ça ne tombe pas malade. Et s’il lui arrive d’être indisposé par un petit malaise, c’est motus et bouche cousue. C’est l’omerta, la loi du silence. Et gare aux contrevenants. Et pourtant, ce sont les chef d’Etat eux-mêmes qui, dans l’euphorie des premières heures du pouvoir, promettent de communiquer sur leur bulletin de santé. Ce fut le cas de l’ancien président français François Mitterrand, dont le cancer de la prostate fut un des secrets les mieux gardés de France.
Mais revenons sur le cas d’Alassane Dramane Ouattara. Même si son admission à l’hôpital miliaire Sainte-Anne de Toulon n’a rien de dramatique, puisqu’il s’agit d’un simple check-up de routine, nous a-t-on appris, il faut reconnaître que le détour chez les toubibs gaulois en valait la peine.
Depuis son accession à la magistrature suprême, répétons-le, ADO se porte, certes, comme un charme, mais physiquement, il a perdu de son éclat d’antan. Le fringant jeune homme de 69 ans apparaît amaigri, fatigué, le teint terreux, le regard mélancolique et la démarche parfois alourdie. Le président ivoirien n’est plus tout à fait le même.
C’est que plus de trois mois de confinement, fût-ce dans un hôtel de luxe comme le Golf, ça laisse forcément des stigmates. Sans compter que l’exercice de la plus haute charge de l’Etat a des effets ravageurs sur la forme physique. Surtout dans le cas de l’ex-gouverneur de la BCEAO, dont le mandat ne sera point de tout repos.
La tâche du père fondateur du RDR, arrivé au pouvoir dans les conditions que l’on sait dans une Côte d’Ivoire hier locomotive de l’Afrique de l’Ouest, aujourd’hui wagon quasi traînard, relève de la gageure. En plus des moyens financiers promis par les partenaires, il faudra à l’ex-reclus du Golf beaucoup de ressources physiques pour s’attaquer aux chantiers herculéens qui l’attendent. Rien que pour cela, un examen d’aptitude physique n’est pas une coquetterie.
C’est pourquoi le check-up d’ADO s’apparente à une révision générale avant les grands travaux.
Alain Saint Robespierre — L’Observateur Paalga
Commentaires Facebook