L’Intelligent d’Abidjan Par Olivier Dion
Parents, amis et frères d’armes rendent les honneurs au combattant
Magui le tocard a été conduit à sa dernière demeure, le samedi 6 août 2011, après une veillée funèbre à la place CP1 de Yopougon-lavage. Eugène Djué, Bauer et tous les frères d’armes de la caserne de la BAE de Yopougon, se sont mobilisés pour accompagner Maguy dans la dignité.
Difficile fut la séparation entre Biégnand Magui Silvère dit Magui le tocard et ses éléments. « Au pas de gym » et sous une fine pluie, les combattants de Magui ont escorté la dépouille de leur chef jusqu’au cimetière de Yopougon, où repose à jamais « le guerrier ». Mais, avant que Magui ne puisse être inhumé, un élément des FRCI, du nom de Soro, pose un préalable, dans la pure tradition ivoirienne. « Donnez-moi le corps de Magui, je vais l’envoyer à Korhogo », dit-il. Aussitôt les parents du défunt engagent des négociations pour ramener Soro à la raison. Mais, ce dernier n’en démord pas et réclame un mouton avant de lever son préalable. Affouchy Magloire, un homme de culture bien connu en Côte d’Ivoire essaie à son tour de convaincre Soro. La somme de 15.000 FCFA est vite réunie et Soro lève son préalable. Magui le tocard peut alors être inhumé. A 11h40, la dépouille de Magui est portée en terre, accompagnée par trois coups de kalachnikov. « Il est déchargé, Magui est déchargé ! Pleurez plutôt pour vous qui êtes vivants », lance Bauer, complètement abattu par la mort de son ami. Entre colère et recueillement, les parents et les amis de Magui se demandaient pourquoi le destin a-t-il été aussi cruel. « Magui, c’est moi Balou Bi qui te parle. Tu n’es pas mort, tu es avec nous. Nous allons continuer le combat, mais je te demande de venir chercher tous ceux qui t’ont arraché à notre affection », a déclaré Balou Bi en pleurs. Le maréchal Eugène Djué qui avait en charge l’organisation des obsèques, a tenu à lever toutes les équivoques sur la mort de Magui le tocard. « Il n’a pas été assassiné, Magui n’a pas été empoisonné. Il vivait avec un seul poumon depuis quatre ans et c’est ce mal que nous avons combattu qui l’a emporté », a précisé Eugène Djué. Il a aussi réagi sur les allégations de coup d’Etat qui serait en préparation au Ghana. « Personne ne veut faire de coup d’Etat et le retour des officiers de notre armée doit être un facteur de rassemblement de tous les fils de la Côte d’Ivoire. On ne peut pas parler de réconciliation et continuer de traquer les militants d’un camp. Nous voulons la paix et il faut que chacun se mette dans cette disposition d’esprit », a ajouté Eugène Djué.
Olivier Dion
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