Dossier Cheick Yacouba SYLLA est MORT – Sa dernière lettre publiée à Alassane Ouattara « libérez Michel Gbagbo ! »

Sa dernière lettre publiée / Ahmadou Yacouba Sylla à Alassane Ouattara :

‘’Monsieur le Président de la République, libérez Michel Gbagbo !’’

Honorable Président, de grâce, essuie mes larmes…
M. Alassane OUATTARA Président de la République,
Premier Magistrat du Droit et de la Justice,
Au Nom de Dieu Clément et Miséricordieux

J’atteste en la vérité, ne pas être un exégète ayant la connaissance savante du Droit, et des Droits Humanitaires qui meublent la pensée des Démocrates de par le monde. J’en appelle avec la plus spirituelle humanité à ta conscience lucide, à ta raison discursive et à ton sens de respect de l’impériale vérité de la germination vie.

DE GRACE PROCEDE A LA LIBERATION DE MON FILS MICHEL GBAGBO ! DIEU te le vaudra!

Je te souhaiterai d’avoir la lecture pénétrée et le regard profond sur ces trois images… La première, l’humiliation carcérale de mon fils Michel le 11 Avril 2011… Les deux autres images du 15 et 18 Mars 2006 à Christ Barnard Hospital de Cap Town. Le très long parcours jusqu’au Cap de Bonne espérance, que mon fils Michel a effectué pour venir soutenir « son père » soumis depuis le 02 Mars 2006, à une CERVICODISCOPATHIE AVEC COMPESSION MEDULLAIRE DES C3 C4 ET C4 C5. Mon fils Michel en plus de sa visite du 15 à la clinique, viendra à nouveau le 18, les bras chargés de fleurs d’exquis arômes pour partager le petit espace de mon lit de malade. Ma lecture Soufi de sa filiale et puissante présence à mes côtés, illustre la grandeur, comme quoi, il n’y a rien d’aussi vrai que la magnificence de l’amour. En Allah, le plus loyalement et le plus fidèlement possible, je demeure un débiteur paternel insolvable. M. le Président, sachez que JE SUIS CHOQUE, ulcéré et dépité face à une telle méprise de l’ignorance. Michel est le fils de son Père, et de « ses Pères » Laurent Gbagbo et Ahmadou SYLLA. En quoi serait-il responsable de nos paternelles tribulations de la gestion de nos responsabilités à charge d’assumer le dualisme contradictoire de nos approximations. M. le Président, le 23 Juin 2011 sous le couvert de ton Epouse Dominique Ouattara, je t’ai adressé un pressant S.O.S, te sollicitant pour mon transfert médical à Tunis en vue de corriger dans un centre spécialisé Post-chirurgical ce qui manque à l’opération de Cap Town. Je suis dans la disposition d’esprit même étant si malade, de récuser le contenu de mon S.O.S au cas où ma demande de libération de mon fils Michel n’aura pas retenu ta bienveillante attention présidentielle. Je choisis de demeurer à ses côtés dans une aussi détestable condition carcérale… tous les deux, nous partagerons nos épreuves de la vie dans l’espérance du Temps d’Allah. InchAllah ! Tous, nous sommes pour un petit moment sur cette misérable terre de transit, dans l’attente prémonitoire de l’inéluctable dessein de Dieu. InchAllah, en une autre occasion, que Dieu me prêtera, je te ferai une dissertation sur la sociologie Bété de Laurent, fondamentalement différente de celle «Abourre» de Simone que je ne connais qu’à travers les images des médias. La contradiction qui se dispute le contradictoire au point de susciter la tragique avalanche le 11 Avril 2011, avalanche de la rupture consommée et consumée hélas !

Qu’ALLAH nous guide et nous protège dans la Côte d’Ivoire de la vraie fraternité !!! Gloire à Dieu !

Abidjan le 01 Juillet 2011
Ahmadou Yacouba SYLLA
Disciple Hamalliste, assis
A l’Ombre de Cheick Yacouba SYLLA,
le Grand Martyr de
l’intolérance coloniale

EPA/STR

Hommage / De l’ombre du Soufi à l’Ombre d’Allah
Hamadou Yacouba Sylla est mort le 07 Août
Il est mort dimanche 7 Août vers 16H00. Sa dépouille a été transférée en même temps à Gagnoa. Il a été inhumé aussitôt.

Je l’appelais doyen ou papa. Il me disait mon fils. Mais il préferait simplement dire L’Intelligent, oui Alafé ‘’l’Intelligent’’. Chaque fois, il s’amusait de la confusion que nous faisions sur son nom. Touré Youssouf, le Directeur de publication, qui allait le voir plus souvent que moi, avait passé de longues heures avec lui, et établi une complicité avec ses médecins et ceux qui le gardaient. On lui exigeait un repos total, mais le besoin d’écrire était plus fort. Et il écrivait. Chaque écrit de ces derniers temps, était considéré comme un testament, comme le dernier. Mais, c’était vraiment plus fort que lui. Tant qu’il lui restait encore un souffle de vie, écrire était un médicament pour lui. Quand nous écrivions Cheick Yacouba Sylla, le doyen ne manquait pas de rectifier: C’est Hamadou Yacouba Sylla. Mais, c’était plus fort que nous, que les correcteurs. Comme si nous voulions le rappeler à d’autres réferents, l’erreur revenait souvent. Hamadou Yacouba Sylla était un homme de grande culture. Un érudit. Versé dans la lecture profonde et immense du Coran, il était également un grand lecteur de la presse ivoirienne, et un observateur avisé de la vie politique nationale. Son souci était toujours d’appeler les gouvernants à l’humilité et à la tempérance. De Bédié à Ouattara, il a été souvent entendu, mais, il n’était pas toujours bien en cours. On le trouvait souvent agaçant, pas toujours bien inspiré, avec son style, si particulier, qui faisait que plus d’une fois, je remettais au lendemain, la relecture et la correction de ses textes. Samedi 6 Août la veille de son rappel à Allah, jai reçu quatre petits textes de lui. Deux jours avant, il m’avait fait appeler pour me dire son testament. Il ne tenait pas lui même le téléphone, mais de loin, j’entendais cette voix alerte autrefois et désormais prête à s’éteindre: « mon fils, je vais mourir. Ecris et note, ce que je vais te dire. Que le Président libère Michel Gbagbo. Qu’il écoute le message de Dieu. « Ensuite, celui qui tenait le téléphone a dit qu’il enverrait un mail. Il a tenu parole. « Alafé et Touré, Trouvez-moi le chapeau qui convient avant publication qui s’accorde avec la ligne éditoriale de l’ I.A. Est-ce mon testament politique? Je n’en sais rien. En Dieu, soyez ma lumière ». En Dieu, soyez ma lumiere! Quelle délicatesse, quelle humilité intellectuelle et spirituelle ! Le soufi érudit ne voulait rien imposer. Il nous autorisait souvent à corriger et à rectifier ses révoltes de sage et de soufi. Son combat pour la vérité et pour la justice s’est voulu dans la droite ligne du chef spirituel hamaliste Yacouba Sylla déporté par le colon. Malgré tout, il ne fut jamais véritablement anti- colon ni anti-francais, au titre des souverainistés. Cheick Hamadou Yacouba était un homme ouvert sur le monde. Lorsque j’avais été arrêté et jugé pour faux et usage de faux, pour fraude sur la nationalité ivoirienne, le doyen avait joint sa voix à celle des autres pour dénoncer. C’etait ça l’homme: un engagement sans concession pour la vérité et la justice. A Laurent Gbagbo en qui, il a vraiment cru un moment, il n’hésitait pas à dire des vérités qui n’ont pas toujours plu. Saluant le dialogue direct, interivoirien entre Gbagbo, Bédié, Ouattara et Soro, à la veille des Assemblées annuelles de la Bad à Abidjan, l’homme avait offert ses services pour une médiation. Au nom d’Houphouët. Hélas, il a prêché dans le désert. Tout comme il a prêché dans le désert au sujet de Michel Gbagbo, son dernier combat. Autant, il avait pris position pour dénoncer le hold-up électoral du camp Gbagbo, de son lit d’hopital et à la grande inquiétude des siens en ce 21 Janvier 2011, autant il avait fait du sort de Michel Gbagbo, une véritable obsession. C’était une de ses dernières volontés. Ce pro-Ouattara de dernière heure, cet Alassaniste par défaut, devenu tel pour avoir reconnu la défaite de Gbagbo en pleine crise et avoir appélé à son départ, était devenu aussitôt un observateur critique de certaines options et nominations de la nouvelle administration. Difficile pour lui à son âge de se taire et de couvrir ce qui ne va pas. Hamadou Yacouba Sylla voulait être ce Sage qui manquait à la cité, et chez qui, tout le monde pouvait et devait venir pour parler et pour confier ses peines. Helas! Pour lui et pour la Côte d’Ivoire. Pars en paix Doyen! Ton rapel à Allah le 07 Août n’est pas un simple hasard, toi qui parlais d’independance et de souverainété, toi qui étais attaché à la terre de Gagnoa, de Côte d’Ivoire mais aussi, à l’Afrique et à l’intégration continentale. Ton style d’écriture à «la soufi» restera inégalé et inimitable. En Dieu, sois notre lumière. Qu’Allah Soubouhanan Wattalah ait pitié de ton âme!
Alafé W.

2
Testament

Ce que le Soufi Hamadou Yacouba Sylla avait dit le 7 mai 2010 dans L’Intelligent d’Abidjan
La civilité de ma conscience citoyenne ne déroge pas au respect dû à la fonction suprême de Président de la République. Mon maître Soufi m’a enseigné ceci : “celui qui, lorsque la vérité et la vertu sont mises en doute, est assez courageux dans les grands desseins pour assumer la part de sa vérité au service de la justice… celui-là est la lumière appropriée pour éclairer les gouvernants’’

Suite à ma lettre ouverte: “DES GRAVES PERILS NOUS GUETTENT’’ (cf le Jour n° 1058 du 3 Août 1998), prenons prioritairement connaissance de cette part de la réponse de Laurent Gbagbo à son grand-frère en date du 13Août 1998.
M. Ahmadou Sylla
Cher grand frère,
“De retour d’un long voyage, on m’a annoncé dès l’aéroport qu’un fils de Cheick Yacouba Sylla avait écrit une lettre ouverte au Président de la République pour lui conseiller plus de sérénité. Immédiatement, j’ai compris qu’il s’agissait de toi. Effectivement le soir j’ai lu à 2 reprises la lettre dont tu m’as adressé une copie, me faisant ainsi un grand honneur dans la double tradition fraternelle et républicaine. Oui j’ai été fier de toi et c’est pourquoi je t’écris ces quelques mots pour te féliciter. Je suis de Gagnoa. Je connais la Côte d’Ivoire. Et quand j’ai lu ton message j’ai retrouvé la profondeur de pensée de notre vieux, le Cheick Yacouba Sylla. C’est assurément lui qui a parlé par ta plume…’’Laurent Gbagbo, Président du FPI .
HONORABLE Khalife Cheickna Yacouba Sylla, mon très cher Maître, Au Nom de Dieu, Clément et Miséricordieux, salut à Cheick Hamahoullah, à Cheick Yacouba Sylla (que Dieu bénisse leurs âmes) ; de par tes instructions éclairées, tu m’as confirmé dans les mêmes dispositions de service que notre géniteur avait formalisées à ma faveur, à savoir : la responsabilité de concilier la Pensée Soufi avec l’Action politique, en soutenant par le Zikr, la contemplation et la méditation, à charge pour moi d’être serviteur de la vérité pour éclairer les gouvernants dans le firmament devoir de l’honneur et de l’humilité. Je m’excuse, pour le contenu de cette lettre ouverte dont la spécificité gravitée peut aller à l’encontre de l’éthique de la patience. La patience, cette fortune de la réserve élevée qui nous interdit d’indexer qui que ce soit, encore moins, le Chef, dont l’obligation de lui devoir respect dicte la transcendance de nos amertumes, et nous discipline rigoureusement de tout attendre de la Sentence Divine. Cher Maître, tu le sais plus que moi, combien j’ai mal. Tu es, avec notre adorable Mère, les seuls Elus de Dieu qui savez le degré de ma maladie, qui est l’objet de votre constante préoccupation, de votre vive attention et de votre délicatesse dont la générosité sublime, l’humanité de ton Khalifat et la maternité de notre génitrice. Merci à votre bénédiction de fortifier dans la guidance divine, ma croisade qui illumine les JUSTES.

Douze ans
d’interpellation
À travers ce : “je t’accuse’’ à l’adresse de mon frère Gbagbo, la soif de me ré-oxygéner avant ma dernière demeure fait l’évaluation et la justesse de mes contributions réflexions toujours recommencées depuis Août 1998 jusqu’à nos jours de 2010 (plus d’une centaine). Grâce, louange à Allah pour m’avoir accordé le privilège de sa Miséricorde qui a fait dans la gérance, ma maladie, voire, une certaine indigence dont tu as connaissance de la réalité. Pardonne cher Khalife, ma fragilité, ma colère intérieure. Ce dont je souffre n’est pas prescriptible dans le temps des hommes… car, il s’agit principalement de L’HONNEUR.
Frère Laurent, le soussigné de : “je t’accuse’’ de la présente lettre ouverte est un modeste témoin, observateur vigilant de notre vécu social que nous avons en partage. “AIMER NE DOIT PAS RENDRE AVEUGLE’’. Le devoir d’être serviteur de la vérité impose la morale obligation d’être l’ennemi du mensonge, ennemi de tous les ennemis de la vérité. Citoyen Laurent Gbagbo, mon Etalon de vérité t’accuse à travers : Marcoussis, l’Elysée, le Quai d’Orsay, ton fantasme de confidence à ton ami “auteur de Abidjan sur Seine’’ : « jamais je ne me laisserai faire ». Avec regret depuis Marcoussis tu es en permanence perturbé par le désordre gouvernemental.
Je t’accuse d’avoir signé un Décret de nomination, hors du Territoire National, d’un premier ministre du «bêtement » au service de…
Je t’accuse pour tes villégiatures, genre Sarata Ottro diplomatiques de très mauvais goût, contrairement à la civilité traditionnelle de notre culture africaine, diplomatie sanctionnée par le bancal Accord du Dialogue Ivoiro-ivoirien de Mars 2007 de Ouagadougou. Ouagadougou, ton péché d’orgueil dans la solitaire gestion de notre abominable crise. En marchand d’illusions, dans un cocktail sulfureux, Laurent GBAGBO, Blaise COMPAORE, Abdoulaye WADE font dans le frémissement d’une noire palpitation pour blesser davantage notre vécu, qui souffre terriblement du mensonge politique… un mensonge qui croit réussir à nous faire déguster l’amertume d’une existence du désespoir décapitant.
Laurent Gbagbo, Ahmadou SYLLA, ton biologique grand-frère de la Cité mystique de Gagnoa t’accuse, pour ton trop parler qui te poignarde dans la confusion du trop plein de ta parole politiquement spectaculaire.
“Quand je commence quelque chose je vais jusqu’au bout’’
“Je vais mener le combat contre le mensonge, le vol’’ “Nous sommes dans une situation bâtarde’’ “Ce n’est pas un Gouvernement, c’est un groupement hétéroclite’’
“A Mama aux cadres du FPI : “vous êtes égoïstes et méchants’’.
“Affi, ne mangez pas seul’’.
« Je n’ai pas été élu pour gouverner une République des ethnies » dis-tu : « je suis là, ils me trouveront sur leur chemin (21 janvier 2010)».
Au Nom de Dieu, mon Etalon de vérité t’accuse, de n’avoir pas embrassé le « rameau d’olivier » mais, de te saisir de l’Epée sur : «mille morts à gauche, mille morts à droite, j’avance… », D’inviter tes compagnons le 15 Janvier 2010, en les interpellant : “De quoi avez-vous peur’’ ?… “Un prince ne livre jamais la bataille sans dire pourquoi’’… “Portez le fer contre le fer’’…
Président, quel mal y a-t-il à s’instruire dans les dispositions de la Raison d’Etat de l’Amérique qui interdit à son Président l’improvisation de toute déclaration officielle ?
Laurent Gbagbo, sans le savoir, ton ignorance programmait cinq morts à Gagnoa, et livrait plus de trente cités de notre pays aux brasiers de la colère des Ivoiriens, hélas!
Je t’accuse pour ivresse du pouvoir qui t’embastille dans le délire de rupture de la confiance, avec la fidélité avec tes amitiés dans un collège de « Brutus » de « conseillers » de la duplicité et de l’hypocrisie. Je me dois de te rappeler la réaction de Memel Foté, face à ton triomphalisme tribaliste une fois Président de tous les Ivoiriens. Memel dixit en présence de Barthélemy Kotchy (victime d’un accident vasculaire cérébral) : « tu te trompes. Il faut plutôt attendre le jugement de l’histoire. Seul le jugement de l’histoire importe ». Cette autre et fraternelle voix de ZADY Zahourou « je reproche au Président de n’avoir pas été suffisamment ouvert pour que la gauche se rassemble autour de lui… les cadres de la gauche qui puissent l’aider à réfléchir aux grands problèmes nationaux, aux grands défis auxquels il serait confronté. Aujourd’hui, il y a des Ivoiriens qui se comportent comme des varans, comme des taupes» (février 2009.)
Que dire de tes Décrets, faisant des nominations ethnistes et tribalistes aux hautes fonctions de l’Etat ? Je m’accorde dans le privilège du temps de Dieu pour m’abstenir de dire davantage.
La Patience est fortune, INCHALLAH ! La patience fortunera ma démarche qui, hors de toute prescription pénale, s’inscrira dans la bienveillance de la sentence divine. Une agression impertinente faite à l’HONNEUR d’un honnête citoyen. Il y a de quoi te faire beaucoup réfléchir et savoir que l’honneur ne se marchande pas.
Je t’accuse de ne pas valoriser la condition de vie des travailleurs qui, à chaque lever du soleil, après avoir exploré les astres de la nuit, leur petit déjeuner est inconsommable, tellement la gouvernance de notre peuple fait dans la manipulation amplifiant l’incertitude de la raison totalement désorientée. En économiste syndical de la parole sans aucune expertise du droit à une vie meilleure, le coût de la vie jamais harmonisé insulte l’intelligence de nos gouvernants, au point que nous sommes à chercher parmi les fils de notre continent l’astre mystique avec son capital de vertu, sa richesse spirituelle qui fera la renaissance vraie de la Côte d’Ivoire.
Je t’accuse de faire de la théâtralité avec la décoration dans l’Ordre National des Doyens grands serviteurs de la Nation, proscrits dans une chaise roulante, et dans l’approche de leur inéluctable dernière demeure. La Médiature s’illustre dans sa paralysie gestion avec ta caution malsaine contre la bonne raison. Tristement, le doyen Ekra Mathieu, ravagé par la maladie, tenaillé par le grand âge, n’a pas la culture de la démission, fait la gestion de sa vie, celle de ses enfants et petits enfants, en déficit de sagesse que rien ici-bas ne doit surprendre. Notre crise a un grand et utile besoin de la médiature pour concilier nos valeurs traditionnelles avec la modernité de la culture démocratique. Certains ont quitté notre monde (il n’est pas question de les nommer) sans que tu tiennes ta promesse d’ensoleiller ce qui reste de leurs quelques jours de vie sur notre misérable terre de transit.

Oui je t’accuse
Je t’accuse, Président de la République laïque de Côte d’Ivoire, d’immixtion dans les affaires musulmanes, de faire dans la réconciliation politique de deux Imams, ce qui a attisé davantage leur désaccord plus politique que religieux : leur mésentente selon l’ego de la lecture de chacun, à ne pas comprendre notre adresse du 3 Mai 2009 : “l’Islam n’est pas à vendre’’ ! Tu gagnerais en lucidité de quitter le chemin de l’Islam que les spéculateurs véreux autour du pèlerinage te font emprunter dans la promesse hasardeuse d’une réélection. Sache que la Mecque connaît la crainte du terrorisme, la hantise du fanatisme. Que des affabulateurs de chez nous ne t’abusent pas en promettant de t’offrir l’amitié de Dieu.
Je t’accuse selon tes dires : de prendre notre baril de pétrole, de le vendre, avec l’argent de la vente de construire Yamoussoukro sans endetter l’Etat. Gravissime est ton inexpérience des appels d’offres du marché public. Tu fais dans le négoce du gré à gré, véritable troc et monopole de corruption accordés à un tiers individu sans compter avec les risques certains et inévitables. Je t’accuse d’entretenir les relations Côte d’Ivoire-France dans l’équilibrisme du politicien panafricaniste, dont le combat est très médiatisé certes, faisant cependant dans la controverse des missions secrètes de Gbagbo l’international socialiste. Tristement, tous tes émissaires sont des analphabètes du contenu politique des relations Côte d’Ivoire-France… ils n’ont de message à transmettre à leurs interlocuteurs français de tous bords politiques à Paris, qui souffrent de n’entendre que des messages toujours militants et courtisans dans les genres: « Gbagbo aime la France » « Gbagbo tient à l’amitié avec la France », « Pour Gbagbo, la France est invariablement le principal et incontournable partenaire de la Côte d’Ivoire » etc., etc.
L’élégance diplomatique des experts de la politique française n’a de cesse de rester fidèle à leur estimation macro-économique, pour faire dans la courtoisie, la maintenance de la présence de la Licorne dans les Forces Onusiennes. La géo-politique française qui programme le démantèlement des bases militaires françaises en Afrique dont le 43e BIMA à Abidjan, fait croire à nos politicards que la Côte d’Ivoire est indépendante. Hélas !
Gbagbo et la France, c’est un mélange de courage ivoirien et de frémissement de politique diplomatique. L’histoire écrira la vraie partition de l’Afrique de la Négraille, toujours au rendez-vous des Sommets France-Afrique.
Je t’accuse de refuser d’être au Sommet France-Afrique du 31 mai au 1er juin à Nice, certainement, pour te faire représenter, selon la Lettre du continent, par Laurent Dona Fologo, le prototype achevé de la controverse, et de tes missions sécrètes en France. « Fologo, est un homme dangereux et sans personnalité » (cf. Courrier d’Abidjan du 17-01-07). Je t’accuse de t’être prêté le 9 avril 2010 à Yamoussoukro à une manifestation présidée par ledit Fologo, anc. Secrétaire Gl du PDCI-RDA qui, à l’INP- H.B. le 8 mars 2008, du haut de la luxe tribune déclare : « nous avons menti au peuple pendant 50 ans … »

Tu as refusé un dialogue
à quatre avec Bédié et Ouattara
Je t’accuse de recevoir de celui qui a menti 50 ans durant, en la 52e année de son mensonge, ton inscription fêtée sur la tablette historique du Rassemblement Démocratique Africain. Monstrueusement, dans une escroquerie politique, Fologo veut faire l’Histoire du RDA qui, en Afrique de l’Ouest, comme en Afrique centrale, est le seul mouvement avec l’ANC de l’Afrique du Sud à ne pas avoir de tuteur de parti politique en Europe. Nous avons compris, qu’il ne s’agissait pas de la présence de Laurent Gbagbo à Yamoussoukro, mais de « Jules César l’Africain » dixit Dédy SERI l’intellectuel réformateur qui te propose : « la Côte d’Ivoire doit changer de nom » hélas ! Ah ! La bassesse de la plate flatterie alimentaire et stomacale ! Le mythe du RDA demeure inexploré pour mieux comprendre et savoir qui est F.H.B. A l’évocation de son nom, nous pouvons adjoindre une image et des épithètes. Faisons très attention ! Être né dans la cour, et être élevé dans une cour, il y a nuance. Non à l’affabulation, à l’usurpation qui fait traîtrise et ne se pardonne pas. La cause profonde de notre crise qui secoue notre pays… c’est le mépris, l’ingratitude et la succession de frustration des tenants d’une parcelle du pouvoir vis-à-vis des autres : les pauvres ! Je t’accuse, je te condamne surtout, de faire dans l’amusement, pour conduire ton véhicule de commandement, toi au volant, Brutus au poignard à tes côtés pour faire une ballade le 11 Avril 2010 sur la Lagune Ebrié. Laurent Gbagbo historien, je te pose une simple question :
«Qui est DJEYA ?» Sais-tu ce que renferme sa «Baraka» dans le temps impératif de Dieu ? Je te reproche franchement de ne pas faire droit de réponse à ma proposition du 23 février 2010, qui attend que tu m’offres au Palais de la République sous ta présidence de Président de la République, l’occasion avec Bédié et Alassane, de CREVER L’ABCES IVOIRIEN, INCHALLAH. Cette proposition a été réitérée dans mon courrier du 23 Avril 2010 adressé au Président WADE, le priant de te faire la lecture de son contenu avec, en relief, l’odieux mépris que tu as à l’endroit de tous les serviteurs de la vérité. Gbagbo est courageux. Puisse ton courage favoriser notre rencontre à quatre INCHALLAH, le Tout Puissant nous libérera enfin de cette fatalité et nous sauvera.

Ma dernière lettre
à Gbagbo
Ayoka ! Ayoka ! Merci ! Merci ! De n’être pas venu à la dédicace le 7 février 2007 au Palais de la Culture de “A L’OMBRE D’UN SOUFI’’. Le grand Président Gbagbo n’a plus l’élégance de répondre aux délicatesses des courriers à lui adressés ? Fils de Gagnoa, tu ne sais rien de ce que le docteur Capri Djédjé connaît du martyr hamalliste déporté en 1930 à Sassandra pour résider en 1938 à Gagnoa. Je donne à tes facultés de réflexion cette réponse du Président Abdel Aziz Bouteflika Président de la République de l’Algérie: “cher frère Ahmadou Yacouba Sylla, j’ai reçu votre ouvrage’’ “A l’Ombre d’un Soufi’’ que vous avez eu l’amabilité de m’adresser, accompagné d’une sobre et lumineuse dédicace. Je vous en remercie de tout cœur. Vous avez incontestablement fait œuvre pie et servi la cause de l’Afrique et de ses peuples en évoquant le beau et difficile combat mené contre le colonialiste par votre père le Cheick Yacouba Sylla, et son maître le Chérif Hamahoullah, au nom du refus de l’oppression et des valeurs de l’Islam. J’ai apprécié par ailleurs la ténacité et la hauteur de vue de votre combat pour contribuer à désamorcer la crise qui a affecté la Côte d’Ivoire. Fraternel respect’’. Dieu merci, par un si majestueux témoignage, frère Gbagbo, ton absence est l’enrichissement qui fortune le contenu de mon Etalon de vérité qui t’accuse. Ma félicité est immense, je suis comblé dans l’amitié avec le Maître du Trône Divin. GLOIRE A SA LUMIERE ! O mon Dieu, UN, de par ton Etre, qui n’a pas de début, qui n’a pas de fin. Nous implorons Ta Miséricorde !
Maître Cheickna Yacouba, mon très honoré Khalife, je prends toute la Communauté à témoin ; ton soumis esclave que je suis te fais la promesse que la présente adresse au frère Laurent Gbagbo sera la dernière à tout jamais, dans le temps de Dieu jusqu’à ce que tu me conduises à ma dernière demeure dont tu veilles la tombe préalablement ouverte depuis le 15 Août 1988. Gloire à notre Illustre et défunt Géniteur Cheick Yacouba Sylla (Exalté soit-il).

Ahmadou Yacouba SYLLA
Fils du déporté Hamalliste
Abidjan, le 1er Mai 2010
Panafricaniste militant-RDA

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