Voiries dégradées à Yopougon, bientôt la fin du cauchemar ?

Le pont de fortune qui
risque de faire des victimes si rien n’est fait
(Ph : S.K)

Photo Sériba Koné
Par Sériba Koné | Connectionivoirienne.net
Après les évènements douloureux de la crise postélectorale, la commune de Yopougon est en chantier. C’est ce qui saute aux yeux, vu les travaux entrepris par différentes sociétés de réhabilitation des voiries à travers les différents quartiers.
Les habitants de la commune de Yopougon ont dû se rendre à l’évidence dès la fin de la crise postélectorale des nombreuses déviations des voies principales de leur quartier, suite à des travaux. Les nids de poules, certaines voies coupées par endroit par des eaux de ruissellement, seront bientôt un vieux souvenir. C’est le nouveau visage que donne Yopougon, commune dortoir, appelée aussi Poy « la joie », pour ses nombreux maquis et ses rues des princesses ainsi et des princes. Les nouvelles autorités gouvernementales en ont décidé ainsi.
Le cauchemar tend vers la fin
Samedi 16 juillet 2011, notre équipe de reportage décide de faire le tour de la commune de Yopougon en visitant les voies difficilement praticables depuis plus de dix ans. Cap sur la voie allant du cinéma Saguidiba en passant par le service technique de la mairie pour se retrouver au carrefour de la pharmacie Akadjoba vers la Sideci. Différents panneaux indiquent qu’il y a des travaux en cours. Pas de passage. Jusqu’au niveau du cinéma, un grand panneau à droite indique le nom de la société qui a entrepris les travaux sur le collecteur secondaire d’eaux usées (petit pont en face du service technique de la Mairie, ndlr).
En effet, pendant plus d’une dizaine d’années, le sable et les ordures de toute sorte avaient complètement fini par boucher la voie d’écoulement du pont. Conséquence, à chaque grande pluie, les inondations rendaient impraticables les voies de ce secteur. Notre chauffeur, Bernard K. Yao, habitant de la commune, en sait beaucoup sur les difficultés causées aux usagers. « C’est un secteur qui a causé beaucoup de problèmes aux usagers de la route en son temps», se souvient-il. Le chef de chantier refuse de décliner son identité, pour des raisons protocolaires (écrire à son patron avant qu’il ne se prononce sur le sujet). Qu’à cela ne tienne. Les employés, plus d’une dizaine bravent la fine pluie qui tombe ce jour-là. Coups de brouettes de béton par-ci, les ferronniers appelés à poser des barres de fer sous le contrôle et la vigilance du chef chantier, par-là. On sent chacun très occupé. Et pour cause ! Le délai d’exécution est de 6 mois, inscrit sur le panneau. Le financement est de la Banque mondiale, avec le ministre des Infrastructures économiques comme maître d’ouvrage, le Puir (Programme d’urgence des infrastructures routières) et l’Ageroute comme maitres d’ouvrage délégués. Les travaux très avancés indiquent que le délai de six mois peut être respecté.
Niangon-nord à droite et à gauche, il faut aller vite
Par contre, de la voie allant du cinéma Saguidiba au palais de justice de Yopougon, la voirie souffre des nombreux nids de poule, les véhicules (Gbakas, taxis communaux, véhicules personnels etc.) roulent tous, à une allure très modérée. Du palais de justice au carrefour de l’église Saint-Pierre de Niangon, en passant par le carrefour de la pharmacie Akadjoba, la voie a déjà fière allure. Les travaux sont terminés. Quelques engins stationnés un peu plus en hauteur vers le palais de justice attestent qu’ils sont dans l’attente de la reprise des travaux sur d’autres voies. Sûrement, pour celles qui relient le carrefour allant de l’église ci-dessus citée, vers la station Texaco et de cette même église en passant par le terminus de bus 27 de Niangon-sud à gauche. Un véritable parcours du combattant. Des voies en très mauvais états sur lesquelles les usagers des véhicules « pataugent », avec leurs engins, dans des eaux stagnantes, conséquence des nids de poules qui sont devenus de véritables puits à ciel ouvert, en cette saison pluvieuse. Dans le secteur de la station Texaco qui passe par la pharmacie Léa, jusqu’au terminus des bus 44, jusqu’à la base Cie des travaux sont aussi en cours. De cet endroit au carrefour communément appelé Pétro-Ivoire, nous retrouvons l’une des voies dangereuses, toute aussi dégradée qui attend d’être remise en état. De là, à l’école Aimé Césaire, non loin de la Pmi jusqu’au quartier Sogefiha en passant par le « magasin », la voie est remblayée. Les travaux sont donc en cours. Comme on le voit, les différentes voies de la commune aux 52 sous-quartiers sont en plein chantier. Rendez-vous dans six mois, pour voir le vrai visage de la voirie à Yopougon. Pour le bonheur des usagers, fonctionnaires, agents de l’Etat etc.
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Encadré 1
Fonctionnaires et travailleurs dans les bouchons
En raison de la situation sociopolitique délicate, au sortir de la guerre, les horaires de travail ont été exceptionnellement réaménagés, passant de 07H30- à 12h30’ et 13h30 à 16h30’. « Le travail commence à 7h30 et prend fin à 16h30, avec une pause d’une heure entre 12h30 et 13h30 », a précisé Gnamien Konan. Pour le ministre de la Fonction publique et de l’Emploi, qui expliquait cette nouvelle mesure, après la chute de Gbgabo en avril 2011, il s’agit d’améliorer la productivité. Cette décision n’a pas pris en compte la réhabilitation des voies inter quartiers à Yopougon et sur l’autoroute au niveau de la forêt du Banco où les embouteillages sont fréquents. Elèves et autres travailleurs qui, conscients de la situation ont aménagé leurs horaires de réveil. Doit-on les sanctionner pour ce qu’ils n’ont pas créé ? Quand on se souvient qu’il arrive des jours où ils rentrent à 22h voire minuit chez eux quand l’autoroute est complètement coupée par les fortes pluies.
Sériba K
Encadré 2
La voie reliant la zone industrielle de Yopougon oubliée ?
La voie allant du collège moderne de Yopougon-Andokoi, en passant le 23ème arrondissement de Yopougon jusqu’au carrefour de la zone industrielle serait-elle oubliée ? La question mérite d’être posée. En effet, les collecteurs secondaires d’eau usée non loin de la Coopec et celui en face du marché de Yopougon-Andokoi, non loin du 23ème arrondissement, créent des désagréments aux véhicules. Aucune pancarte d’avertissement n’est visible. Les mastodontes qui sortent ou rentrent de cette zone, obstruent carrément la route.
S. Koné

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