Côte-d’Ivoire: Libre opinion sur la Crise et la Commission dialogue vérité et réconciliation

Charles Konan Banny

Daigré Gbalé Hyacinthe, Président de l’O.A.D.H

« Pourquoi Charles Konan Banny ne doit pas échouer »

-Soro Guillaume est un grand bosseur

1-sur l’Organisation Africaine des Droits de l’Homme

L’organisation africaine des droits de l’homme en abrégé O.A.D.H est une institution panafricaine de droit ivoirien qui a pour objectifs, la défense, la promotion, et la protection des droits humains d’une manière générale et Plus spécifiquement la protection des défenseurs des droits humains. A ce titre, nous faisons partie de la plateforme-SAPPDDHA- Synergie d’Action pour la Professionnalisation et la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme en Afrique qui regroupe 15 pays africains. En outre, nous sommes en cote d’ivoire responsable du Mécanisme National de Protection des Défenseur des droits humains-le MNPROD-qui est le représentant local du Mécanisme Africain de Protection des Défenseurs des droits de l’Homme –le MAPROD- né lors du premier Forum Africain des Défenseurs des droits de l’Homme qui s’est tenu à OUAGADOUGOU au BURKINA FASO le 10 aout 2011 .En tant qu’acteur de la société civile ;nous voudrions apporter à la connaissance du peuple ivoiriens ces propos divers.

2-sur la période de crise

Comme tout ivoirien nous l’avons vécue difficilement .Il n’y a pas d’autres mots pour l’exprimer. Nous présentons nos condoléance à tous les ivoiriens car il n’ya aucune famille qui n’est été endeuillée pendant cette triste période. Nous voudrions saluer l’avènement pour la première fois dans notre pays d’un ministère plein chargé des droits de l’homme et des libertés publiques. Nous esperons que cela servira à améliorer la situation des droits humains en Côte d’ivoire.

3-sur la commission Dialogue Vérité et réconciliation

La commission Dialogue, vérité et réconciliation répond à un besoin de la part du Président de la République de rapprochement et de fraternisation des ivoiriens après toute cette période de crise. Elle signifie la vie, la vie qui doit reprendre et continuer d’être préserver dans l’union pour la grandeur de notre peuple même si la méthodologie d’installation de cette commission semble un peu complexe à saisir. Peut être en la matière les Autorités ivoiriennes veulent innover. Ce qui n’est pas mauvais en soit. Cependant les démarches constantes en la matière dans les différents pays ayant utilisé une commission avec de tels objectifs post crise est constante. Je voudrais relever certains éléments qui me semblent importants pour exemple :

La commission vérité et réconciliation en Afrique du sud a vu le jour par une loi de juin 1995 (promotion of national unity and réconciliation act).

Pour le Burundi c’est la loi no 1/018 DU 27 DECEMBRE 2004 portant mission ; composition, organisation et fonctionnent de la commission nationale pour la vérité et la réconciliation.

Quant à la RDC, la commission prend son existence dans la loi no 04/018 DU 30 juillet 2004 portant organisation, attribution et fonctionnement de la commission vérité et réconciliation et les articles 16 et 17 de cette loi permet à la commission d’adopter un règlement intérieur qui explique et complète la loi organique.

Ce règlement intérieur affirme la nature juridique de la commission vérité et réconciliation, sa mission, ses objectifs ses attributions et sa compétence. En outre le règlement informe sur le statut des membres de la commission, leur immunité et les incompatibilités qui les frappent. Le règlement intérieur définit également ses organes ; la procédure devant la commission c’est-à-dire comment la saisir comment enregistrer les plaintes si elles sont collectives ou individuelles…..Voilà autant de préoccupations urgentes auxquelles il faut à mon sens répondre in liminé litis relativement à la commission dialogue, vérité et réconciliation en Côte d’Ivoire. Or il me semble je peux me tromper ; qu’elle connaît déjà ses responsables sans qu’elle-même n’est un statut juridique bien déterminé au départ. Cela vient d’être réparé par l’ordonnance prise ces jours-ci ; et nous attendons de la lire pour en savoir d’avantage.

4-sur le statut de la commission Dialogue Vérité et réconciliation

La commission doit être une véritable institution de la république, comme les autres institutions que nous connaissons avec une certaine autonomie d’action et une indépendance financière à même de lui permettre de remplir convenablement sa mission.

Elle doit jouir du prestige de ce statut pour mener à bien son mandat en lui donnant tout le temps d’élaguer les rancœurs et de panser les blessures même si c’est difficile.

Il faut éviter les écueils des commissions ad’ hoc genre forum de réconciliation dont nous avons vu les limites.

7-sur la démarche objective pour la commission

Bon nombres de personnes confondent le processus de réconciliation avec l’exonération de toute action judiciaire. Ce qui est totalement différent eu égard aux actes graves commis. LE Premier Ministre Mr BANNI l’a déjà expliqué mais la pédagogie répétitive exige que l’on revienne là –dessus.

La Justice doit faire son travail ; la commission n’est pas une instance juridictionnelle ni amnistiante. Les actes commis de nature graves et attentatoires aux droits humains doivent faire l’objet de poursuite de la part des victimes de sortes que les accusés soient attraits devant les juridictions et les victimaires condamnés.

Le pardon et la justice sont deux modalités à travers lesquelles peut se faire la réconciliation après un conflit. Pendant que la première vise à absoudre les bourreaux de leurs crimes et à exprimer de l’empathie à leur égard pour avancer vers la sociabilité ; la deuxième quant à elle milite pour la responsabilité et la sanction des crimes passés.

Cependant, et c’est mon sentiment personnel, la réconciliation exige certaines réalités objectives qu’il faut avoir le courage d’exprimer. L’on ne peut mettre en place une réconciliation dans une société qui ne se sent pas en sécurité et dont les besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits. En effet on ne peut demander à des personnes qui vivent dans l’insécurité et dans le besoin d’aspirer à une réconciliation. Sur ce point nous sommes d’avis avec Abraham Maslow qui affirme que les besoins physiologiques et de sécurité sont les premiers besoins à satisfaire dans l’échelle des besoins.

C’est pourquoi les Autorités ne doivent lésiner sur aucun moyen pour leur satisfaction.

C’est le secret de toute réconciliation.

5-sur notre contribution à la commission

Nous apportons déjà notre contribution par les différentes réflexions que nous partageons et les actions que nous menons sur le terrain. Cela dit tout ivoirien digne est prêt à apporter sa pierre à l’édification de la stabilité et du développement du navire ivoire dont le moteur de propulsion premier est sans contexte la réussite du processus de réconciliation.

6-sur notre message à l’endroit des ivoiriens

D’abord nous voudrions nous adresser à l’endroit du Président de la République il n’a pas le droit d’échouer. Il est condamné à réussir. Ce pouvoir il le voulait absolument pour transformer la Côte d’Ivoire. Il l’a maintenant et toutes les masses populaires sans distinction aucune ont les yeux rivés vers lui. Les ivoiriens ne lui pardonneraient jamais un échec. La démarche part du processus de réconciliation qui est en cours et qui doit pouvoir restaurer la confiance et surtout la sécurité des populations et des biens.

Ensuite au Premier Ministre : nous voudrions faire une confidence. Quand il fut élu à l’époque secrétaire général de la FESCI en 1994 nous avons eu le privilège de le voir passer quelques temps dans notre chambre d’étudiant à la cité de yopougon au bloc 27 portes 246. C’était un responsable estudiantin qui ne dormait quasiment pas. Toujours éveillé en train de réfléchir et surtout d’écrire des résolutions et/des tracs pour recentrer et/ ou orienter la lutte pour le succès final de nos revendications corporatistes. Nous pensons que s’il l’a fait pour une association estudiantine déjà à l’époque en y mettant toute son énergie qu’aura t –il à faire pour la cote d’ivoire ? Si non S’investir d’avantage en y mettant toute sa foie et son génie car il s’agit de l’avenir de tout un peuple. Nous ne pouvons que lui souhaiter bon vent.

En outre nous voudrions nous adresser particulièrement au Premier Ministre Banny. Sa tâche est immense .la réconciliation des ivoiriens dont la nation lui confié la tache à travers le Président de la République est une démarche historique porteuse d’espoir. Elle doit viser le long terme. L’intérêt de la Côte d’Ivoire exige d’éliminer définitivement tous les facteurs d’exclusion.

La réconciliation nécessite d’abord le dialogue qui exclut la violence pour lui préférer la raison. Ensuite, la décision même de dialoguer indique que l’on a refusé le recours à la force ou à l’intimidation ; Le dialogue interdit de décider du vrai pour les autres. Enfin, le dialogue récuse la figure archaïque du maître de vérité. Telle est la démarche pour nous pour le rapprochement des âmes fêlées par la crise. Et nous pensons que le Premier Ministre Banny pour mener à bien ce dur labeur doit agir avec tact et habilité.

Enfin aux ivoiriens nous voudrons exprimer notre compassion. La réconciliation nationale exige la solidarité envers toutes les victimes. En effet les traumatisées par les effets de la crise ont besoin d’être prises en charge pour reprendre leur place et participer à la construction de la société et ne peuvent être exclues. Nous faisons aussi confiance aux ivoiriens. Nous devons nous pardonner .Pardonner ne veut pas dire oublier, ni excuser ni absoudre. A l’inverse de la vengeance qui alimente la haine, le pardon nous délivre d’elle. Finalement comme le dit l’écrivain guillaume MUSSO dans parce que je t’aime ; « Pardonner est la chose la plus difficile au monde, en tout cas qui requiert le plus de force ». Malgré le dur chemin à emprunter, nous devons pardonner Pour nous libérer du passé et avoir enfin la possibilité de mener une vie normale. D’un même regard soutenu par un même élan d’action, nous sommes condamner à réussir le vivre ensemble pour bâtir le présent, héritage des générations futures.

Daigré Gbalé Hyacinthe, Président de l’organisation Africaine des Droits de l’Homme –OA.D.H- Oadh_ci@yahoo.fr 06991632 / 03815262

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