Affaire “Faire simplement pomper” Les leçons de Morou Ouattara à Lmp

Dans une interview à l’Intelligent d’Abidjan

parue le vendredi 22 juillet 2011, le commandant de zone de Bouna, a donné les raisons qui l’ont motivé à faire ‘‘pomper’’ Affi N’Guessan dans sa cellule. A travers cet entretien, Morou donne de véritables leçons de respect des droits de l’Homme aux tenants de l’ancien régime. Morou Ouattara a rendu visite à Affi N’Guessan et à ses co-détenus, notamment Diabaté Bê et Michel Gbagbo dans leur cellule à Bouna. Le com’zone les a fait ‘‘pomper’’. Il le reconnaît et n’éprouve aucun regret, ni de remords pour avoir adopté une telle attitude à l’égard des proches de Gbagbo. Les partisans de l’ancien pouvoir ont commis des massacres. Au lieu d’appliquer la loi du Talion, stipulant qu’‘‘œil pour œil, dent pour dent’’, le commandant des Frci qui a participé à la capture de Gbagbo le 11 avril, est allé tout simplement demander à Affi N’Guessan et à ses voisins de la Prison de Bouna de faire des exercices physiques. Si les forces pro-Gbagbo agissaient ainsi, et se contentaient de faire pomper l’ex-pilote du président Houphouët-Boigny, le colonel Dosso, ne serait pas mort aujourd’hui. Si Dogbo Blé et ses hommes s’étaient contenté de faire pomper le directeur général de la Sifca, Yves Lambelin, celui-ci serait aujourd’hui, auprès de son épouse et de ses enfants. Si on avait fait ‘‘pomper’’ les femmes tuées à Abobo le 3 mars 2011, elles seraient aujourd’hui en train d’exercer leurs activités. Si les 3000 morts de la crise postélectorale avaient été soumis à des ‘‘pompes’’ par Lmp, ils seraient aujourd’hui, en train d’apporter leur pierre à la réconciliation et à la reconstruction post-crise. Mais, les refondateurs ont préféré leur ôter la vie. Et ces tueries n’ont pas empêché la chute de leur mentor Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011. Les ‘‘pompes’’ de Morou Ouattara préservent au moins la vie de ces ex-barons de LMP. Cette leçon de Bouna est à retenir et doit faire école. Car la vie est sacrée. Le premier droit de l’homme c’est le respect de la vie, le droit de la vie. Faire pomper n’est pas à conseiller. Certes, mais entre faire tuer et faire pomper, le choix à faire, est très clair.

Touré Abdoulaye
L’Intelligent d’Abidjan

Accusé d’avoir fait subir de mauvais traitement aux personnalités Lmp /Morou Ouattara : « Ce que j’ai fait à Affi et aux autres est normal »

En marge du Conseil du gouvernement qui s’est tenu le mardi 19 juillet 2011 à Yamoussoukro, l’IA s’est entretenu avec le commandant de zone de Bouna Morou Ouattara. De sa visite à Affi N’Guessan à la récente sortie de Blé Goudé en passant par les menaces des militaires pro-Gbagbo en exil contre le pouvoir de Ouattara , le chef de la compagnie Attenguié a passé tous les points au peigne fin avec le quotidien dont vous avez rêvé. Entretien.

Commandant, il y a une image qui circule depuis quelques jours si le web dans laquelle on vous aperçoit en train de faire pomper Affi N’Guessan et autres proches de Gbagbo. D’aucun disent que vous avez humilié et inflige un mauvais traitement à l’ex-premier ministre et a ses codétenus. Que répondez-vous ?

Moi je n’ai pas de réponse à leur donner. Ceux qui pensent que j’ai mal agi en allant interroger Affi et ses co-detenus dans leur cellule, c’est leur problème. Affi N’Guessan et ses collègues ont fait tuer des gens. Ils ont fait anéantir des familles. Aujourd’hui, des enfants sont devenus orphelins de père et de mère. Des femmes sont devenues veuves. Des personnes n’ont plus de familles à cause de leur sale politique et leur sale guerre. Je suis allé simplement leur rendre visite pour m’enquérir de leur situation. Ils sont en prison dans ma zone. J’ai le plein droit de leur rendre visite pour voir comment ils y vivent. Je ne leur ai pas fait subi de mauvais traitement. Je leur ai demandé de faire un peu de sport pour dégraisser et retrouver une bonne santé. C’est normal ce que j’ai fait. Est-ce quelqu’un m’a vu en train de chicoter ou porter main à Affi N’Guessan. Je n’ai porté main à personne. Ce n’est pas à moi de les juger ou leur faire du mal. Ce n’est pas mon rôle . Moi, mon rôle c’est de veiller sur leur santé et assurer leur sécurité. Je ne l’ai pas même pas insulté. Vous pouvez aller les interroger. C’est normal qu’un homme fasse un peu de sport au moins 5 à 10 pompes par jour pour retrouver sa forme. Il y a quel mal à cela. Les gens font circuler cette image sur le web pour faire croire que le commandant Morou. fait subir de mauvais traitement aux prisonniers. Je ne suis pas là pour ça moi. Ce sont des prisonniers politiques, ils doivent répondre de leurs actes. Ceux qui portent des accusations gratuites contre moi, ça n’engage qu’eux et leur conscience. Moi je suis conscient de ce que j’ai fait. Et si demain je retourne dans leur cellule, je vais leur faire des pompes pour qu’ils retrouvent la santé.

Le président de la République Alassane Ouattara s’est mis au travail et est en train d’œuvrer à l’instauration de l’ordre public dans tout le pays. Mais il y a des militaires en exil notamment au Ghana qui menacent et envisagent de lancer un assaut contre le pouvoir. Quel commentaire ?

Ce que moi commandant Morou je peux dire aux ivoiriens, c’est de rester calme et de rester tranquille. Il n’y aura rien. Il n’ y a pas de militaires en exil. Les vrais militaires c’est nous qui sommes en Côte d’Ivoire. Les vrais commandants c’est le commandant Morou. Ça s’arrête là. Nous n’avons pas peur de ceux qui sont en exil et on n’aura jamais peur d’eux. S’ils étaient garçon ou s’ils étaient vraiment des hommes, ils n’allaient pas sortir du pays. Ils avaient toute sorte d’armes. Mais pourquoi sont-ils allés en exil ? C’est parce qu’ils n’ont pas confiance en eux-mêmes. C’est parce qu’ils commettaient des actes injustes. Nous n’avions pas les armes lourdes dont ils disposaient. Mais avec la force, la confiance et notre puissance de frappe, nous avons libéré le pays. Leur menace ne m’inquiète pas. Que les ivoiriens écoutent attentivement ce que je leur dit. Ils n’ont qu’à garder le calme. Je leur demande de travailler sans crainte. Il n’y aura rien. Il revient que des pays comme l’Angola et le Ghana veulent leur porter main forte pour déstabiliser le regime Ouattara . Ils n’ont qu’à compter sur tous les pays. Et puis l’Angola n’est pas un pays frontalier à la Côte d’Ivoire. Certes, le Ghana fait frontière avec nous. Mais le Ghana nous connait. Nous ne sommes pas contre les ghanéens. Ceux-ci sont nos frères. Le Ghana ne va jamais aider des gens à venir déstabiliser ce pouvoir. C’est un pouvoir de Dieu. C’est Dieu qui nous a envoyé le président Ouattara pour venir diriger les ivoiriens et les protéger contre la violence. Ceux qui commettaient la violence ont quitté le pouvoir. Si nous étions violents, le jour où commandant Vetcho et moi avons arrêté Gbagbo, on pouvait le buter et mentir que c’est une erreur. On ne l’a pas fait. On a écouté les conseils du président de la République qui nous a dit ‘‘Ne tuez personne. Arrêtez les et nous allons les conduire devant les tribunaux qui va les juger’’. Il y a eu beaucoup de coup d’Etat dans le monde où on a tué le président sortant et ses proches . Nous n’avons pas agi de la sorte. On a arrêté Gbagbo, sa famille et ses proches pour les conduire au Golf.

Pourtant Blé Goudé le leader des jeunes patriotes a déclaré que les partisans de Gbagbo sont toujours traqués par les Frci.

Blé Goudé, c’est un malheureux. Quand on se dit courageux, on vient au pays pour parler. On ne reste pas à l’étranger pour dire de n’importe quoi. Lui il criait à la victoire dans des stades comme le Champroux avec les Philippe Mangou. Il a oublié cela. Moi je n’ai pas honte de le dire. Blé Goudé et les autres ne sont pas des hommes, des garçons. Ce sont des malheureux. Ils ont voulu anéantir la Côte d’Ivoire. Mais Dieu avait sa main sur la Côte d’Ivoire. Ils n’ont pu assouvir leur dessein. Et ils ne pourront jamais le faire. C’est pourquoi Blé Goudé reste loin du pays pour parler. Il y a un mandat d’arrêt contre lui. Il sera arrêté. Et il répondra de ses actes. Il va répondre de toutes les exactions qu’il a commises depuis le 4 novembre 2004. Eux tous vont répondre de leurs actes. Ils ne peuvent pas tuer les ivoiriens et puis aller aujourd’hui dans un autre pays pour faire la grande gueule. Ils ont anéanti la Côte d’Ivoire. Ils ont tué des ivoiriens. Ils ont rendu des ivoiriens malheureux, pauvres. Ils ont fait des ivoiriens des orphelins, des veuves. Mais tous ces orphelins et veuves n’ont pas de force. Leur Force, c’est Dieu. Tout ce qu’on raconte aujourd’hui notamment les vols, les petites querelles prendront fin. C’est comme du café. Lorsque le café sort du feu, il est chaud. Mais ça se refroidit au fur et à mesure que tu le bois. Le pays retrouvera sa tranquillité, une paix durable. Le pouvoir de Ouattara n’est pas un pouvoir venir faire des règlements de compte. Il est venu plutôt pour prôner le pardon et la réconciliation des ivoiriens. Nous avons oublié le passé. Nous-mêmes avons dit à nos amis de pardonner aux gendarmes et aux policiers. Moi je suis contre le fait qu’un des mes éléments s’en prend à des gendarmes ou des policiers. Tout le monde peut commettre des erreurs. Ils se sont trompés, mais ils sont revenus reprendre le travail. Ceux qui sont soit disant en exil, c’est leur problème. Ils n’ont qu’à retourner au pays s’ils ne se reprochent rien. Mais s’ils savent qu’ils ont commis des crimes, ils doivent rester là où ils sont. Tôt ou tard ils répondront de leurs actes lls ne vont pas nous pousser à faire des bêtises. Jamais. Nous n’allons pas tuer quelqu’un encore moins faire des règlements de compte. Notre rôle c’est de défendre et de protéger les ivoiriens. Nous demandons aux ivoiriens de vaquer à leurs occupations. Qu’ils vivent comme avant.

Des proches d’Ibrahim Coulibaly ont déclaré récemment qu’il n’a pas été tué, mais plutôt assassiné par les Frci. Ils ont saisi la Cour pénale internationale à cet effet. Que répondez-vous à cela ?

Je reprends la question. Je leur demande de réveiller IB pour lui poser ces questions suivantes. Qui a ouvert les portes de la Maca ? Qui est responsable des pillages auxquelles nous assistons ? Vous pensez que ce sont les Frci ? Non, ce sont les éléments d’Ibrahim Coulibaly qui l’ont fait. Quand on rentrait à Abidjan, la libération des prisonniers de la Maca n’était pas dans notre programme. Parce qu’à la Maca étaient détenus des criminels et des voleurs. Il n’est pas bon de libérer des prisonniers, des criminels pour exposer les populations. IB l’a fait. Maintenant qu’il est mort, regardez ce que les gens sont en train de faire. Ils se déguisent en treillis Frci pour voler. Nous, nous sommes en train de travailler. Très bientôt tous ces prisonniers vont retourner à la Maca. Je demande aux ivoiriens d’être patients. Le ministre de la justice est en train de réhabiliter la Maca. Bientôt, tous ces prisonniers vont y retourner. La police et la gendarmerie vont se mettre en branle. Ils seront tous pris dans nos filets. Qu’est ce que IB voulait ? Qui était IB ? Je ne les jamais respecté et considéré. Je ne le connais pas. Je m’en fous de lui. Je respecte celui qui respecte son prochain et les ivoiriens. Et non celui qui se foute des gens. Est-ce que vous avez vu IB en Côte d’Ivoire depuis le déclenchement de cette rébellion ? IB a fait tuer plus de 2000 personnes depuis le 21 juin 2003 à Korhogo, à Bouaké en s’appuyant sur les Kass et autres. Il voulait même assassiner le premier ministre et le président de la République. IB travaillait avec Gbagbo et les Dogbo Blé. Ceux-ci lui avaient même fournit des armes pour nous combattre, pour combattre le pouvoir d’alassane Ouattara. Qui l’a tué ? Il s’est tué lui-même. Ceux qui parlent là, qu’ils donnent le nom de celui qui a tué IB . Quand on ne veut pas se mettre au service d’un pays, c’est comme cela qu’on finit toujours. Il y avait 14 candidats. Pourquoi il ne s’est pas porté quinzième candidat ? IB voulait une transition de deux ans. Est-ce que vous savez cela ? Leur contrat c’était faire une transition de deux ans en éliminant le président de la République, le premier ministre et bien d’autres personnalités dont je tais les noms. On ne peut pas sortir dans magnan et retomber encore dedans. Pendant que nous cherchons à arranger, lui il cherchait à gâter. Et il a vraiment gâté au regard de ce que les jeunes sont en train de commettre à Abidjan. Ce sont les pillages, les vols et les braquages. Ils font tout ceci en se réclamant des Frci. Chacun prend un véhicule et marque Frci dessus. Tout ceci finira très bientôt. On veut vivre en paix. Les ivoiriens veulent vivre en paix et ensemble. Il n’y a pas d’ivoirien du Nord, du Sud, de l’est, de l’Ouest et du centre. Nous sommes tous les mêmes. Nous sommes tous des ivoiriens, des enfants de la Côte d’Ivoire, des fils d’Houphouet Boigny. Houphouet Boigny n’a jamais fait de distinction d’ethnie, ni de région et encore moins de religion. C’est le même chemin que le président Alassane Ouattara, le premier ministre et le gouvernement sont en train de suivre. Ils n’ont pas d’ennemi. Ils n’ont que des amis et des frères. Qu’ils soient ivoiriens ou étrangers.

Réalisée par Touré Abdoulaye, envoyé spécial

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