Charles Blé Goudé accuse Alassane Ouattara de faire régner la terreur
Par RFI
Interviewé pour la première fois depuis qu’il est entré en clandestinité, l’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, accuse, sur RFI, le président Alassane Ouattara d’instaurer un régime dictatorial en Côte d’Ivoire. L’ex-chef des « Jeunes Patriotes » se dit prêt à comparaître devant la justice ivoirienne mais aux côtés de ceux qui l’accusent.
Par Marie Normand
A la Une : Réactions à l’interview de Charles Blé Goudé sur RFI
L’ancien leader des Jeunes Patriotes de Laurent Gbagbo réagissait au mandat d’arrêt international lancé contre lui. La plupart des journaux ivoiriens consacrent leur Une ce mardi à cet entretien diffusé dès hier, en partie, sur notre antenne. Pour Le Patriote , c’est un Charles Blé Goudé « fugitif et toujours arrogant », qui s’est exprimé. Le journal juge que « le bourreau d’hier se fait passer pour la victime », dans des propos « inutilement provocateurs ».
L’Inter et Soir Info reviennent sur les conditions posées par cette « figure de proue du régime échu de Laurent Gbagbo » pour comparaitre devant un tribunal ivoirien. A savoir le jugement, à ses côtés, du président Alassane Ouattara et du Premier ministre Guillaume Soro. Des conditions qui prouvent, estime Le Nouveau Réveil , que « Blé Goudé est devenu fou ». L’Intelligent publie lui aussi un large extrait de cette interview.
Une interview avec laquelle, pense le journal abidjanais, Charles Blé Goudé s’est tiré une balle dans le pied. « On le donnait pour mort. On ne savait [pas] où il se trouvait exactement. (…)S’il s’était tu (…), le pouvoir l’aurait peut-être laissé tranquille. Mais en donnant de la voix et en se faisant repérer, Blé Goudé donne du grain à moudre aux radicaux du camp Ouattara ».
Blé Goudé au Ghana ?
La presse ivoirienne s’interroge: où est Charles Blé Goudé ? Le Ghana semble être retenu par la plupart des journaux ivoiriens comme le pays d’exil le plus probable. Le journal Le Jour promet même en Une de révéler où l’ancien ministre a établi son QG.
Mais pour Le Pays , au Burkina Faso, la vraie question est ailleurs : « La question étant de savoir si les pays qui accueillent ces exilés politiques accepteront de les livrer à la justice ivoirienne ». « Cette question a toute son importance au regard de la non-application apparente par bon nombre de pays, de l’interdiction de voyager prise par l’ONU et l’Union européenne ».
Si cette sanction avait été effectivement appliquée, Blé Goudé et d’autres n’auraient pas pu fuir la Côte d’Ivoire. « Des considérations humanitaires ont peut-être prévalu à leur accueil dans les pays où ils cherchaient asile, poursuit Le Pays, mais le constat est [le même]: une sanction internationale n’a pas été appliquée ».
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