A moins qu’il n’imite Koulibaly Mamadou, Sylvain Miaka Oureto, devrait hériter des commandes au Front populaire ivoirien. En qualité de secrétaire général du parti, c’est à lui que reviendrait de prendre la direction du parti. Un travail immense l’attendrait : maintenir le parti…en vie, remobiliser les troupes pour espérer affronter les législatives. Cela n’a rien d’une évidence. De nombreux militants restent terrés dans leurs maisons quand d’autres sont carrément en exil. Avec l’appui de Miaka, Koulibaly Mamadou s’était attelé à inciter les militants à vaincre la peur et à sortir des « cachettes ». Il serait extrêmement peu probable au député de Buyo d’échapper à ce sort : celui qui consisterait à reprendre en main le Fpi. Car si par extraordinaire, des personnes arrivaient à faire changer d’avis à Koulibaly, il n’envisage pas de reprendre les commandes. Il se mettrait purement et simplement en congé. En fait, Koulibaly n’a plus vraiment la tête au Fpi.
K.C.
Soir Info
Front populaire ivoirien : Koulibaly va claquer la porte
Soir Info
Il entend créer son parti politique
L’information n’a rien d’officiel. Mais, elle n’en demeure pas moins sérieuse et pourrait constituer un séisme politique : Koulibaly Mamadou en passe de claquer la porte au Front populaire ivoirien. L’universitaire- qui a assuré jusqu’ici l’intérim de Pascal Affi N’Guessan, président du parti, en détention à Bouna- en a par-dessus la tête des critiques virulentes et des allusions de traîtrise qui visent sa personne. « C’est décidé, il part », nous lâchait hier soir, un fidèle, un tantinet décontenancé. Assez d’être le punching-ball de personnes qui « travaillent à le déstabiliser et qui apprécient modérément ses critiques contre son parti ». « Il veut se donner la liberté de répondre à ceux qui l’attaquent », explique le proche du 3e vice-président du Fpi. Koulibaly serait- au fond- animé de ce sentiment qui est celui de personnes qui estiment être récompensées de la pire des façons : « Il s’évertue à remettre ce parti sur pied qu’il est attaqué de toutes parts. Ouvertement comme de façon voilée ». Au président de l’Assemblée nationale, il est reproché des critiques d’une rare dureté contre sa propre formation politique. Il avait dans une récente interview à Jeune Afrique trouvé que son parti avait « réalisé une très mauvaise campagne électorale, mal organisée » ou encore que « certains cadres n’avaient pas travaillé (et) avaient détourné de l’argent pour acheter notamment des véhicules ». Koulibaly estime qu’il faut bien parler de « choses qui nous ont conduits là où nous sommes et éviter de donner dans la condescendance ».
Les réactions de désapprobation ont fusé sur la toile contre un Koulibaly Mamadou « vendu » ou « traître ». A cela venaient s’ajouter, hier, une série d’articles mi-flatteurs, mi-salés avec une nette tendance pour le second, parus dans les journaux « bleus » (désignation des parutions proches de Laurent Gbagbo). Koulibaly Mamadou se surprend d’être autant « accablé ». Il croit intimement que le parti peine à se détacher de ce qui a pu conduire à sa déroute : l’éloignement de la ligne originelle, le refus de l’introspection.
« Je l’ai vu meurtri et profondément affligé », concède un de ses lieutenants qui a brièvement rencontré, hier en début de soirée, Koulibaly.
Le député de Koumassi- sauf revirement- devrait arrêter sa marche avec les camarades du Fpi et jeter les bases de ce qui sera sa formation politique. « Ce sera dans les semaines à venir », apprend-on. Un parti de gauche ? « Naturellement ». Il devrait partir avec des camarades qui ont « une même vision » que lui et qui espèrent « travailler autrement ».
Kisselminan COULIBALY
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