Les caciques FPI préparent un coup contre Koulibaly (Le Nouveau Réveil)

Le Nouveau Réveil

Président par intérim du FPI, secrétaire général par intérim du CNRD…, le président de l`Assemblée Nationale, Koulibaly Mamadou, était déjà dans les habits du nouveau meneur des refondateurs. Du moins jusqu`à ce que ces allures de colombe qui exprime une autocritique de l`ex-parti au pouvoir ne soient rattrapées et attaquées par les radicaux qui sommeillaient. Leur réplique dans les colonnes de “Notre Voie” et “Le nouveau Courrier” d`hier, n`annonce rien d`autre qu`une rupture (d`idées) entre les deux écoles.
Au contraire du PDCI-RDA et du RHDP, les militants du FPI ne grognent pas, ils poussent déjà leur président intérimaire vers la porte de sortie. Pour la simple raison qu`il a, une fois de plus, osé diagnostiquer la suffisance, l`arrogance, l`amateurisme, la violence inutile qui ont perdu le FPI, LMP et leur champion Gbagbo. Koulibaly n`est visiblement pas sur la même longueur d`onde que ses camarades du camp Gbagbo qui n`ont de culture politique que l`irréalisme et la déification d`un être passé maître dans la manipulation des faibles d`esprit. Koulibaly ne sera sans doute jamais au même diapason que ceux qui croient dur comme fer que le FPI, c`est seuls Gbagbo et la Côte d`Ivoire, c`est seul Gbagbo au pouvoir. Que ce soit sur RFI, dans Notre Voie, dans Jeune Afrique, sur ONUCI-FM… Mamadou Koulibaly est constant dans son analyse de la débâcle du FPI, notamment, la gestion approximative de la société ivoirienne ces dernières années ; la mauvaise campagne pour la présidentielle menée par le FPI ; l`entêtement de Gbagbo à rester au pouvoir ; l`arrogance et le discours enflammé des partisans de Gbagbo. C`est cette autocritique qui a provoqué le courroux de ses camarades du FPI qui le conspuent pratiquement dans les colonnes de “Notre Voie” et “Le nouveau Courrier”, à travers des articles et correspondances signés de plusieurs noms. Ainsi, Dans “Notre Voie”, Mme Kouassi Aya Madeleine, pour qui force est de reconnaitre que la coalition bleue est en déconfiture et qu`il faudra la reconstruire pour en faire un grand mouvement de grande capacité, ” il faut envoyer des signaux forts de résistance à ces nombreux militants, patriotes et sympathisants qui sont pourchassés comme des rats. D`autres sont en exil forcé. L`insécurité est grandissante “. Pour Djanwé Honorat, ” le FPI a été à l`avant-garde du combat pour mettre fin au pacte colonial. Aujourd`hui, nous avons perdu une bataille. L`urgent, ce n`est pas de se tirer des balles dans les pieds, dans le dos, de ressasser les griefs. Le combat à mener dans l`urgence, c`est la restauration de l`Etat de droit… “. Quant à Alixis Gnagno, qui est plus acerbe, il demande que Koulibaly critique sans oublier l`agresseur. Il dira ” Et le plus intrigant, c`est que Mamadou Koulibaly pourfend son parti au moment où Ouattara est à l`œuvre et mène sans complexe la politique la plus tribaliste qu`ait jamais connue la Côte d`Ivoire… Ici, c`est comme si Mamadou Koulibaly accusait Gbagbo de collaborationnisme avec une puissance ennemie, la France. Peu importe le contexte dans lequel ce dernier a octroyé les marchés aux entreprises françaises. Il oublie que l`Assemblée Nationale qu`il préside a dû voter toutes les lois de Marcoussis qu`il avait pourtant quitté avec fracas… ” Batté Légré, pour sa part, trouve que Koulibaly démotive les militants : ” Pour le premier responsable de notre parti que vous êtes, vos affirmations sont très graves. Vous donnez plutôt à nos adversaires des bâtons pour nous fouetter “. Dans “Le nouveau Courrier”, il se demande où Koulibaly s`en va et où il entraîne le FPI.
Cette levée de bouclier, n`ouvre pas un débat, puisque les auteurs des différents articles semblent ne pas en vouloir, mais ferment la seule fenêtre de possibilité de rebondissement du FPI comme un parti responsable. Koulibaly, qui veut que le parti se remette en cause, est déjà vertement tancé et sera âprement combattu, pour la simple et bonne raison que le FPI et ses affluents de LMP ne veulent reconnaitre aucun tort, aucune dérive, aucun méfait, aucun crime… Tout est, comme toujours dans leur logique, de la faute des autres. Le molosse ne change jamais sa façon de s`asseoir. Koulibaly a donc du pain sur la planche. Car les attaques contre lui ne viennent pas de simples militants, mais des caciques radicaux, encore cachés, qui tirent les ficelles.

Eddy PEHE

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