AKWABA Saint Clair – Le Nouveau Réveil
Qui sera le futur chef d’état-major des armées ivoiriennes ? Quels sont hommes qui vont prendre la tête des grands commandements militaires, au niveau de la gendarmerie nationale, de la police nationale, de la marine, des sapeurs pompiers militaires et des eaux et forêts ? Pourquoi le Chef de l’Etat se montre aussi prudent, voire hésitant dans la prise de décisions extrêmement urgentes et déterminantes dans le processus de normalisation de la vie sociopolitique ?
Nul ne peut le contester, la situation sécuritaire du pays s’est améliorée depuis quelques semaines de manière sensible. Les pillages et les braquages à grande échelle ont connu une baisse significative, les Frci ayant décidé de faire le ménage en leur propre sein pour extirper les brebis galeuses qui ternissent leur image. Si cette accalmie relative permet une reprise progressive des activités socio-économiques, force est cependant de constater que l’indice d’insécurité demeure encore élevé à Abidjan, en particulier, et dans l’ensemble du pays, en général, de sorte que les Ivoiriens réapprennent à vivre normalement avec toutefois une bonne dose d’inquiétude dans les cœurs chaque jour en sortant de chez eux. Pour y remédier, les initiatives n’ont pas manqué. Du président de la République aux officiers supérieurs ou généraux en passant par le Premier ministre Guillaume SORO, presque tout a été fait pour sensibiliser et convaincre les ex-éléments des FDS-CI à reprendre le travail afin que leur retour dans les commissariats et les brigades de gendarmerie puisse rassurer davantage une population qui a du mal à se défaire des traumatismes de la guerre récente. Mais jusqu’ici, ces appels à la reprise du travail ont eu un effet assez limité auprès des policiers et gendarmes. De sorte que finalement, le gouvernement s’est senti obligé de recourir aux mesures exceptionnelles comme l’obligation faite à ceux qu’on appelle les « corps habillés » de se présenter dans leurs différentes unités et casernes pour percevoir leurs soldes mensuelles, ce mois-ci.
Le vrai problème
Le vrai problème est manifestement ailleurs .Après une dure crise comme celle qu’a vécue la Côte d’Ivoire, l’armée doit être impérativement réorganisée, restructurée avec de nouveaux commandants capables de rassembler, réconcilier les ex-forces belligérantes et de leur impulser une dynamique nouvelle. Or aujourd’hui, que constatons-nous ? Les généraux et commandants des deux forces qui se sont combattues ont décidé de se pardonner et de se mettre ensemble pour initier des opérations conjointes de sécurisation du pays. Cela nous a permis certes d’avancer, mais le temps semble venu de passer à autre chose, compte tenu des urgences, des défis multiples et du fait que dans l’intérêt supérieur de la République, l’on ne peut plus se payer le luxe de faire cohabiter dans ce pays qui aspire à la renaissance deux armées avec deux chefs d’état-majors. Plus que jamais, le Président Ouattara doit trancher, il doit décider ou de maintenir les généraux en fonction s’il estime qu’ils font du bon boulot et qu’ils ont le profil à l’emploi, ou pourvoir à leur remplacement s’il estime cela indispensable dans la perspective de la construction de la nouvelle armée. C’est seulement après avoir donné un squelette plus cohérent à l’armée nouvelle que chacun pourra se déterminer et que l’on pourra savoir si tel a décidé de rentrer dans la République ou de rester en marge de celle-ci. Il s’agit, bien entendu, de réorganiser cette armée en profondeur en nommant, non seulement des patrons pour la police, la gendarmerie et tous les autres corps constitués, mais aussi en revoyant toutes la chaînes de commandement pour placer des hommes compétents et intègres capables de redorer le blason de notre armée que le Chef de l’ Etat veut républicaine. Il est vrai que des nominations, quelques-unes ont été opérées mais celles-ci restent encore marginales et surtout provisoires. Comme c’est le cas pour le gouvernement et pour bien de postes au niveau de l’administration en général et des institutions restantes (Inspection d’Etat, Grande médiature). Aujourd’hui, le temps du provisoire semble révolu. Il faut s’installer dans les conditions d’une gouvernance régulière et mettre le pays résolument au travail. Alassane OUATTARA a été élu pour juste cinq ans et Gbagbo nous a fait perdre déjà des mois.
AKWABA Saint Clair
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