France – Côte d’Ivoire: Sarkozy, l’investiture de Ouattara et la Françafrique

Par Jeuneafrique.com

En assistant à l’investiture d’Alassane Ouattara, le chef de l’État français Nicolas Sarkozy veut montrer son soutien au nouveau président ivoirien. Mais il compte aussi afficher sa rupture avec la « Françafrique ». Paradoxe ?

Un mois après l’arrestation de Laurent Gbagbo, le président français Nicolas Sarkozy se trouvera samedi 21 mai en Côte d’Ivoire pour apporter son soutien au nouveau président Alassane Ouattara. Pour son premier séjour dans le pays, le chef de l’Etat français est attendu à Yamoussoukro où il s’entretiendra avec Ouattara avant d’assister à la cérémonie d’investiture de ce dernier. Puis il fera un crochet par Abidjan pour y saluer la communauté et l’armée françaises avant de regagner Paris.

Nicolas Sarkozy veut profiter de sa visite pour apporter un soutien politique à son « ami » Alassane Ouattara et, surtout, tourner enfin la page des relations souvent troubles entretenues par la France avec ses ex-colonies africaines.

Nouveaux principes

Cette « rupture », promise par Nicolas Sarkozy lors de son élection en 2007, devait passer par la fin des pratiques aussi douteuses que fantasmées de la « Françafrique », mais elle a tardé à venir. Malgré le discours fondateur du Cap en 2008 proclamant la fin du rôle de « gendarme de l’Afrique » prêté à la France, le recours persistant à la diplomatie parallèle et le soutien français ambigu et peu démocratique à quelques vieux partenaires du continent ont sérieusement brouillé le message.

Ce voyage et ces nouveaux rapports veulent donc s’inscrire dans une dynamique novatrice, impulsée par le « printemps arabe » et stimulée par la concurrence de plus en plus ouverte des États-Unis sur le continent. Plus question de protéger un autocrate « ami » au détriment des droits de l’homme, a récemment promis le chef de l’État français. « Quand les peuples demandent leur liberté, la France sera à leurs côtés ».

C’est au nom de ce principe conquérant que la France a soutenu le vainqueur du scrutin présidentiel de novembre en Côte d’Ivoire, reconnu par la communauté internationale. Et ce n’est que sous la couverture juridique des Nations unies que les forces françaises Licorne ont, avec celles de l’ONU, ouvert le feu contre les troupes de Laurent Gbagbo. Mais sans les Français – chacun le sait à Abidjan – Laurent Gbagbo ne serait pas tombé le 11 avril dernier.

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